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Blog de Jean Gabard - Page 16

  • Egalité hommes/femmes : une revendication sexiste ! ! !

     

     

     

    Suffit-il de s’indigner contre l’oppresseur pour légitimer tout dans l’opprimé ?

    Jean-François de La Harpe (1739-1803)

     


    Egalité hommes/femmes :

    une revendication sexiste ! ! !

     

     

    Jean GABARD auteur de : « Le féminisme et ses dérives – Rendre un père à l’enfant-roi »  Les Editions de Paris Max Chaleil, novembre 2011. http://www.jeangabard.comhttp://blogdejeangabard.hautetfort.com



     

     

    L’égalité hommes/femmes semble tellement évidente dans des pays qui se veulent démocratiques, qu’être encore obligé de la revendiquer procure un sentiment de honte. Qui oserait s’opposer à ce qui apparaît comme la plus élémentaire des justices ?... Et pourtant, il se pourrait que ce mot d’ordre, partant d’une très belle intention ne soit pas seulement un malentendu, mais cache un nouveau sexisme !

     

     

    Les inégalités créées par des discriminations sexistes, au cours de notre histoire ou encore aujourd’hui, rebutent le citoyen d’un pays moderne. Elles sont les traces d’une époque que nous souhaiterions révolue. Nous n’en voulons plus !

    La culpabilité qu’elles engendrent encore chez tout démocrate a cependant tendance à nous aveugler et à faire rimer nos réactions, où la passion n’est pas absente, avec précipitation et confusion. Le caractère exaspérant de certaines distorsions rendent, en effet, tout manque de parité totalement injuste et ce ne sont plus simplement les lois et les comportements sexistes que nous condamnons mais toute différence. Parce que les plus grands abus étaient souvent justifiés par la nature, toute inégalité dans les résultats ou dans les comportements devient aujourd’hui la conséquence du sexisme de l’homme dominant. Celle-ci devient alors inacceptable et toute personne éprise de progrès et de démocratie se doit de la combattre s’il ne veut pas être traité de « macho » et réactionnaire.

     

    Il y a effectivement de très nombreuses injustices à éradiquer et il est vrai que de nombreuses inégalités dans les comportements et les résultats peuvent venir d’une construction sociale et de discriminations sexistes. Ce n’est cependant pas toujours le cas, même si les conclusions des Etudes de genre, que nous avons souvent intégrées et qui se veulent scientifiques veulent nous le faire croire (Ce que l’on appelle à tort la « Théorie du genre », n’est en fait qu’un postulat).

    S’il est en effet évident que la nature ne suffit pas à expliquer les différences de comportements et de résultats, celle-ci n’est cependant pas neutre. Les sciences permettent aujourd’hui de mettre à jour l’influence des incontournables différences biologiques sur nos motivations et nos réactions. Inversement, il est totalement impossible de prouver que ces dernières ne dépendraient que de l’environnement social. Celui-ci joue certainement un rôle important mais il faut ajouter à l’influence indéniable du biologique, la structuration différente du psychisme qui intervient après la naissance et qui est indépendante de la culture. La genèse du psychisme est certes, difficile à prouver mais il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas la concevoir. En effet comment pourrait-il y avoir la même structuration chez une petite fille née d’une personne du même sexe et ayant un corps de femme et chez un petit garçon né d’une personne du sexe opposé, et ayant un corps d’homme, quand nous savons très bien que tout petit enfant, qu’il soit garçon ou fille, a pour référence première sa maman et que cette empreinte le marque toute sa vie ? Ce que certains semblent prendre pour un détail, aurait-il moins d’importance que le fait de proposer comme jouet, une poupée ou un camion ?

     

    S’il est vrai qu’il y a encore énormément d’injustices à combattre et qu’il est nécessaire de s’y engager avec détermination, est-il cependant utile de les exagérer pour mobiliser les troupes ? Il n’est pas certain que cette guerre des sexes stérile améliore le « vivre ensemble » ! Il se pourrait même que cet égalitarisme exacerbé favorise la remontée du sexisme traditionnel des hommes envers les femmes et l’apparition d’un nouveau sexisme des femmes envers les hommes.

     

    La différence des sexes plus encore que toute autre différence est difficile à accepter car elle nous empêche de comprendre l’autre, qui a ce que nous n’avons pas et nous fait douter de ce que nous sommes (1). La trouver anormale est un bon moyen de la mettre de côté et de nous sécuriser. N’est-ce pas ce que nous faisons en adoptant l’idéologie du genre et en disant que la différence de l’autre est uniquement le produit de l’injustice et de la construction sociale ? Alors que pendant des millénaires la différence féminine a été cultivée et dénigrée par l’homme, certains féministes la conçoivent, aujourd'hui, comme seul résultat du travail vicieux du patriarcat, tout en la valorisant à la fois comme victime résistante et pour ses qualités. Alors que la femme n’est plus jugée « incomplète », c’est l’homme qui apparaît déviant soit parce qu’il serait « dominant » soit parce qu’il serait incapable de bien s’éduquer et de devenir, si ce n’est une femme, un troisième type suffisamment androgyne pour faire preuve des qualités, dites autrefois féminines, d’harmonie, de proximité, d’authenticité, de compassion, de sensibilité, de spontanéité, de lâcher prise, considérées comme la norme.

     

    Le mal a changé de camp mais il y a, en fait, toujours infériorisation de la différence et ce nouveau sexisme est peut-être plus pervers encore. Alors que la nature était jugée responsable de l’infériorité de l’ensemble des femmes, c’est en effet l’individu homme qui est maintenant rendu coupable de son conditionnement et de son manque d’épanouissement. Ceci suffit à justifier sa mise à l’index par des personnes qui, en toute bonne conscience, comme des mères parfaites, attendent « la guérison de l’homme malade » (2) …

     

    Il se peut en effet que l’homme se féminise encore davantage pour correspondre aux nouvelles valeurs modernes. Il se peut aussi que cet homme, qui « s’évapore » davantage qu’il ne se métamorphose, se sente de plus en plus mal à l’aise avec son identité d’homme et qu’il ait besoin de s’affirmer pour se sécuriser. Dans une société qui nie la différence au lieu de la gérer, « plus on vit dans l’uniforme plus on a besoin de lieu identitaire, plus on a besoin de se sentir entre soi » nous prévient Régis Debray. C’est aussi lorsque l’adolescent n’a pas de modèle d’homme suffisamment solide a imiter qu’il est obligé d’en inventer un et qu’il a alors tendance à caricaturer. Il ne faudrait pas alors oublier que parmi les caricatures de l’homme se trouve le nazi !

     

     

    Le désir d’unité dans un ventre maternel est naturel. Vouloir le réaliser tient par contre de l’utopie et nous savons déjà où nous ont entraîné les rêves d’unité de race et d’unité de classe. Ne serait-il pas nécessaire d’être attentif à ne pas verser dans la quête d’unité de sexe en confondant les revendications d’égalité en droits, plus que légitimes, et le droit à une égalité hommes/femmes illusoire ?

     

    (1) « Le sexe en tant que différence est ce qui interdit radicalement à l’homme de s’enfermer dans l’image qu’il se fait de lui-même. » Denis Vasse  La chair envisagée, Seuil, 1988, p 297.

    (2) « Vers la guérison de l’homme malade », deuxième partie de « XY de l’identité masculine » Elisabeth Badinter

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Mes interventions

     

     


     

    Certains hommes parlent pendant leur sommeil. Il n’y a que les conférenciers pour parler pendant le sommeil des autres


    Alfred Capus




    Mes prochaines interventions :

     

     

    Conférence : La place du père dans la famille moderne La Clé, Lille (59)


    Conférence : La place des pères et des mères pour faire intégrer les limites mairie  Saint-Genis les Ollières (69)


    Conférence : La place des pères et des mères pour faire intégrer les limites Maison de quartier  Saint Saulve (59)


    Conférence : La place des pères et des mères pour faire intégrer les limites La Clef Brioude (43)

     

    Conférence : La place des pères et des mères dans l’éducation  Union des Familles  Lentilly (69)


    Conférence : La place des pères et des mères pour faire intégrer les limites RAM CG 06 Cap d'Ail (06)

     


     

     

    Mes dernières interventions :

    Conférence : La place des pères et des mères pour faire intégrer les limites  Communauté de Communes des Collines du Matin  Panissières (42)

    Conférence : La théorie du genre et ses conséquences MPT Vendée  La Chaize le Vicomte  85 La Roche sur Yon

    Emission de radio : La théorie du genre et ses conséquences RCF Vendée (85)

    Conférence : La place des pères et des mères  Fougères (35)

    Emission de radio : Le féminisme et ses dérives Radio Pluriel  Saint-Priest

    Table ronde : école  Apel Académie de Lyon avec Jean-Marie Petitclerc, Xavier Dufour, Kamel Arar, Gilles Chable.

    Conférence : Attachement et séparation,  Congrès UFNAFAAM  Paris

    Conférence-débat : Etre père aujourd’hui, RAM Pays d’Astrée Léo Lagrange 42130 Boën

    Emission radio Le féminisme et ses dérives Radio Plaine 42174 Saint Just Saint Rambert

    Emission radio Le féminisme et ses dérives Radio d’Ici

    Emission radio Le féminisme et ses dérives RCF Saint-Etienne

    Conférence Le féminisme et ses dérives, CUTL Maintenon, 28130 Saint Piat

    Conférence-débat : La place des pères dans l’éducation des enfants, Mairie Garges Les Gonesse 95140

    Conférence-débat : Comment faire intégrer les limites aux enfants, RAM des Vals d'Aix et Isable, 42260Saint Germain Laval

    Conférence-débat : Place de chaque parent dans l’éducation des enfants, AFC, 64400 Oloron Sainte-Marie

    Conférence-débat : Rôle de chaque parent dans l’éducation des enfants , AFC,  64036  Pau

    Emission radio « Le Pitch » Le féminisme et ses dérives Le Mouv' radio, Paris

    Emission radio  « Le débat de midi » Peut-on encore se mettre en jupe ? autres invité(e)s Christine BARD, Najat VALLAUD-BELKACEM,Sophie PELOUX, France Inter, Paris

    Conférence-débat : Faire intégrer la loi pour éviter l’enfant-roi , Association Enfants de la vallée (03 89 78 11 41) Kaysersberg (68)

    Conférence-débat : Faire intégrer la loi pour éviter l’enfant-roi Familles rurales 67880, (03 88 95 79 13) Krautergersheim (68)

    Conférence-débat : Les limites et les interdits, Relais Petite Enfance "Planète Mômes Sud" Saint-Just Saint-Rambert (04 77 52 48 97) Montbrison (42)

    Emission de TV La Pensée et les Hommes : Réflexion sur la masculinité, Charleroi (B) RTBF

    Conférence-débat :Comment poser les limites à son enfant, Centre Socioculturel Jean Bedet (04.74.33.10.14) Les Avenières (38)

    Conférence-débat :La place des pères et des mères pour faire intégrer les limites aux enfants, service petite enfance Mairie Saint-Omer (03.21.12.08.61) Saint-Omer (62)   

    Conférence-débat : Faire intégrer les limites aux enfants ? Ass mat 64  Lauen haizamak (05 59 69 94 63)  Saint Palais (64)

    Emission radio Vivacité : Qu’attendent les mères d’un père ? Mons (B)

    Conférence-débat : le féminisme et ses dérives, Librairie Abao à Boitsfort Bruxelles

    Conférence-débat : Avec un enfant, Vénus a-t-elle encore besoin de Mars ? La Convi, Soumagne (B)

    Emission de TV  La Pensée et les Hommes : Le féminisme et ses dérives, Charleroi (B) RTBF

    Conférence-débat : La théorie du genre, la famille et l’éducation des enfants   Assocfamilles.bsjsa Familles de France UDAF Rhône, Blacé

    Conférence-débat : La place des pères et des mères pour faire intégrer les limites Foyer Les Terrasses Lyon

    Conférence-débat : La théorie du genre APEL Lyon

    Emission de radio « Interdit aux hommes » Le féminisme France Bleu Creuse

    Conférence-débat : La place des pères et des mères pour faire intégrer les limites   Conseil Général des Alpes Maritimes Nice

    Conférence-débat : Le féminisme et ses dérives UTL Dreux

    Conférence-débat : Hommes/Femmes : quelles différences aujourd’hui   KotopoLyon  (69) 04 72 07 75 49

    Conférence-débat : La place des pères et des mères dans l’éducation des enfants  Savigny le Temple   (77)    01 60 63 10 37

    Table ronde: Pourquoi faire l'humour Fête du Livre de Roisey (42)  04 74 87 42 92

    Conférence-débat : La place des pères et des mères pour faire intégrer les limites   Banyuls sur Mer  (66) 04 68 88 37 69

    Conférence : Le féminisme et ses dérives - Du mâle dominant au père contesté   Université Inter-Age,  Melun (77)

    Conférence-débat : Père et mère: quelle est votre place dans l'éducation pour faire intégrer les limites ?  Association Familiale Famille de France, Saint Genis Laval  (69) 

    Conférence : Du mâle dominant au père contesté Université du Temps Libre,   Etampes (91)

    Conférence-débat : Les fonctions de père et de mère dans l'éducation des enfants   MJC - Maison Pour Tous, La Voulte (07)

    Conférence-débat : La place des pères et des mères pour faire intégrer les limites   Centre Social et culturel Municipal  Saint Rambert d'Albon (26)   

    Conférence-débat : La place des pères et des mères pour faire intégrer les limites,    Fédération Départementale Familles Rurales de Haute Saône,   Dampierrre sur Linotte (70)  

    Conférence :  Du mâle dominant au père contesté,  Université du Temps Libre de L'Essonne Gometz le Châtel   (91)

    Conférence-débat :  La place des pères et des mères pour faire intégrer les limites aux enfants,    Crèche Parentale "les Gabignons" Marçais,  (18170 ) (02.48.96.20.95) 

    Conférence-débat :  La place des pères et des mères pour faire intégrer les limites aux enfants,    Relais Assistantes Maternelles mairie d'Aubière,  Aubière, (63170) (04.73.28.48.51) 

    Conférence-débat : les relations hommes/femmes dans notre société moderne,Association Annonay Info Santé, Annonay (07) (04 75 67 64 79)  

    Conférence : Du mâle dominant au père contesté, Université du Temps Libre de l’Essonne,Villabé(91) (01 64 99 86 82)  

    Conférence-débat : Les pères et les mères dans notre société moderne,  La Parentèle,  Chambly (60) (01.39.37.29.29) 

    Conférence-débat : L’homme vrai aujourd’hui,  Déclics et Cie, Genève (+41 22 340 59 70)  

    Conférence-débat : L’homme vrai aujourd’hui,  Déclics et Cie, Morges (CH)

    Emission de TV Starmag, Eric Nauleau (La domination masculine) autre invitéeCaroline DE HAAS  TPS STAR

    Conférence-débat :  La place des pères et des mères pour faire intégrer les limites aux enfants,  Relais Assistantes Maternelles mairie centre social communal 26290 Donzère (26)

    Conférence-débat : La place des pères et des mères dans l’éducation des enfants,  RAM Riorges (42) 

    Emission de radio A votre service – parentalité   L’autorité,  RCF Lyon

    Conférence-débat : Avec un enfant, Vénus peut-elle se passer de Mars ? Food For Thought,  Bruxelles (B) 

    Conférence-débat : La place des pères et des mères pour faire intégrer les limites,   Action Collective Familles au Centre Social Lou Pasquie,  Roussillon (84)  04.90.05.71.04 

    conférence-débat : La place des pères et des mères pour faire intégrer les limites,  Les Relais Petite Enfance du Syndicat Intercommunal du Pays du Gier     La Grand-Croix  (42)    

    Débat « La guerre des sexes » avec Clémentine Autain à L’Agora du Nord de l’EDHEC à Lille

    Emission de radio « Vies de famille », l’autorité parentale   RCF radioTO Lille

    Conférence : Etre père aujourd’hui    Groupe Partenaires Enfance Jeunesse, Paray le Monial (71) 

    Conférence : Les relations hommes/femmes dans une société moderne Espace Collectif Petite Enfance et Famille, Saint-Pierre d’Albigny (73)

    Emission de radio « Psycho Famille », Nelly Sorbier (La place des pères…) France Bleu Drôme Ardèche

    Débat   Ecole du plein soleil,  Saint Paul Trois Chateaux  (26) 

    Conférence : La place des pères et des mères dans l’éducation des enfants,  Centrede loisirs, Saint Paul Trois Chateaux (26)  

    Emission de radio « Les P’tits Loups » Laurence PeraudGarçons-filles, l’éducation est-elle différente ?  autres invité(e)s :Anthonya RYCKBOCH, Catherine DUMONTEIL-KREMER, Parenthèse Radio

    Conférence : La place des pères et des mères pour faire intégrer les limites  Centre social et culturel Intercommunal Energies de la Piège, Salle-sur-l’Hers (11)   

    Emission de radio « Féminin Singulier » Kenza Braiga, Machos et misogynes, comment les éradiquer ?autres invité(e)s : Alain SORAL, Christine CASTELAIN-MEUNIER, Parenthèse Radio

    Conférence :  Mâle dominant ! Père contesté ! N’y aurait-il pas d’autres voies ? … Congrès « Hommes : état des lieux », Bruxelles

     

    Emission de radio « Des papas et des hommes », Grégory Poitier (Tous machos à qui la faute ? Comment éduquer nos fils autrement ?) autresinvité(e)s : Stéphane CLERGET, Patrick GUILLOT, Parenthèse Radio

     

    Emission de radio  A vue d’esprit, (Monsieur fait sa crise) Radio Suisse Romande

    Emission de radio  Secrets d’Enfance,  (l’échec scolaire) France Bleu Isère

    Conférence : La place des pères et des mères  Association Apeser Narbonne (11) 

    Conférence : La place des pères dans leur rôle éducatif M.J.C. de l’Agglomération Pontoise, Charvieu-Chavagneux (38)

    Emission de radio  Féminin Singulier, (la parité homme/femme…) Parenthèse Radio

    Emission de radio : Papoul ou pas Papoul, (Un père absent …) Parenthèse Radio

    Emission de radio : Les P’tits Loups,  (Rapport père-mère…)   Parenthèse Radio

    Emission de radio : Café et Chocolat,  (La matinale de toute la famille)  Parenthèse Radio

    Emission de radio : Famille Hebdo,  (Au boulot super papa…) Parenthèse Radio

    Emission de radio : Papoul ou pas Papoul,  (La couvade) Parenthèse Radio 

    Conférence :  L’évaporation de l’homme  Colloque « La maternité et l’identité masculine » Les Hôpitaux universitaires de Genève   

     

    Emission de radio : Midi Magazine,  (Le féminisme et ses dérives) Fréquence Protestante

    Emission de TV : Tant qu’il y a de l’avis,  (Les femmes prennent-elles le pouvoir ?) autres invité(e)s : Anne HIDALGO, Florence MONTREYNAUD, Muriel FITOUSI, Alain SORAL,  Direct8

    Emission de radio : La Smala,  (Une critique du féminisme) Radio Suisse Romande

    Conférence : La place des pères et des mères pour jouer leur rôle éducatif ? Association des Familles Limas (Villefranche sur Saône) (71),  

    Conférence : La place des pères pour fixer les limites et assurer leur rôle éducatif   Centre Social Lavieu Saint-Chamond (42) 

    Conférence : Quelle identité masculine dans une société égalitaire  Centre Social Lavieu Saint-Chamond (42) 

    Emission de radio  Le Bistrot de la Vie, (Femme ta féminité fout le camp) Radio Notre Dame

    Conférence : La place des pères pour fixer les limites  Association des Parents d’Elèves de l’Institution Saint-Charles à Vienne (38) 

    Emission de TV : L’arène de France, Stéphane Berne (Les Français sont-ils misogynes ?) autres invité(e)s : Edith CRESSON, Françoise DE PANAFIEU, Serge GINGER, Françoise LABORDE, France 2

    Conférence : La place des pères dans l’éducation des enfants,  Médiathèque Simone de Beauvoir à Romans  (26)

    Emission de radio : C la Vie, (Des spécialistes…) France Bleu Drôme Ardèche

    Conférence : La place des pères dans l’éducation des enfants  Librairie La Hulotte à La Presqu’île Annonay (07)

    Conférence : La place des pères dans l’éducation des enfants,  Association de la Fête du Livre à Roisey  (42)   

    Emission de radio : Dossier de la semaine,  RCF Vivarais   

    Emission de radio : Secrets d’enfance, (La place des pères…) France Bleu Isère

    Emission de radio : A vous de lire,  (Le féminisme et ses dérives) France Bleu Isère

    Conférence : La place des pères dans l’éducation des enfants,  Centre Social de Sablons  (38) 

     

  • Séparation et socialisation

     

     

    "Si vous avez l'impression que vous êtes trop petit
    pour pouvoir changer quelque chose,
    essayez donc de dormir avec un moustique...
    vous verrez lequel des deux empêche l'autre de dormir."


                   Le Dalaï Lama




    Prochaines conférences à Lille, Saint-Genis les Ollières, Lentilly, Valenciennes ...






    Journées nationales d'études et de formation de

    l' U F N A F A A M

    (Union Fédérative Nationale des Associations de Familles d'Accueil et Assistantes Maternelles)

    Paris 07 avril 2013

     


    Atelier  1 « Séparation et socialisation »

     

    Cet atelier est animé par Jean Gabard, ancien enseignant en collège et lycée. Il s’est intéressé et formé à la psychologie de l’enfant et particulièrement à la fonction éducative.

     

    Attachement et séparation sont intimement liés mais Jean Gabard averti qu’il parlera surtout de séparation puisque l’attachement a été longuement abordé lors de la première journée

     

    Pour montrer l’importance de la séparation dans l’éducation des enfants, il propose d’étudier ce qu’elle a été au cours de l’histoire, ce qu’elle est devenue, pour essayer par la suite d’envisager comment elle pourrait se faire dans les meilleures conditions possibles.

     

    Parce que l’attachement premier est avant tout un attachement de l’enfant à la maman, la fonction séparatrice était donnée au père. En s’adressant à des femmes (en très grande majorité dans la salle) et particulièrement à des assistantes maternelles ou familiales, Jean Gabard a trouvé nécessaire de préciser ce que l’on entend par père et par mère.

    Dans père et mère il y a trois dimensions. La première est la dimension physique, biologique : le père est le géniteur, la mère la génitrice. La deuxième dimension est celle de l’imaginaire, de l’affectif. Les termes qui sont alors les plus parlants sont « papa » et « maman ». Le troisième domaine est plus complexe. Il s’agit des fonctions symboliques de père et de mère. Ce ne sont pas des états mais des fonctions. La fonction symbolique de père concerne tous les éducateurs. Les assistantes maternelles ou les assistantes familiales peuvent très souvent jouer le rôle de « maman » mais elles sont aussi dans la fonction de père chaque fois qu’il s’agit de poser des limites.

    Ces trois dimensions n’ont pas toujours eu la même importance au cours de l’histoire

     

     

    Au cours de la préhistoire, au paléolithique, on ne connaît pas encore l’existence du géniteur : aucun lien n’est fait entre l’acte sexuel et la naissance qui garde son aspect mystérieux, magique.

    La femme, capable de ce miracle apparaît donc comme une divinité toute-puissante.

    Malgré cette fascination ou peut-être à cause de cette fascination, les humains avaient jugé bon de placer un homme à côté de la maman. Ainsi, la séparation semblait se faire plus facilement à une époque où il était nécessaire de devenir autonome très rapidement.

     

    L’homme jusque là, assez mal à l’aise à côté de cette femme fascinante, va faire une découverte qui va entraîner une première grande révolution de l’humanité

     

    Il va découvrir le lien entre l’acte sexuel et la naissance.

    Il pense alors que l’homme « met la graine » et que la femme n’est qu’un réceptacle.

    La femme n’est alors plus considérée comme divine et l’homme croit qu’il est le plus important. Il va alors se donner le droit de dominer la femme comme il va aussi vouloir maîtriser la nature. C’est la Révolution du Néolithique.

    Pour asseoir sa domination il oppose au fantasme de la femme toute-puissante, le fantasme d’un pouvoir lui venant des dieux (qui deviennent masculins), puis d’un seul Dieu. La phallocratie se met en place.

    La femme qui, inconsciemment, continue de faire rêver est infériorisée et la féminité considérée dangereuse. Il s’agit d’éloigner tout ce qui pourrait favoriser le retour à la mère et s’opposer la séparation. Cette envie de retrouver ce que l’on a vécu dans le ventre de la maman, l’absolue, l’unité, l’harmonie, qu’est le désir, est interdit (il devient un péché !).

     

     

    La société patriarcale se structure au cours des siècles et n’est que très peu contestée jusqu’au XVème siècle.  

    Les humains s’aperçoivent alors que les autorités peuvent être défaillantes et ils remettent en cause leur origine dite divine. Si elles peuvent se tromper, tout ce qui a été dit jusque là peut être interrogé ! Une nouvelle vision du monde (que l’on peut appeler féministe dans la mesure où elle va s’opposer radicalement à l’idéologie des hommes au pouvoir) commence à se manifester. L’humanité entre dans l’adolescence qui se poursuit avec le siècle des Lumières, la Révolution, le XXème siècle, qui apportent le libéralisme puis la démocratie.

     

    A l’autorité on oppose la liberté, à la hiérarchie on oppose l’égalité. Tous les pouvoirs sont contestés : ceux de l’Eglise, du roi, du père dans la famille. Alors que l’homme perd son prestige, on découvre la féminité. L’enfant trouve une place grandissante. Les émotions autrefois interdites peuvent maintenant s’exprimer.

     

    Le XXème siècle avec la « Révolte contre le père » des années 60 est l’apogée de cette contestation. Si les pouvoirs politiques et économiques sont encore très souvent dans les mains des hommes, la famille et les mentalités se sont profondément transformées. L’égalité hommes/femmes est maintenant écrite dans la loi.

     

    Alors que la fonction séparatrice était dévolue au père qui était souvent dans l’autoritarisme, la plupart des pères modernes ne veulent plus jouer les rôles traditionnels de l’idéologie patriarcale. Le père n’est plus le patriarche qui tout en étant incertain, avait tout pouvoir sur sa femme et ses enfants. Aujourd’hui, le père est certain mais ce n’est plus lui qui décide d’avoir un enfant ou pas. Il n’a plus l’autorité pour lui seul mais doit la partager avec sa compagne. Il joue de mieux en mieux son rôle de papa : il est plus présent, s’occupe de ses enfants et peut être dans l’affectif et le ludique. Il ne craint plus de s’attacher et de le montrer. Il pense non seulement que la fonction séparatrice doit être partagée mais l’assimilant à l’autoritarisme et au machisme, il a tendance à la refuser.

     

     

    Avec cette nouvelle vision du monde devenue dominante, l’éducation des enfants à  été bouleversée.

    La première séparation intervient naturellement à la naissance. L’enfant passe d’un univers où il y avait l’unité, l’harmonie, l’entière satisfaction de ses besoins, à un monde fait de différences. On parle de « chute du  paradis ». Il va réaliser combien cette maman qui lui a tout apporté et dont il est encore dépendant est pour lui à la fois fascinante et terrifiante. L’enfant qui croit fusionner avec cette divinité se vit comme un petit dieu. Il est aussi choyé, protégé, valorisé. Cette période « d’assertivité » est indispensable pour qu’il prenne confiance en lui et puisse affronter le monde.

    Cette période « d’assertivité » a maintenant tendance à durer. De plus comme tout est fait pour la sécurité de l’enfant (et la tranquillité des parents) les parents qui n’ont pas à dire « non » préserve l’enfant de l’entendre. Celui-ci ne rencontrant pas de limite reste dans la toute-puissance et la fusion avec sa maman.

    Il arrive cependant un moment où il est nécessaire d’intervenir. Se pose alors les questions (qui ne se posaient pas avant parce que les réponses, les mêmes pour tous depuis des siècles, étaient données) : faut-il interdire, comment le faire, qui doit le faire ? Ceci ne facilite pas la tâche et peut prendre d’autant plus de temps qu’il n’est pas possible devant l’enfant de se concerter et qu’il sera toujours difficile de trouver une majorité en cas de désaccord. Et pourtant, pendant ce temps, l’enfant continue de croire qu’il est le roi du monde…

    Dans 90% des cas selon Jean Gabard, c’est la maman qui intervient.

    En effet, si l’homme décide d’intervenir sans l’accord de sa compagne, il risque d’être considéré  comme le père traditionnel qui se comportait en « macho ». La femme au contraire apparaitra comme une femme libérée capable de faire ce qui avant lui était interdit. De plus, elle pourra intervenir comme elle veut.

     

    L’enfant se rend compte que sa mère intervient souvent. Il peut en déduire que sa maman est bien celle qui dirige et décide seule, qu’elle est bien toute-puissante. Le papa qui peut être apprécié pour sa gentillesse ne semble pas avoir de l’importance pour la maman. S’il lui arrive parfois d’intervenir, il ne sera pas écouté et risque d’avoir des difficultés à exercer les fonctions d’autorité et de séparation.

    Il n’y aurait cependant pas de problème si la maman pouvait exercer ces fonctions comme elle semble en être capable dans un couple moderne ou l’autorité est parentale.

    La femme comme l’homme a en effet la capacité d’être autoritaire mais, selon Jean Gabard, elle aura des difficultés.

    La petite fille se sachant du même sexe et persuadée d’être aussi toute-puissante, ne se sent pas concernée par les limites. Elle obéira éventuellement pour rester dans un bon rapport avec sa maman ou même pour séduire son papa (et se prouver qu’elle est bien toute-puissante) mais ne retiendra pas la règle.

    Le petit garçon en s’apercevant de la différence des sexes a réalisé qu’il ne pourra jamais devenir comme sa référence première. Il ne peut survivre à cette terrible castration psychique primaire qu’en la refoulant (le refoulement consiste à se prouver qu’il ne souffre pas parce qu’il n’a jamais pu vouloir être comme sa maman et à se persuader que c’est beaucoup mieux d’être un homme).

    Jean Gabard explique qu’une réprimande un peu brutale de la maman (qui renvoie le garçon à la castration qu’il n’a pas assumée), peut le traumatiser. Même si très souvent il obtempère, le garçon n’intègrera pas forcément la loi dictée. Il n’obéit, en effet, pas à la loi mais cède parce qu’il a peur de perdre sa maman. C’est pour lui un chantage affectif ! De plus comment pourrait-il intégrer une limite venant d’une personne qu’il perçoit comme n’en ayant aucune. Fasciné par sa maman, il a envie au contraire de l’imiter et de rester dans la toute-puissance en fusionnant avec elle. Lorsque la maman croit limiter l’enfant, lui n’a qu’une idée : l’imiter ! Pour l’enfant, il n’y a pas de véritable interdit posé : rien n’est dit entre sa maman et lui (inter - dit) pour l’empêcher de fusionner, pour séparer.

     

    Constatant que la séparation se fait souvent difficilement et qu’il y a de plus en plus d’enfants-rois, Jean Gabard pose alors la question : Qu’est-ce qui ne fonctionne souvent pas très bien ? Pourquoi ? Etant donné qu’il n’est ni possible, ni souhaitable de revenir à ce qu’il y avait avant,  qu’est-il possible de faire pour que cette séparation se passe le mieux possible ?

     

    Le débat est lancé.

     

    Il est alors proposé de donner une place au père. Comment ?

     

    Plusieurs personnes suggèrent que la mère donne la parole au père. Comment ? Doit-elle dire au père : « Allez c’est à toi d’intervenir » ?

     

    Jean Gabard explique que le père serait alors mis dans la position de subalterne de la maman et complètement déconsidéré.

     

    Doit-elle dire à l’enfant : « Tu écoutes ton père » ? Est-ce que ceci ne ressemblerait pas un peu trop à l’époque où la femme était soumise à l’homme ?

     

    Jean Gabard explique alors que cela peut ressembler mais que ce ne doit pas être fait dans le même état d’esprit. La maman doit le faire non pas parce qu’elle est inférieure mais pour entrer dans la fonction de mère. Il s’agit devant l’enfant de jouer le jeu pour que l’enfant réalise que sa maman est manquante (puisqu’elle a besoin d’un homme) et donc qu’elle n’est pas toute-puissante.

    La loi pourra alors être intégrée parce qu’elle vient d’une personne elle-même limitée mais néanmoins valorisée par la mère. Cette personne ne peut en effet être écoutée que si la maman montre à l’enfant qu’elle l’écoute et donc qu’il mérite d’être écouté. Il faut aussi, bien évidemment, que le papa accepte de jouer la fonction de père qui consiste non pas à faire sa loi (sinon c’est un dictateur) mais à dire la loi décidée ensemble et à laquelle il se soumet lui-même. Il y a même nécessité de répéter très souvent et à exagérer même ce jeu avec un petit enfant qui n’a pas envie que sa maman ne soit pas toute-puissante.

    Ceci est extrêmement difficile aujourd’hui. C’est pour la mère une castration de renoncer à la gratification d’être perçue toute-puissante et d’être limitée. C’est d’autant plus difficile qu’en donnant l’autorité à l’homme, il n’est jamais certain qu’il l’utilise comme il faut. Mais, Jean Gabard rajoute qu’il vaut mieux une fonction de père mal jouée que pas jouée du tout. L’absence de fonction de père est en effet particulièrement dangereuse. L’enfant qui n’intègre pas les limites reste « hors la loi », sans repère. Il risque d’avoir des difficultés à apprendre, des difficultés à assumer les frustrations, des difficultés à devenir autonome… Le garçon qui n’a pas d’image valorisée de père, risque à l’adolescence de devoir en inventer une, forcément caricaturale qu’il pourra trouver en la personne d’un chef de bande, d’un gourou, d’un chef de guerre, d’un chef intégriste… Il faut se souvenir qu’après la Première Guerre Mondiale, les jeunes Allemands n’avaient pas de père à imiter parce que humilié par la révolution industrielle, par la défaite, par l’inflation, par le chômage. Qu’ont-ils fait, ils l’ont inventé : le nazi ! 

     

    Aujourd’hui, après l’enfance et l’adolescence de l’humanité, il reste peut-être la possibilité de devenir adulte et d’accepter de jouer sérieusement et sans se prendre au sérieux les fonctions symboliques de mère et de père.

     

    Les remarques de Jean Gabard suscitent d’autres interrogations.

     

    Interrogations sur l’égalité hommes/femmes !

     

    Pour Jean Gabard il n’y a pas d’égalité hommes/femmes. Il n’existe pas de droit à l’égalité mais simplement la nécessité d’une égalité en droits. C’est justement parce qu’il n’y a pas d’égalité que l’égalité en droits est nécessaire. L’homme est différent de la femme, et, pour lui, ne pas assumer la différence des sexes, c’est ne pas assumer la limite (l’homme ne pourra jamais comprendre la femme et la femme ne pourra jamais comprendre l’homme), c’est ne pas vouloir renoncer à la toute-puissance !

     

     

    Selon Monsieur Gabard, toute personne a besoin de limites. La liberté ne consiste pas à faire tout ce dont on a envie mais au contraire à accepter les limites. Plus on accepte les règles, plus il est possible de fonctionner en société, plus on est libre.

     

    Interrogations encore sur les inégalités de salaire, de situation ?

     

    Jean Gabard prend nettement position pour le respect des lois qui, maintenant dans le monde occidental, sont les mêmes pour les hommes et pour les femmes.

    Il demande cependant de faire attention : le respect de l’égalité en droits suppose qu’il soit mis fin aux discriminations mais ne veut pas dire pour autant que l’on doit tous arriver au même résultat.

    Jean Gabard explique qu’il y a des différences entre les hommes et les femmes et que ces différences ne viennent pas uniquement d’une construction sociale sexiste.

    La faible proportion de femmes au pouvoir qu’il soit économique ou politique peut avoir comme cause des discriminations insupportables mais pas seulement.

    Selon Jean Gabard les hommes et les femmes n’ont pas les mêmes motivations pour le pouvoir. Les femmes sont en général peu intéressées par le pouvoir qui est forcément limité alors que leur toute-puissance fantasmatique est illimitée. Le pouvoir accentue le pouvoir de séduction des hommes et diminue celui des femmes

     

    L’homme fantasme sur la femme, et la femme fantasme également sur celle-ci.

    C’est pourquoi les femmes ont besoin d’admirer les hommes, de se voir en eux, de voir en eux l’équivalent de leur toute-puissance. Les hommes ne peuvent espérer approcher ce niveau qu’en ayant le plus de pouvoir possible.

     

     

    A partir de cela, d’autres questions fusent :

     

    est-ce que le rôle de la femme était le même d’autres civilisations ?

     

    J.Gabard : J’ai surtout parlé de notre civilisation depuis le néolithique mais toutes les sociétés qui ont connu un grand développement étaient des sociétés patriarcales. Des sociétés ont pu être matrilinéaires, mais  en général elles se sont  construites sur un modèle où le pouvoir était donné aux hommes au nom des dieux.

     

    Aujourd’hui, il est difficile d’exercer une fonction séparatrice. Avec la remise en question de la société patriarcale, les valeurs ont changé. Alors que les qualités de distance, de réflexion, de rigueur étaient valorisées, elles sont aujourd’hui dénigrées et remplacées par la spontanéité, le lâcher prise, l’imagination, la rébellion, qui sont, en fait, les valeurs dites autrefois féminines. Il devient donc difficile de séparer l’enfant de la maman dans une société où la féminité et la femme sont maintenant idéalisées, où la pensée dominante recommande le retour au ventre maternel. Alors que ce désir était interdit il est aujourd’hui recommandé. Le plaisir est à consommer tout de suite et sans modération.

     

    Alors faut-il interdire le désir qui donne du plaisir et en faire un pêché comme avant ?

    Absolument pas ! A l’âge adulte il faudrait savoir qu’il n’est pas possible d’être toujours dans le plaisir. Il faut être capable de le gérer en étant dans l’économie.

    Devenir adulte nous demande à chaque moment de savoir gérer nos devoirs d’Humain et nos désirs. C’est difficile et nous préférons souvent rester jeunes mais ceci est pourtant nécessaire pour l’éducateur et pour l’enfant.

    L’assistant maternel ou l’assistante maternelle, l’assistant familial ou l’assistante familiale, sont souvent dans un rôle maternel mais ils ont aussi à jouer la fonction de séparation et donc de père. Cette fonction n’apporte pas forcément le plaisir mais peut procurer de la joie.

     

     

    Question : Mais à qui revient le dernier mot entre l’homme et la femme ?

     

    J.Gabard: il ne revient ni à l’homme ni  la femme mais à l’Humain, c'est-à-dire à la loi fixée ensemble.

     

    On entend souvent qu’il y a un rapport de force entre la mère et la fille ?

     

    J. Gabard : Oui il y a un rapport difficile et une identification difficile.

    L’homme, très jeune, dès qu’il s’aperçoit de la différence des sexes ne peut plus s’identifier à sa maman. Il est obligé de changer de modèle alors qu’il reste fasciné par la toute-puissance. C’est la raison pour laquelle un homme ne sait jamais s’il est un homme.

    La fille qui a gardé son modèle identificatoire (puisqu’elle est du même sexe) n’a pas eu besoin de se séparer de sa maman. Elle va devoir plus  tard se distinguer d’elle et cela n’est pas toujours simple s’il n’y a pas un père pour lui montrer qu’il peut exister un autre type de rapport et pour lui faire prendre confiance en elle sans se laisser séduire. La question n’est pas « est-ce que je suis une femme » mais plutôt, « quelle femme je suis par rapport à ma maman, par rapport aux autres femmes, par rapport à La Femme » ? D’où le passage, parfois de la fusion la plus totale avec la maman à l’opposition la plus radicale. D’où plus tard, aussi, la nécessité de se distinguer des autres femmes, d’être avec l’homme le plus remarquable pour bien montrer qu’elle est plus capable de séduire que les autres, c'est-à-dire d’être encore plus toute-puissante. C’est encore une différence entre l’homme et la femme qui vient du fait d’être né d’une personne du même sexe pour les filles et du sexe différent pour les garçons.

     

    Et Jean Gabard de conclure : inférioriser la femme a été un moyen de dénier la différence. Il s’agit aujourd’hui de vivre en essayant de la connaître et de la gérer, non pas comme une maladie mais comme une richesse. Cela oblige à avoir des règles, à assumer la séparation avec « la toute-puissance ». Ceci peut aussi être un beau projet donnant du sens à la vie…

     

     

     

     

    Ce compte rendu de l'atelier 1 "Séparation et socialisation" est paru dans le hors série spécial de l'ARC (avril 2013) sur les journées nationales d'études et de formation de l'UFNAFAAM