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Séparation et socialisation

 

 

"Si vous avez l'impression que vous êtes trop petit
pour pouvoir changer quelque chose,
essayez donc de dormir avec un moustique...
vous verrez lequel des deux empêche l'autre de dormir."


               Le Dalaï Lama




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Journées nationales d'études et de formation de

l' U F N A F A A M

(Union Fédérative Nationale des Associations de Familles d'Accueil et Assistantes Maternelles)

Paris 07 avril 2013

 


Atelier  1 « Séparation et socialisation »

 

Cet atelier est animé par Jean Gabard, ancien enseignant en collège et lycée. Il s’est intéressé et formé à la psychologie de l’enfant et particulièrement à la fonction éducative.

 

Attachement et séparation sont intimement liés mais Jean Gabard averti qu’il parlera surtout de séparation puisque l’attachement a été longuement abordé lors de la première journée

 

Pour montrer l’importance de la séparation dans l’éducation des enfants, il propose d’étudier ce qu’elle a été au cours de l’histoire, ce qu’elle est devenue, pour essayer par la suite d’envisager comment elle pourrait se faire dans les meilleures conditions possibles.

 

Parce que l’attachement premier est avant tout un attachement de l’enfant à la maman, la fonction séparatrice était donnée au père. En s’adressant à des femmes (en très grande majorité dans la salle) et particulièrement à des assistantes maternelles ou familiales, Jean Gabard a trouvé nécessaire de préciser ce que l’on entend par père et par mère.

Dans père et mère il y a trois dimensions. La première est la dimension physique, biologique : le père est le géniteur, la mère la génitrice. La deuxième dimension est celle de l’imaginaire, de l’affectif. Les termes qui sont alors les plus parlants sont « papa » et « maman ». Le troisième domaine est plus complexe. Il s’agit des fonctions symboliques de père et de mère. Ce ne sont pas des états mais des fonctions. La fonction symbolique de père concerne tous les éducateurs. Les assistantes maternelles ou les assistantes familiales peuvent très souvent jouer le rôle de « maman » mais elles sont aussi dans la fonction de père chaque fois qu’il s’agit de poser des limites.

Ces trois dimensions n’ont pas toujours eu la même importance au cours de l’histoire

 

 

Au cours de la préhistoire, au paléolithique, on ne connaît pas encore l’existence du géniteur : aucun lien n’est fait entre l’acte sexuel et la naissance qui garde son aspect mystérieux, magique.

La femme, capable de ce miracle apparaît donc comme une divinité toute-puissante.

Malgré cette fascination ou peut-être à cause de cette fascination, les humains avaient jugé bon de placer un homme à côté de la maman. Ainsi, la séparation semblait se faire plus facilement à une époque où il était nécessaire de devenir autonome très rapidement.

 

L’homme jusque là, assez mal à l’aise à côté de cette femme fascinante, va faire une découverte qui va entraîner une première grande révolution de l’humanité

 

Il va découvrir le lien entre l’acte sexuel et la naissance.

Il pense alors que l’homme « met la graine » et que la femme n’est qu’un réceptacle.

La femme n’est alors plus considérée comme divine et l’homme croit qu’il est le plus important. Il va alors se donner le droit de dominer la femme comme il va aussi vouloir maîtriser la nature. C’est la Révolution du Néolithique.

Pour asseoir sa domination il oppose au fantasme de la femme toute-puissante, le fantasme d’un pouvoir lui venant des dieux (qui deviennent masculins), puis d’un seul Dieu. La phallocratie se met en place.

La femme qui, inconsciemment, continue de faire rêver est infériorisée et la féminité considérée dangereuse. Il s’agit d’éloigner tout ce qui pourrait favoriser le retour à la mère et s’opposer la séparation. Cette envie de retrouver ce que l’on a vécu dans le ventre de la maman, l’absolue, l’unité, l’harmonie, qu’est le désir, est interdit (il devient un péché !).

 

 

La société patriarcale se structure au cours des siècles et n’est que très peu contestée jusqu’au XVème siècle.  

Les humains s’aperçoivent alors que les autorités peuvent être défaillantes et ils remettent en cause leur origine dite divine. Si elles peuvent se tromper, tout ce qui a été dit jusque là peut être interrogé ! Une nouvelle vision du monde (que l’on peut appeler féministe dans la mesure où elle va s’opposer radicalement à l’idéologie des hommes au pouvoir) commence à se manifester. L’humanité entre dans l’adolescence qui se poursuit avec le siècle des Lumières, la Révolution, le XXème siècle, qui apportent le libéralisme puis la démocratie.

 

A l’autorité on oppose la liberté, à la hiérarchie on oppose l’égalité. Tous les pouvoirs sont contestés : ceux de l’Eglise, du roi, du père dans la famille. Alors que l’homme perd son prestige, on découvre la féminité. L’enfant trouve une place grandissante. Les émotions autrefois interdites peuvent maintenant s’exprimer.

 

Le XXème siècle avec la « Révolte contre le père » des années 60 est l’apogée de cette contestation. Si les pouvoirs politiques et économiques sont encore très souvent dans les mains des hommes, la famille et les mentalités se sont profondément transformées. L’égalité hommes/femmes est maintenant écrite dans la loi.

 

Alors que la fonction séparatrice était dévolue au père qui était souvent dans l’autoritarisme, la plupart des pères modernes ne veulent plus jouer les rôles traditionnels de l’idéologie patriarcale. Le père n’est plus le patriarche qui tout en étant incertain, avait tout pouvoir sur sa femme et ses enfants. Aujourd’hui, le père est certain mais ce n’est plus lui qui décide d’avoir un enfant ou pas. Il n’a plus l’autorité pour lui seul mais doit la partager avec sa compagne. Il joue de mieux en mieux son rôle de papa : il est plus présent, s’occupe de ses enfants et peut être dans l’affectif et le ludique. Il ne craint plus de s’attacher et de le montrer. Il pense non seulement que la fonction séparatrice doit être partagée mais l’assimilant à l’autoritarisme et au machisme, il a tendance à la refuser.

 

 

Avec cette nouvelle vision du monde devenue dominante, l’éducation des enfants à  été bouleversée.

La première séparation intervient naturellement à la naissance. L’enfant passe d’un univers où il y avait l’unité, l’harmonie, l’entière satisfaction de ses besoins, à un monde fait de différences. On parle de « chute du  paradis ». Il va réaliser combien cette maman qui lui a tout apporté et dont il est encore dépendant est pour lui à la fois fascinante et terrifiante. L’enfant qui croit fusionner avec cette divinité se vit comme un petit dieu. Il est aussi choyé, protégé, valorisé. Cette période « d’assertivité » est indispensable pour qu’il prenne confiance en lui et puisse affronter le monde.

Cette période « d’assertivité » a maintenant tendance à durer. De plus comme tout est fait pour la sécurité de l’enfant (et la tranquillité des parents) les parents qui n’ont pas à dire « non » préserve l’enfant de l’entendre. Celui-ci ne rencontrant pas de limite reste dans la toute-puissance et la fusion avec sa maman.

Il arrive cependant un moment où il est nécessaire d’intervenir. Se pose alors les questions (qui ne se posaient pas avant parce que les réponses, les mêmes pour tous depuis des siècles, étaient données) : faut-il interdire, comment le faire, qui doit le faire ? Ceci ne facilite pas la tâche et peut prendre d’autant plus de temps qu’il n’est pas possible devant l’enfant de se concerter et qu’il sera toujours difficile de trouver une majorité en cas de désaccord. Et pourtant, pendant ce temps, l’enfant continue de croire qu’il est le roi du monde…

Dans 90% des cas selon Jean Gabard, c’est la maman qui intervient.

En effet, si l’homme décide d’intervenir sans l’accord de sa compagne, il risque d’être considéré  comme le père traditionnel qui se comportait en « macho ». La femme au contraire apparaitra comme une femme libérée capable de faire ce qui avant lui était interdit. De plus, elle pourra intervenir comme elle veut.

 

L’enfant se rend compte que sa mère intervient souvent. Il peut en déduire que sa maman est bien celle qui dirige et décide seule, qu’elle est bien toute-puissante. Le papa qui peut être apprécié pour sa gentillesse ne semble pas avoir de l’importance pour la maman. S’il lui arrive parfois d’intervenir, il ne sera pas écouté et risque d’avoir des difficultés à exercer les fonctions d’autorité et de séparation.

Il n’y aurait cependant pas de problème si la maman pouvait exercer ces fonctions comme elle semble en être capable dans un couple moderne ou l’autorité est parentale.

La femme comme l’homme a en effet la capacité d’être autoritaire mais, selon Jean Gabard, elle aura des difficultés.

La petite fille se sachant du même sexe et persuadée d’être aussi toute-puissante, ne se sent pas concernée par les limites. Elle obéira éventuellement pour rester dans un bon rapport avec sa maman ou même pour séduire son papa (et se prouver qu’elle est bien toute-puissante) mais ne retiendra pas la règle.

Le petit garçon en s’apercevant de la différence des sexes a réalisé qu’il ne pourra jamais devenir comme sa référence première. Il ne peut survivre à cette terrible castration psychique primaire qu’en la refoulant (le refoulement consiste à se prouver qu’il ne souffre pas parce qu’il n’a jamais pu vouloir être comme sa maman et à se persuader que c’est beaucoup mieux d’être un homme).

Jean Gabard explique qu’une réprimande un peu brutale de la maman (qui renvoie le garçon à la castration qu’il n’a pas assumée), peut le traumatiser. Même si très souvent il obtempère, le garçon n’intègrera pas forcément la loi dictée. Il n’obéit, en effet, pas à la loi mais cède parce qu’il a peur de perdre sa maman. C’est pour lui un chantage affectif ! De plus comment pourrait-il intégrer une limite venant d’une personne qu’il perçoit comme n’en ayant aucune. Fasciné par sa maman, il a envie au contraire de l’imiter et de rester dans la toute-puissance en fusionnant avec elle. Lorsque la maman croit limiter l’enfant, lui n’a qu’une idée : l’imiter ! Pour l’enfant, il n’y a pas de véritable interdit posé : rien n’est dit entre sa maman et lui (inter - dit) pour l’empêcher de fusionner, pour séparer.

 

Constatant que la séparation se fait souvent difficilement et qu’il y a de plus en plus d’enfants-rois, Jean Gabard pose alors la question : Qu’est-ce qui ne fonctionne souvent pas très bien ? Pourquoi ? Etant donné qu’il n’est ni possible, ni souhaitable de revenir à ce qu’il y avait avant,  qu’est-il possible de faire pour que cette séparation se passe le mieux possible ?

 

Le débat est lancé.

 

Il est alors proposé de donner une place au père. Comment ?

 

Plusieurs personnes suggèrent que la mère donne la parole au père. Comment ? Doit-elle dire au père : « Allez c’est à toi d’intervenir » ?

 

Jean Gabard explique que le père serait alors mis dans la position de subalterne de la maman et complètement déconsidéré.

 

Doit-elle dire à l’enfant : « Tu écoutes ton père » ? Est-ce que ceci ne ressemblerait pas un peu trop à l’époque où la femme était soumise à l’homme ?

 

Jean Gabard explique alors que cela peut ressembler mais que ce ne doit pas être fait dans le même état d’esprit. La maman doit le faire non pas parce qu’elle est inférieure mais pour entrer dans la fonction de mère. Il s’agit devant l’enfant de jouer le jeu pour que l’enfant réalise que sa maman est manquante (puisqu’elle a besoin d’un homme) et donc qu’elle n’est pas toute-puissante.

La loi pourra alors être intégrée parce qu’elle vient d’une personne elle-même limitée mais néanmoins valorisée par la mère. Cette personne ne peut en effet être écoutée que si la maman montre à l’enfant qu’elle l’écoute et donc qu’il mérite d’être écouté. Il faut aussi, bien évidemment, que le papa accepte de jouer la fonction de père qui consiste non pas à faire sa loi (sinon c’est un dictateur) mais à dire la loi décidée ensemble et à laquelle il se soumet lui-même. Il y a même nécessité de répéter très souvent et à exagérer même ce jeu avec un petit enfant qui n’a pas envie que sa maman ne soit pas toute-puissante.

Ceci est extrêmement difficile aujourd’hui. C’est pour la mère une castration de renoncer à la gratification d’être perçue toute-puissante et d’être limitée. C’est d’autant plus difficile qu’en donnant l’autorité à l’homme, il n’est jamais certain qu’il l’utilise comme il faut. Mais, Jean Gabard rajoute qu’il vaut mieux une fonction de père mal jouée que pas jouée du tout. L’absence de fonction de père est en effet particulièrement dangereuse. L’enfant qui n’intègre pas les limites reste « hors la loi », sans repère. Il risque d’avoir des difficultés à apprendre, des difficultés à assumer les frustrations, des difficultés à devenir autonome… Le garçon qui n’a pas d’image valorisée de père, risque à l’adolescence de devoir en inventer une, forcément caricaturale qu’il pourra trouver en la personne d’un chef de bande, d’un gourou, d’un chef de guerre, d’un chef intégriste… Il faut se souvenir qu’après la Première Guerre Mondiale, les jeunes Allemands n’avaient pas de père à imiter parce que humilié par la révolution industrielle, par la défaite, par l’inflation, par le chômage. Qu’ont-ils fait, ils l’ont inventé : le nazi ! 

 

Aujourd’hui, après l’enfance et l’adolescence de l’humanité, il reste peut-être la possibilité de devenir adulte et d’accepter de jouer sérieusement et sans se prendre au sérieux les fonctions symboliques de mère et de père.

 

Les remarques de Jean Gabard suscitent d’autres interrogations.

 

Interrogations sur l’égalité hommes/femmes !

 

Pour Jean Gabard il n’y a pas d’égalité hommes/femmes. Il n’existe pas de droit à l’égalité mais simplement la nécessité d’une égalité en droits. C’est justement parce qu’il n’y a pas d’égalité que l’égalité en droits est nécessaire. L’homme est différent de la femme, et, pour lui, ne pas assumer la différence des sexes, c’est ne pas assumer la limite (l’homme ne pourra jamais comprendre la femme et la femme ne pourra jamais comprendre l’homme), c’est ne pas vouloir renoncer à la toute-puissance !

 

 

Selon Monsieur Gabard, toute personne a besoin de limites. La liberté ne consiste pas à faire tout ce dont on a envie mais au contraire à accepter les limites. Plus on accepte les règles, plus il est possible de fonctionner en société, plus on est libre.

 

Interrogations encore sur les inégalités de salaire, de situation ?

 

Jean Gabard prend nettement position pour le respect des lois qui, maintenant dans le monde occidental, sont les mêmes pour les hommes et pour les femmes.

Il demande cependant de faire attention : le respect de l’égalité en droits suppose qu’il soit mis fin aux discriminations mais ne veut pas dire pour autant que l’on doit tous arriver au même résultat.

Jean Gabard explique qu’il y a des différences entre les hommes et les femmes et que ces différences ne viennent pas uniquement d’une construction sociale sexiste.

La faible proportion de femmes au pouvoir qu’il soit économique ou politique peut avoir comme cause des discriminations insupportables mais pas seulement.

Selon Jean Gabard les hommes et les femmes n’ont pas les mêmes motivations pour le pouvoir. Les femmes sont en général peu intéressées par le pouvoir qui est forcément limité alors que leur toute-puissance fantasmatique est illimitée. Le pouvoir accentue le pouvoir de séduction des hommes et diminue celui des femmes

 

L’homme fantasme sur la femme, et la femme fantasme également sur celle-ci.

C’est pourquoi les femmes ont besoin d’admirer les hommes, de se voir en eux, de voir en eux l’équivalent de leur toute-puissance. Les hommes ne peuvent espérer approcher ce niveau qu’en ayant le plus de pouvoir possible.

 

 

A partir de cela, d’autres questions fusent :

 

est-ce que le rôle de la femme était le même d’autres civilisations ?

 

J.Gabard : J’ai surtout parlé de notre civilisation depuis le néolithique mais toutes les sociétés qui ont connu un grand développement étaient des sociétés patriarcales. Des sociétés ont pu être matrilinéaires, mais  en général elles se sont  construites sur un modèle où le pouvoir était donné aux hommes au nom des dieux.

 

Aujourd’hui, il est difficile d’exercer une fonction séparatrice. Avec la remise en question de la société patriarcale, les valeurs ont changé. Alors que les qualités de distance, de réflexion, de rigueur étaient valorisées, elles sont aujourd’hui dénigrées et remplacées par la spontanéité, le lâcher prise, l’imagination, la rébellion, qui sont, en fait, les valeurs dites autrefois féminines. Il devient donc difficile de séparer l’enfant de la maman dans une société où la féminité et la femme sont maintenant idéalisées, où la pensée dominante recommande le retour au ventre maternel. Alors que ce désir était interdit il est aujourd’hui recommandé. Le plaisir est à consommer tout de suite et sans modération.

 

Alors faut-il interdire le désir qui donne du plaisir et en faire un pêché comme avant ?

Absolument pas ! A l’âge adulte il faudrait savoir qu’il n’est pas possible d’être toujours dans le plaisir. Il faut être capable de le gérer en étant dans l’économie.

Devenir adulte nous demande à chaque moment de savoir gérer nos devoirs d’Humain et nos désirs. C’est difficile et nous préférons souvent rester jeunes mais ceci est pourtant nécessaire pour l’éducateur et pour l’enfant.

L’assistant maternel ou l’assistante maternelle, l’assistant familial ou l’assistante familiale, sont souvent dans un rôle maternel mais ils ont aussi à jouer la fonction de séparation et donc de père. Cette fonction n’apporte pas forcément le plaisir mais peut procurer de la joie.

 

 

Question : Mais à qui revient le dernier mot entre l’homme et la femme ?

 

J.Gabard: il ne revient ni à l’homme ni  la femme mais à l’Humain, c'est-à-dire à la loi fixée ensemble.

 

On entend souvent qu’il y a un rapport de force entre la mère et la fille ?

 

J. Gabard : Oui il y a un rapport difficile et une identification difficile.

L’homme, très jeune, dès qu’il s’aperçoit de la différence des sexes ne peut plus s’identifier à sa maman. Il est obligé de changer de modèle alors qu’il reste fasciné par la toute-puissance. C’est la raison pour laquelle un homme ne sait jamais s’il est un homme.

La fille qui a gardé son modèle identificatoire (puisqu’elle est du même sexe) n’a pas eu besoin de se séparer de sa maman. Elle va devoir plus  tard se distinguer d’elle et cela n’est pas toujours simple s’il n’y a pas un père pour lui montrer qu’il peut exister un autre type de rapport et pour lui faire prendre confiance en elle sans se laisser séduire. La question n’est pas « est-ce que je suis une femme » mais plutôt, « quelle femme je suis par rapport à ma maman, par rapport aux autres femmes, par rapport à La Femme » ? D’où le passage, parfois de la fusion la plus totale avec la maman à l’opposition la plus radicale. D’où plus tard, aussi, la nécessité de se distinguer des autres femmes, d’être avec l’homme le plus remarquable pour bien montrer qu’elle est plus capable de séduire que les autres, c'est-à-dire d’être encore plus toute-puissante. C’est encore une différence entre l’homme et la femme qui vient du fait d’être né d’une personne du même sexe pour les filles et du sexe différent pour les garçons.

 

Et Jean Gabard de conclure : inférioriser la femme a été un moyen de dénier la différence. Il s’agit aujourd’hui de vivre en essayant de la connaître et de la gérer, non pas comme une maladie mais comme une richesse. Cela oblige à avoir des règles, à assumer la séparation avec « la toute-puissance ». Ceci peut aussi être un beau projet donnant du sens à la vie…

 

 

 

 

Ce compte rendu de l'atelier 1 "Séparation et socialisation" est paru dans le hors série spécial de l'ARC (avril 2013) sur les journées nationales d'études et de formation de l'UFNAFAAM

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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