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Blog de Jean Gabard - Page 17

  • éducation des enfants

     

    «  Le sexe en tant que différence est ce qui interdit radicalement à l’homme de s’enfermer dans l’image qu’il se fait de lui-même. »

    Denis Vasse 



     




    La place des pères et des mères
    dans l’éducation des enfants

     

    Devant la montée de la délinquance et des incivilités, il est de bon ton d’évoquer la démission des adultes. Les parents, pourtant, ne se sont  jamais autant préoccupés de l’éducation de leurs enfants qu’aujourd’hui !

     

    Celle-ci dont les principes se transmettaient de générations en générations a, il est vrai, connu une véritable révolution avec la remise en cause de la société patriarcale traditionnelle.  L’inégalité entre les sexes et les brutalités ont été condamnées et aujourd’hui l’autorité parentale et les droits des enfants sont reconnus.

     

    Dans ce lieu de démocratie et de dialogue où il n’est cependant plus question « d’interdire d’interdire », de nombreux parents, pourtant, s’interrogent.  Ils se posent des questions sur leur nouvelle place dans la famille, sur la pertinence de certaines règles, sur la façon de les poser...

     

    Quelle place les pères et les mères doivent-ils occuper dans la famille moderne ? Comment peuvent-ils faire intégrer des limites aux enfants afin que ceux-ci acquièrent les repères indispensables pour vivre en société, pour apprendre à l’école, pour devenir des adultes responsables ? ...



    Si vous souhaitez organiser un moment de réflexion sur ces thèmes d’actualité

    Vous pouvez me contacter :

     

     

     

    Jean GABARD    Auteur conférencier

    Relations hommes/femmes    Education des enfants

    Thorée 42520 Maclas Fr.

    tél : 04 74 87 34 56

    portable : 06 45 28 66 81

    http://blogdejeangabard.hautetfort.com

    http://www.jeangabard.com

    jean.gabard@gmail.com

    N°SIRET 510 854 953 000 13



  • Intégrer la loi pour éviter l'enfant-roi

     



     

     


    Mieux vaut reconnaître nos différences que prétendre qu’elles n’existent pas et ne pas survivre aux tensions qu’elles engendrent !


    Jacques Arènes




    Si j'avais su qu'en étant à gauche on devait être pour le mariage et l'adoption pour tous et qu'en étant à droite on devait être contre, cela m'aurait évité de réfléchir ...



    Après la conférence à Fougères

    sur "la place des pères et des mères

    dans l'éducation des enfants",


    j'interviens à la Roche sur Yon

     

    A la salle du Moulin Rouge à La Chaize le Vicomte


    sur "la théorie du genre et ses conséquences"



    le lundi 24 juin 2013 à 20h


     




    Aux  Journées Nationales d'études et de formation

    UFNAFAAM  à PARIS    6-7 avril 2013

     (Union Fédérative Nationale des Associations de Familles d’Accueil et Assistantes Maternelles)

     

    J’interviens le dimanche 7 avril 2013 de 9h à 12h30

    à l’atelier « Séparation et socialisation ».

     

    L’occasion de développer ce qu’a pu être la fonction séparatrice, ce qu’elle est devenue et ce qu’elle peut être… 






    Le mardi 28 mars 2013 à 20h

    j'anime une conférence débat

    "Etre père aujourd'hui"

    à Boën sur Lignon


    Maison des Permanences, rue de Lyon

         Contact : 04 77 97 72 48


    Avec l'évolution de la démocratie, quelle est la nouvelle place des pères dans la famille, dans l'éducation des enfants ? ...




    La conférence-débat sur

    La place des pères et des mères

    pour faire intégrer les limites

    que je devais animer à

     

    Saint-Genis les Ollières

    le mardi 19 mars 2013

     

    est reportée

    en janvier 2014


     

     




     

     

    https://www.facebook.com/jeangabardofficiel

     

     

    " Séparation "

    Sujet important que j’aborderai aux journées d’études et de formation

    de l’UFNAFAAM




    Le féminisme et ses dérives


    Vous pouvez visionner l’émission de la RTBF « En quête de sens » où je suis interviewé par  Jacques Lemaire, en cliquant  sur le lien suivant :

    http://www.youtube.com/watch?v=E4ZaQ-5-iFM&feature=player_detailpage





    Réflexion sur la masculinité : être un homme aujourd’hui

     

    Vous pouvez visionner l’émission de la RTBF, « En quête de sens » de « La Pensée et les Hommes », à laquelle j’ai participé avec  Jean-Paul Van Wettere, en cliquant  sur le lien suivant :

     

    http://www.youtube.com/watch?v=mp1a35kR4-Q 



    Faire intégrer la loi pour éviter l'enfant-roi

    Comment jouer les fonctions de père et de mère

    pour que les enfants intègrent les limites ?

     

    La remise en cause des sociétés patriarcales a permis, dans les pays occidentaux, d’inscrire dans la loi et avec l’approbation d’une très grande majorité des populations, l’égalité entre les hommes et les femmes. Ces conquêtes féministes ont bouleversé la place de l'homme et de la femme dans la famille. Les rôles traditionnels sexistes ont été abandonnés et si le partage des tâches n'est pas encore totalement équilibré, il est possible de dire, que les hommes passent beaucoup plus de temps qu'avant à s'occuper de leurs enfants et le font beaucoup mieux.  L'éducation de ces derniers est même devenue une priorité pour les parents modernes soucieux de leur assurer le meilleur avenir possible. Et pourtant, les parents, les assistants maternels, les enseignants, les éducateurs sont confrontés, de plus en plus, à des enfants difficiles à gérer... ! Alors, est-ce une fatalité ? ...

     

      Pendant des siècles, les rôles des hommes et des femmes ont été cadrés avec rigueur par la société patriarcale. Depuis le XVème siècle, celle-ci a été contestée par une vision du monde que l’on peut appeler « féministe » dans la mesure où elle est totalement  opposée à l’autoritarisme et au sexisme des hommes au pouvoir. Elle a favorisé la montée des idées libérales et avec elles  des idées démocratiques.

     

     

    La démocratie a fait d'énormes progrès ces 50 dernières années. Elle reste malgré tout encore difficile à exercer dans la famille et dans l’éducation des enfants. L’interprétation des valeurs de liberté et d’égalité conjuguée à une certaine culpabilité de l’homme ne simplifie pas la tâche. Faire intégrer les limites indispensables aux enfants est ainsi devenu de plus en plus problématique et les conséquences sont visibles à l’école et dans toute la société.

     

    Les règles ne sont plus aujourd’hui dictées à tous par des autorités incontestables. Considérées comme des obstacles à la liberté, elles sont soit oubliées, soit inventées dans l’instant et suivant des impressions personnelles. S’il semble difficile de les concevoir, il est encore plus difficile de les fixer et de savoir non seulement  comment mais par qui.

     

    La loi donne maintenant l’autorité « aux pères et aux mères ». En ne disant pas encore « aux parents », mais « aux pères et aux mères », cette loi pointe nettement la différence des sexes que l’idéologie égalitariste a parfois des difficultés à assumer. Et pourtant, la petite fille mise au monde par une personne du même sexe qu’elle et le petit garçon né d’une personne du sexe opposé n’ont pas le même rapport avec la maman qui leur a tout apporté et qui pour cela est perçue toute-puissante. Quand, en découvrant la différence des sexes, l’une se sent, comme sa référence, hors des limites, l’autre souffrira de ne plus pouvoir s’identifier à son modèle premier. Pour supporter cette castration psychique primaire, il a besoin de la refouler en se prouvant qu’il n’a jamais voulu devenir comme sa maman et qu’il n’a donc aucune raison de souffrir. Pour cela, il lui faut dénier sa fascination pour le féminin et se persuader qu’il est préférable d’être un garçon. Ceci l’amène à exhiber ses attributs masculins et à dénigrer ce qui appartient à la féminité. Si ce machisme grotesque n’a pas lieu d’être cautionné par l’adulte, il est pourtant indispensable pour l’enfant qui a besoin, à ce moment, de trouver un modèle d’homme dont il est fier pour pouvoir sortir de sa sidération de la femme et se construire différemment.

     

    Cette structuration différente du psychisme conditionne le rapport à la loi. La  maman n’est perçue ni comme le papa et ni pareillement par les petits garçons et par les petites filles. Fantasmée toute-puissante, elle ne peut jouer les mêmes fonctions symboliques que le père. Ce qu’elle fait et dit est toujours interprété différemment par le  tout petit enfant qui, s’il peut enregistrer énormément de sensations n’a pas encore les moyens de tout comprendre. Cette maman peut tout à fait faire preuve de sévérité. Si elle fixe seule des limites sans faire intervenir un tiers, l’enfant peut lui obéir mais cherche surtout à lui faire plaisir pour ne pas la perdre. Son but est de la copier pour rester dans la toute-puissance avec elle. Quand la maman veut le limiter, l’enfant lui n’a en fait qu’une idée : l’imiter. Et même s’il ne ressent pas un chantage affectif, il n’est jamais question de loi à respecter puisque  les mots viennent d’un lieu où, pour lui, la limite n’existe pas. Il reste hors la loi (contrairement à l’enfant victime de l’autoritarisme qui peut la rejeter, lui, ne la connaît pas !).

     

    Le compagnon (qui n’est pas forcément le géniteur ou le papa) n’a pas mis au monde l’enfant et a « neuf mois de retard ». Il n’est pas perçu tout-puissant. Il peut faire intégrer les limites aux enfants. Pour cela il doit non seulement jouer la fonction symbolique de père en disant la loi mais aussi être écouté. Et il ne le sera que s’il est nommé père et donc valorisé par la mère.

    En consentant à se présenter comme quelqu’un qui écoute le père,  la maman entre alors dans la fonction de mère. En lui donnant l’autorité, elle signifie à l’enfant qu’elle n’est pas toute-puissante puisqu’elle manque et qu’elle a besoin de quelqu’un. Cet homme mérite alors d’être écouté et la loi à laquelle il se plie et qu’il se contente de dire (il ne s’agit pas de faire sa loi), sera plus facile à accepter. L’exemple de ses parents acceptant leur non toute-puissance (L’homme au pouvoir absolu ne peut être dans la fonction de père) permettra  aussi à l’enfant de mieux assumer sa propre castration.

     

    Il semble donc que le tout petit enfant qui ne voit pas la réalité comme l’adulte, ait besoin de ce jeu pour intégrer la loi dans les premières années. Ce n’est que s’il l’assimile à cet âge, qu’il pourra, par la suite et après des années d’explications,  comprendre que la loi puisse être dite aussi par la mère. Si la tendance est de le considérer très vite comme un grand, lui n’aspire qu’à fusionner avec sa maman. De même qu’il a eu des difficultés à supporter que sa maman ait eu besoin d’un homme pour enfanter (le mythe de la vierge Marie), il résiste longtemps à admettre que sa maman puisse être limitée et dans la loi. C’est en effet, pour lui, assumer qu’il n’est pas tout-puissant alors qu’il veut rester l’enfant-roi sans contrainte !  C’est pour cela qu’il reste longtemps  nécessaire de répéter ce qui n’est qu’un jeu.

     

    La maman pouvait parfois se soumettre par obligation et faire de l’homme un ennemi à l’autoritarisme inefficace. Elle doit aujourd’hui faire jouer ce jeu à un homme qui doit s’efforcer de se faire aimer pour le mériter, parce que c’est nécessaire pour l’éducation des enfants et pour bien vivre ensemble.

     

     

    La différence des sexes est une limite qui n’autorise pas les discriminations. Lorsqu’elle est assumée et donc gérée, elle permet aux hommes et aux femmes d’entrer en relation, de se structurer et de grandir. Elle n’est pas la cause ou la conséquence de la guerre des sexes mais au contraire source de liberté !

     

     

    Jean GABARD 

    Auteur de « Le féminisme et ses dérives – Rendre un père à l’enfant-roi »,

    Les Editions de Paris, réédition novembre 2011  (à offrir aux pères et aux mères, aux éducateurs …)

     

    Vous avez le projet d’organiser un moment de réflexion sur ce sujet, contactez-moi, nous affinerons ensemble le thème à traiter et les modalités de l’intervention.

  • Etre père aujourd'hui ?

     

     


     

    Je tiens le monde pour ce qu’il est :

    un théâtre où chacun doit jouer son rôle.

     

    William Shakespeare



    vous pouvez   écouter l’émission Carte Blanche

    http://podcast.rcf.fr/emission/135384/473671

    Jean GABARD : problèmes d'éducation


     

    Conférence-débat

     

    organisée par le Centre Social et Culturel Municipal Lucie September

     

    La place des pères

    dans l'éducation des enfants

     

    avec Jean GABARD

    auteur de « Le féminisme et ses dérives - Rendre un père à l'enfant-roi »

     

    Mairie de

    GARGES LES GONESSE

    à 14h, le mardi 13 novembre 2012

     



    Alors que l'on entend de plus en plus parler d'enfants-rois difficiles à gérer, n'est-il pas nécessaire de s'interroger sur la place des pères dans l'éducation des enfants ?








     

    Dans le Pitch de Jean-Matthieu PERNIN

    sur Le Mouv' radio du groupe Radio France.

    Le thème était  : existe-t-il un sexisme envers les hommes ?

    vous pouvez réécouter mon interview à partir de la 19ème mn

     

     

    http://www.lemouv.fr/player/reecouter?play=31760

     

     

     

     

    Pour revoir l'émission de la Radio Télévision Belge Francophone

     

    dans laquelle j'étais interviewé par Jacques Lemaire

     

    cliquer +Ctrl  sur En Quête de Sens



     

    Prochaine émission à suivre sur la RTBF

     

     

    Réflexions sur la masculinité : être un homme aujourd’hui (réf. 4477)

     

    Examen de quelques éléments de la spécificité masculine

     

    Jean-Paul Van Wettere,

    Jean Gabard

    et Jacques Lemaire

     

    Diffusion le dimanche                                      11 novembre                               à 9 heures 20 sur La Une

    Rediffusion le samedi                                       17 novembre                             à 10 heures 30 sur La Une

    Rediffusion le mercredi                                    28 novembre                           à 18 heures 55 sur La Trois

     

     

    Si vous avez manqué une de nos émissions, vous pouvez la visionner à nouveau en vous rendant sur le site de la Rtbf : http://www.rtbf.be/video/recherche_en-quete-de-sens?emissionId=141.

     

     

     

     

    La Pensée et les Hommes Asbl
    Émissions de philosophie et de morale laïques pour la radio et la télévision
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    Secrétariat-radio-télévision : Fabienne Vermeylen
    secretariat@lapenseeetleshommes.be
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    Publications : Christiane Loir
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    Avenue Victoria, 5 - 1000 Bruxelles

     

    Pour toute information complémentaire, n'hésitez pas à consulter notre site
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    Etre père aujourd’hui ?

     

    Dans la société patriarcale traditionnelle le père était le chef de la famille. Son rôle apparemment déterminé et indiscutable a été remis en cause radicalement par la « révolte contre le père » des années 1960. Un nouveau père est né. Après un demi siècle d’expériences diverses, pourtant, nombreux sont ceux qui s’interrogent encore sur la nouvelle place à donner à ce père dans la famille…

     

    Pendant des millénaires et pratiquement dans l’ensemble des sociétés, alors même que le géniteur restait « incertus », le statut de père était connu et reconnu. L’homme identifié comme tel savait parfaitement le comportement qu’il devait adopter. Il lui suffisait d’appliquer ce qui lui avait été appris par ses parents et qui se transmettait de générations en générations. Les rôles de chacun étaient fixés et les règles nécessaires à la survie du groupe ne souffraient aucune discussion.

     

    Avec la contestation de son autorité dite d’origine divine, la société toute entière a été transformée. L’autorité paternelle devenue insupportable a disparu au profit de l’autorité parentale : une autorité exercée par les pères et les mères dans l’intérêt de l’enfant ayant acquis des droits. Si cette définition paraît claire, il est cependant encore nécessaire de préciser ce que les mots père et mère contiennent et comment cette autorité peut fonctionner dans des rapports démocratiques.

    Le mot père qui semble si simple revêt pourtant une grande complexité. Il y a en effet dans le mot père trois dimensions différentes.

    Le père désigne tout d’abord le géniteur qui fut longtemps incertain. Des règles strictes étaient imposées aux épouses pour éviter autant que possible, les doutes.

    Alors que l’incertitude peut être maintenant levée, les hommes, habitués pendant des siècles à décider d’avoir un enfant ou pas, sont aujourd’hui souvent dépendants du choix de la femme. De nombreux hommes ne sont plus que géniteurs. Ils n’élèvent pas l’enfant qu’ils ont eu avec la génitrice*, soit qu’ils n’en connaissent pas l’existence, soit qu’ils ne l’ont pas reconnu, soit qu’ils n’ont pas été acceptés ou qu’ils ont été rejetés.

    Le père a aussi une dimension affective. Il peut ne pas être le géniteur mais il est reconnu par l’enfant comme celui qui l’élève et qui lui donne l’affection. C’est celui que l’enfant appelle « papa » et qui contribue à lui donner l’image de l’homme.

    Ce rôle de papa a été pendant très longtemps délaissé au profit de la fonction d’autorité donnée à l’homme. Il gardait une certaine distance et préférait laisser à la maman la tâche de s’occuper de l’enfant. C’est elle qui donnait les soins et la tendresse au petit enfant. Arrivé à « l’âge de raison », celui-ci était ensuite enlevé des mains des femmes pour entrer dans le camp des hommes où lui étaient inculquées les valeurs dites masculines qui devaient le distinguer du sexe dit faible.

    Aujourd’hui, ces rôles traditionnels sont rejetés et l’homme moderne se doit, au contraire, de jouer les mêmes rôles que la maman. Pour cela, il lui est demandé de déconstruire son éducation machiste et de développer ses qualités autrefois qualifiées de féminines. C’est ce qu’il fait et si certains peuvent lui reprocher de ne pas être aussi performant que la maman dans ce registre, nous dirons plutôt qu’il apporte une touche différente mais tout aussi bienfaisante. Le papa moderne est en effet beaucoup plus présent dès avant la naissance et tout au long de l’enfance qui se prolonge. Il est maintenant volontiers dans le ludique et dans l’affectif. Se crée alors avec l’enfant un attachement réciproque très fort et persistant.

    Ce « papa » moderne est appliqué et même tellement soucieux de sortir des stéréotypes qu’il a tendance à rejeter ou à oublier la fonction symbolique d’autorité trop souvent assimilée au rôle autoritaire et sexiste du mâle dominant.

    Cette troisième dimension symbolique, celle qui correspond à la fonction de père est effectivement confondue au rôle que s’attribuaient souvent les hommes autrefois. Si le véritable père doit bénéficier, certes, comme eux de l’autorité il n’est pourtant pas celui qui règne en dictateur pour son bon plaisir. Au contraire, sa fonction est donnée par la mère dans l’intérêt de l’enfant. Il n’est plus le père qui faisait sa loi mais celui qui doit s’appliquer à l’assumer, à la respecter lui-même et enfin à la dire à l’enfant. Il n’est plus le détenteur d’un pouvoir comme dominant mais le tiers qui seul peut et doit effectuer la difficile mais nécessaire séparation entre la maman et l’enfant. Pour le faire entrer dans cette fonction de père, la maman qui accepte la fonction symbolique de mère doit valoriser celui qui au départ n’est qu’un « étranger » pour l’enfant. C’est en montrant qu’elle l’aime et qu’elle l’écoute qu’elle fera comprendre à l’enfant qu’elle manque et qu’il mérite d’être écouté. « Ce qui institue la parole du père comme interprète de la loi, est le désir-de-la-mère » nous dit Christine Castelain-Meunier (La Paternité, PUF, Que sais-je ? n°3229, 1997).

    Avec le petit enfant cette fonction est nécessairement celle d’un homme (pas toujours le géniteur ni même le papa) qui, à la différence d’une femme, apparaît limité et seul à la bonne place pour représenter la loi. Comment en effet la limite pourrait-elle venir d’une personne qui pour l’enfant est censée ne pas en avoir ? Celui-ci peut éventuellement obéir pour lui plaire et ne pas la perdre mais il ne fait alors que céder à ce qui est pour lui un chantage affectif. Jamais il n’est question de règle à respecter. En effet quand celle-ci cherche à le limiter lui n’a de cesse de lui plaire et de l’imiter, c'est-à-dire d’être comme il la voit et comme il a toujours cru qu’il était lui-même : une divinité !

    Dans ce jeu y aurait-il une fonction supérieure comme certains pourraient le craindre ? Qui de celle qui est la seule à pouvoir donner l’autorité ou de celui qui la reçoit aurait une position dominante ? Les deux fonctions ne sont-elles pas simplement dépendantes l’une de l’autre ? Et n’est-il pas nécessaire de les jouer sérieusement et sans se prendre au sérieux en les exagérant même pour compenser la vision plutôt négative que donne la société de l’homme, aujourd’hui ? Ce n’est qu’après plusieurs années (à peu près six ans d’après des neuropsychiatres) lorsque l’enfant aura intégré la « non toute-puissance » de sa référence première et la nécessité de la loi que la mère pourra aussi la dire. Il est donc toujours bon d’insister jusqu’à la caricature avec un petit enfant qui n’a pas accès au symbolique et qui ne veut pas entendre que sa maman n’est pas toute-puissante. Tout petit enfant veut la croire capable de faire un enfant toute seule. Ce mythe de la Vierge Marie est tenace. C’est la raison pour laquelle la femme, dans une fonction d’autorité avec un enfant, devra, beaucoup plus qu’un homme, constamment rappeler qu’elle n’est pas la loi mais qu’elle ne fait que s’y soumettre. Faute de cela elle risque de ne pas être entendue ou même de ne faire subsister de ses propos que le traumatisme. C’est particulièrement vrai si elle s’adresse à une personne de l’autre sexe, lui faisant alors revivre ce qu’il a toujours besoin de refouler : la castration psychique primaire qu’à été la découverte de son sexe et de son impossibilité à pouvoir devenir comme son premier modèle. Non seulement l’humiliation qui découle ce cette violence imperceptible mais terrible ne fera pas entrer dans la loi mais risque de provoquer la violence la mieux maîtrisée par l’homme : la violence physique !

    Pas facile de jouer la fonction de père aujourd’hui. Pas facile de rester dans la loi et de mettre son ego de côté pour l’intérêt de l’enfant ! « Pour qu’un homme puisse faire sortir une femme de sa rêverie d’enfance, note Kathleen Kelley-Lainé, il faut que lui aussi ait su mettre à distance sa propre mère, qu’il l’ait tuée symboliquement ».

    Pas facile et même risqué ! Et si le père était resté encore fasciné et terrifié par « La femme » et n’ayant pas assumé sa castration devait maintenir le refoulement. Et s’il se mettait à confondre sa fonction avec sa personne et se laissait aller à ses envies plutôt qu’à son devoir. Et si le père au lieu d’exercer la fonction d’autorité en profitait encore pour dominer ?

    Le risque est grand que la fonction tellement exigeante soit mal jouée. Et pourtant n’y a-t-il pas énormément à gagner, d’essayer ? Le père ne sera jamais parfait mais n’est-il pas préférable d’avoir un « mauvais » père que pas de père du tout ?

    Parce que notre société égalitariste confond égalité en droits et identité de plus en plus d’hommes et de femmes qui se veulent indépendants pensent pouvoir jouer les mêmes fonctions et ainsi n’entrent plus dans les fonctions symboliques de mère et de père. De plus en plus d’enfants sont ainsi élevés par des mamans et des papas attentionnés mais très peu confrontés à des personnes dans la fonction de père. Ils font partie de ces enfants que l’on appelle des enfants-rois, des enfants gâchés sans père et sans repère. Ces enfants sont très souvent des enfants qui n’ont pas intégré les limites, qui restent hors la loi. Ils sont dans la toute-puissance persuadés de pouvoir changer l’ordre du monde plutôt que leurs envies. En manque de manque, ils veulent tout, tout de suite, et restent perpétuellement insatisfaits. Ils rejettent le passé et ne se projettent pas dans l’avenir. L’absence de cadre les angoisse et ils ont besoin pour se trouver une identité de provoquer, d’adopter des conduites à risques. Incapables d’accepter la moindre règle et la moindre frustration, ils sont souvent extrêmement difficiles à gérer dans la famille où ils tyrannisent leurs parents, à l’école où ils ne peuvent apprendre, en société où ils multiplient les incivilités ou même les délits.

    Ces enfants ont besoin de père pour se structurer. Malheureusement, quand ils n’en ont pas, ils l’inventent. Ils trouvent alors très souvent une caricature de l’homme qu’ils se sentent obligés d’imiter.

    Difficile d’être père et d’être mère ? Mais n’est-ce pas un projet commun passionnant pour les parents qui à leur place respective peuvent éviter ainsi une concurrence qui risque de se transformer en rivalité? Une situation rarement favorable à l’homme. Si les fonctions sont interchangeables, l’un peut en effet très bien se passer de l’autre et l’on sait que dans 80% des séparations, les enfants sont confiés à la maman. L’homme qui n’a pas joué la fonction de père n’arrive alors que très peu (ou même, pour certains, plus du tout) à jouer son rôle de papa.

    Difficile d’être père et d’être mère ? Mais est-il enfin nécessaire d’être parfait dans ces fonctions différentes, pour en faire un projet qui donne du sens à la vie, pour avoir la joie de les jouer ensemble, en sachant que s’il doit y avoir un gagnant ce sera l’enfant ?

     

    * le géniteur peut être identifié grâce aux empreintes génétiques. Mais désormais qui est la génitrice ? Celle qui donne un ovocyte, ou un embryon ? Celle qui prête son utérus, porte et accouche ?

     

     

    Jean GABARD

    Auteur de « Le féminisme et ses dérives – Rendre un père à l’enfant-roi »,

    Les Editions de Paris, réédition novembre 2011.


    Ce texte est visible sur le site de La Pensée et les Hommes pour lequel il a été écrit suite à une émission de la RTBF


    http://www.lapenseeetleshommes.be/pdf/Etre%20pere%20aujourd%20hui.pdf