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Blog de Jean Gabard - Page 23

  • émission TV Starmag

     

     

     

     

    « En fait, les parents doivent s’éduquer eux-mêmes. L’éducation des enfants viendra derrière. Éduquer les enfants, c’est d’abord aider les adultes à réfléchir. » (Philippe Béague, psychologue, psychanalyste, président de l’Association Françoise Dolto.)

     

     

     

     

    J'ai participé le lundi 23 novembre 2009 à l'émission de télévision "Starmag" à propos du film : La domination masculine

    Si comme moi vous avez pu vous sentir frustré par l’émission qui s’est arrêtée quand le fond du problème (la part de la construction sociale dans la différence des sexes) commençait à être abordé, je vous invite à lire l’article que j’avais écrit et envoyé à Patric Jean avant l’émission. Vous pouvez aussi lire dans ce blog l’article « La différence des sexes »

     

     


    « La domination masculine » en question !

    Jean GABARD

     

    Patric Jean, le réalisateur de « La domination masculine » aimerait que les spectateurs se disputent à la sortie de son film. C’est bien dommage ! N’aurait-il pas été préférable qu’un film favorise la réflexion et nous fasse sortir de la passion, au lieu de l’entretenir. Le dialogue ne serait-il pas davantage souhaitable que la dispute ou plus précisément d’ailleurs que la guerre contre un ennemi que l’on a tendance à stigmatiser pour créer, contre lui, l’union sacrée ?

     

    Un danger réactionnaire ?

     

    Une union sacrée, mais contre qui en fait ? Contre le macho réactionnaire ? Certes, le respect de l'égalité en droits est loin d’être parfait en ce début de XXIème siècle, mais y a-t-il aujourd’hui beaucoup d’hommes et de femmes, dans les pays occidentaux modernes (ne parlons pas d’autres pays qui n’ont pas connu la même évolution et où les problèmes se posent différemment), qui osent s’opposer à ces principes démocratiques ? Ceux-ci ne font-ils pas, aujourd’hui, l’unanimité ou presque ? Ce film aurait-il d’ailleurs bénéficié d’autant de moyens et de soutiens s’il y avait réellement domination masculine ?

     

    Veut-on nous faire croire à nouveau au danger réactionnaire pour battre le rappel des troupes ? Et ne risque-t-on pas alors de voir le révolutionnaire verser dans le totalitarisme pour préserver sa position ?

     

    Plutôt que de craindre le retour en arrière, même si le risque n’est pas absent, ne faudrait-il pas plutôt redouter l’enfermement dans l’idéologie que défend Patric Jean et des féministes extrémistes ? Cette idéologie n’est-elle pas encore dans la réaction contre l’autoritarisme sexiste des sociétés patriarcales traditionnelles, alors que celui-ci n’est plus autorisé aujourd’hui et qu’il ne concerne plus que quelques individus isolés. Si ces derniers doivent être sanctionnés quand ils ne respectent pas les règles démocratiques, les croisades contre le bouc émissaire qu’est devenu « l’homme dominant », n’ont-elle pas si ce n’est pour but du moins pour effet de masquer les véritables problèmes liés à un dérèglement de nos sociétés modernes. Ne servent-elles pas à éviter les questions et à se sécuriser après avoir mis « l’imagination au pouvoir » ?

     

    Où sont les dérives ?

     

    La marche vers la démocratie est encore longue mais avancer ne signifie pas aller n'importe où ! Fuir le passé ne suffit pas à donner la bonne direction.

     

    Pour éviter les dérives ne faudrait-il pas d’abord concevoir que l’on puisse se tromper, admettre que refuser le pire n’empêche pas de faire « fausse route » ?

     

    Et d’ailleurs dérives il y a, n’en déplaise aux esprits simplistes qui préfèrent mobiliser contre « l’axe du mâle ». Méprises capitales même, puisque les conséquences peuvent être catastrophiques pour l’éducation des enfants au sein de la famille et  à l’école et pour la marche de la démocratie.

     

    La première dérive, comme en économie, est de transformer le libéralisme en un libéralisme sauvage qui confond la liberté avec la toute-puissance. La seconde est intimement liée. Elle consiste à réclamer le droit à l’égalité quand seule l'égalité en droits est possible. Par refus des limites, la différence des sexes est déniée  pour tenter un retour à l’unité, le retour dans le ventre maternel. Et peut-il y avoir dérive plus réactionnaire que ce retour à la mère-nature fantasmée ?

     

    Cette idéologie partagée par de nombreux féministes égalitaristes (dont Patric Jean) prétend en effet expliquer toute inégalité entre les hommes et les femmes par la seule construction sociale et fait ainsi de chaque différence une injustice à dénoncer. S’il n’est pas possible d’ignorer des incitations parfois sexistes, comment ne pas accepter que le fait d’être né d’une femme entraine des différences de structuration du psychisme chez la petite fille (qui est du même sexe) et chez le petit garçon (qui est du sexe différent), ceci quelle que soit la culture. Ne faut-il pas vouloir à tout prix justifier sa lutte contre « la domination masculine » pour ne pas reconnaître qu’une femme qui a porté un bébé pendant neuf mois puisse avoir un ressenti différent de celui de l’homme même si ce dernier se sent totalement impliqué pendant la grossesse et après !

     

    Parce que la différence des sexes a été utilisée par les « machos » pour inférioriser la femme, cette idéologie a en effet tendance à dénier cette différence pour ne pas avoir à s’efforcer de la gérer dans le respect de l'un et l'autre sexe. Cette nouvelle idéologie féministe dominante jette le bébé avec l'eau sale du bain et pourtant l’eau rafraîchie risque de croupir dans une baignoire qui n’a plus aucune utilité !

     

    Malheureusement le film de Patric Jean est un film partisan qui reste dans la démagogie. Sa propagande grossière n’entrainera peut-être même pas de disputes. Elle peut même faire l’unanimité tant elle s’adresse surtout à nos émotions. Ce discours racoleur ne favorisera cependant pas  la réflexion et le dialogue ...  Au contraire il entretient sournoisement une guerre des sexes malsaine, dangereuse et indigne de pays démocratiques…  Dommage !

     

     

    Jean GABARD

    Auteur de « Le Féminisme et ses dérives – Du mâle dominant au père contesté » Les Editions de Paris (01 45 44 16 22).

    http://blogdejeangabard.hautetfort.com

    http://www.jeangabard.com

    jean.gabard@gmail.com

     

     

     

     

     

     

     


     

     

     

     

     

     

     

    Jean GABARD  à Bruxelles invité par Foodforthought

     

    Murielle op Sunday 17 May 2009



     

    Intriguée par le titre du livre de Jean Gabard, “Les féminisme et ses dérives : du mâle dominant au père contesté”, je décide d’approcher son auteur. Un feeling, en tant que femme et maman, qui me dit : “Vas-y, cet homme a des choses intéressantes à nous transmettre”.

    Jean Gabard : il n’a écrit qu’un livre, mais quel livre! En France, certaines de ses conférences sont annulées. Pourquoi? Sans doute suite à certains groupes de pression. En Belgique, l’année passée en octobre, sa présence au colloque international “Paroles d’Hommes” a soulevé pas mal de tollé. En y regardant de plus près, une question a été posée à la Ministre  de la Région Bruxelloise, Madame Grouwels, sur le financement de cette conférence. L’argent, toujours l’argent!

    Malgré cette opposition,  je décide d’inviter et de maintenir la rencontre avec Jean. D’emblée, je suis conquise par le personnage. Jean est tout à fait différent de l’image que j’avais de lui. Homme calme, posé, clair, assez réservé. Même pas un réactionnaire comme certains voudraient le faire croire.  Bien sûr, il a, à son passif, son manque d’expertise reconnue par un diplôme. Ce n’est pas un sociologue, ni un psychologue, ni un pédiatre. C’est tout simplement un homme, avec un coeur ouvert aux autres, qui s’intéresse à l’avenir de son prochain et donc aux enfants. Bien sûr qu’il s’intéresse aux enfants puiqu’il est lui-même prof. Prof de géo et histoire dans une école française de tout haut niveau. Prof, cela veut dire à l’écoute !

    Un cas particulier, un homme qui s’intéresse tellement aux femmes (heureusement pour lui!) qu’il va même étudier le féminisme et son histoire! Ne serait-il pas un peu kamikaze? Est-ce un réactionnaire, un contestataire? Pour l’instant, il est plutôt.. contesté. Son message pourrait déranger! Qui? en tout cas, pas moi! Même si je suis une femme, je ne suis pas tombée dans le panneau du féminisme. Je revendique la complémentarité, la différence et non l’égalité!

    Je revendique une société juste, qui donne sa chance à chacun. Une société qui permette à l’individu de s’épanouir et de réaliser ce qu’il veut vraiment. Une société qui prône la liberté, le droit à la différence. Une société qui arrête de juger. Une société tolérante!

    Le Mess, un mercredi soir de printemps…. Une trentaine de personnes présentes pour écouter le discours de Jean Gabard.  Une ambiance d’emblée amicale. Une verre de champagne à la fraise détend l’atmosphère. Jean Gabard boit-il souvent du champagne à la fraise avant de s’adresser à son public? Certainement pas!

    Retour en arrière, l’histoire du féminisme. La femme toute-puissante qui est la créatrice.  L’homme qui, à un certain moment, fera le lien entre “accouplement” et naissance d’un enfant neuf mois plus tard.  Parfois caricatural, le message qu’il nous fait passer est plein de bons sens. Les enfants  ont de moins en moins de repères. Qui représente l’autorité à la maison? Ou même dans d’autres lieux?

    Son exemple du gamin qui joue avec l’interrupteur m’interpelle. Ayant moi-même deux garçons et une fille, je constate au quotidien la différence entre les deux sexes. Revenons à l’interrupteur. Classique, personne ne réagit au départ. Le papa, s’il réagit, sera perçu comme l’homme autoritaire,  donc pas envie d’intervenir. La maman, pas envie non plus. Dans la plupart des cas, c’est la maman qui finalement se fâchera.  Et Jean Gabard ” Lorsque l’enfant arrête et écoute sa maman, il n’a pas intégré la loi. Il obéit car il a peur de perdre l’amour de sa maman. D’ailleurs, regardez la tête de votre fiston à ce moment”. Cette réflexion me fera ouvrir les yeux. C’est vrai. L’auteur continue sur sa lancée ” Si ce gamin obéit dans le cadre d’un chantage affectif, cela fonctionne bien jusque… la fin de son enfance. Là, adolescent, il devra intégrer les lois régissant la vie en société…et il se fiche du chantage affectif. Et c’est trop tard ! Beaucoup trop tard !

    Constat pessimiste. Que nous reste-t-il à faire? En tant qu’adulte et parent responsable, doit-on aller jusque la catastrophe, se prendre la tête contre le mur pour réagir?  Cete absence de repères est à l’origine de dérives, comme nous les avons connues dans les années 30 avec Hitler et d’autres….

    Une soirée riche en réflexions et en prise de conscience. Un Jean Gabard étonnant, pas du tout réactionnaire et des participants tous très impliqués et concernés par ce message….Des participants heureux d’échanger dans la convivialité!

    J’espère que cette soirée aura des répercussions et qu’elle suscitera une prise de conscience. Une goutte d’eau plus une goutte d’eau, c’est comme cela que l’on fait les grandes rivières!

     

    http://www.blogfoodforthought.be


     

     

     

     

     

  • Violence et réactions violentes !

     

     

     

    Michael Jackson,

    symbole de notre société :

    un enfant adulte devenu un adulte enfant !

     

     

    « Le bonheur est souvent la seule chose qu'on puisse donner sans l'avoir et c'est en le donnant qu'on l'acquiert. » Voltaire


     

     

     

     

     

     

    Violence et réactions violentes !


    Les femmes ont été infériorisées et dominées. Beaucoup le sont encore aujourd’hui …

    C’est malheureusement vrai et c’est la raison pour laquelle je peux comprendre la réaction de  certaines femmes et même leur violence.

    Mais permettez-moi de ne pas l’approuver !

     

    Je ne cherche pas à stigmatiser les personnes qui peuvent réagir violemment. Mon propos est plutôt de réfléchir sur l’idéologie qui cautionne ces comportements négatifs et qui, pour contrecarrer une idéologie patriarcale dans l’erreur, propose une vision toute aussi erronée.

     

    Réagir contre l’infériorisation de la femme différente, était nécessaire (et il faut remercier les féministes de l’avoir fait), mais nier la différence des sexes pour éviter d’avoir à la gérer, ne me semble pas une solution. De la même façon que la discrimination du sexe dit faible (qui était une façon de ne pas assumer la différence) a permis de cautionner la violence de l’homme, la dénégation de la différence des sexes permet de fermer les yeux sur la violence de la femme qui ne laisse pas toujours des traces visibles mais qui est tout aussi destructrice. Cette impunité est non seulement humiliante pour l’homme mais dangereuse car elle décuple sa colère.

     

    Refuser la différence des sexes amène à ne pas la prendre en compte et à ne pas respecter l’autre. Ce non respect faisait croire au « macho » que le viol d’une femme n’était « pas si grave que ça » (la fragilité de la femme était vue comme un signe de son infériorité) ! Ce même non respect fait dire aujourd’hui à des féministes que l’homme ne possédant pas la même solidité psychique qu’elles, est responsable de sa faiblesse et s’il se sent blessé : "qu'il fasse un travail sur lui pour y remédier" ! Tout ceci parce qu'une éaction féministe voudrait nous faire croire que les différences sont uniquement dues à une construction sociale sexiste.

     

    Le refus de la différence de structuration du psychisme chez l’homme et chez la femme est en fait un refus des limites, un refus du manque et de la frustration.

     

    L’humain considéré pendant des siècles comme un enfant qui devait se soumettre cherche aujourd’hui, en réaction, à se libérer de toutes les contraintes et aspire à la toute-puissance. Il refuse la castration au lieu de l’assumer pour devenir adulte. Cette conception de la liberté est mortifère et nous commençons, hélas, à en réaliser les conséquences avec nos « enfants-rois », dans les familles, à l’école et dans de multiples domaines.

     

    Il y a encore du chemin à faire pour sortir des erreurs de la société patriarcale et pour corriger les dérives de certaines idéologies féministes !

    Mais n’est-ce pas un projet passionnant pouvant donner sens à nos vies ?

     

    Jean GABARD

     

     

     

     

     

     

  • La place du père dans la famille moderne ?

    Comme toute différence, la différence des sexes est gênante parce qu’elle renvoie au manque insupportable. Cette castration est terrible mais il convient de l’assumer pour s’élever !


     

     

     

     

    La place du père dans la famille moderne ?


     

    La place du père dans la famille a considérablement évolué depuis une cinquantaine d’années et ne paraît toujours pas évidente aujourd’hui : plus que jamais, en ce début de XXIème siècle, elle pose question !


     

    Pendant des siècles, les rôles des hommes et des femmes ont été cadrés avec rigueur par la société patriarcale. La marche vers la démocratie a apporté des ouvertures. Aujourd’hui les hommes ne se sentent plus obligés de maintenir une posture rigide et acceptent de dévoiler leur sensibilité. Ils peuvent se permettre d’exprimer leurs sentiments et de participer à des tâches autrefois réservées aux femmes, sans pour autant sentir leur virilité défaillir. Ils sont même des papas beaucoup plus présents, plus proches, qui savent entourer leur famille de leur protection et de leur affection.


     

    Si comme l’affirment certain(e)s féministes, il y a égalité entre l’homme et la femme et si toutes les différences ne peuvent qu’être la conséquence d’une construction sociale sexiste, il n’y a alors aucune raison qu’ils ne puissent l’un et l’autre avoir les mêmes qualités et donc les mêmes rôles ! Ils sont donc responsables de leurs capacités et de leurs résultats et ce sera au moins performant à corriger ou parfaire son éducation. Les mentalités doivent changer et on ne peut nier qu’elles ont énormément évolué, malgré les réticences de certains. Parvenir à se défaire des stéréotypes sexistes imposés par la société patriarcale ne reste-t-il pas l’idéal à atteindre et, même s’il y a encore beaucoup à faire, n’est-ce pas déjà un grand succès de la mouvance féministe ? Ainsi, des hommes qui ont pourtant eu moins ou plus tardivement que les femmes les motivations pour se remettre en question, arrivent-ils quand même à sortir de leur rôle de « macho » et à davantage accepter la démocratisation de la société. Certains s’efforcent même de faire oublier leur masculinité assimilée au travers machiste !


     

    S’il fallait positiver et rester politiquement correct, il faudrait en rester là. Mais la réalité quotidienne n’a-t-elle pas plusieurs facettes ?


     

    On ne peut que se féliciter du recul des comportements sexistes chez les hommes. La nouvelle idéologie égalitariste n’a-t-elle pas cependant tendance à les culpabiliser quand ils n’arrivent pas à être aussi performants que les femmes ? Et pourtant faudrait-il qu’ils le soient ? De quelle égalité est-il alors question ? L’homme doit-il devenir « une femme comme les autres » ? Dans la famille doit-il devenir une seconde maman et doit-il, pour favoriser l’harmonie, entrer dans la dyade maman-enfant comme de nombreux papas s’y essaient avec plus ou moins de succès ?


     

    Si l’homme peut « être dans l’affectif » et même dans le ludique avec ses enfants, doit-il pour autant oublier la fonction d’autorité à laquelle les « pères » traditionnels avaient le tord de s’identifier ?

    Faut-il pour ne plus dériver vers l’autoritarisme, craindre l’autorité ?

    Faut-il pour ne plus dériver vers « le père fouettard », ne plus jouer la fonction de père ?

    Faut-il pour rejeter l’autorité paternelle sexiste ne plus distinguer dans l’autorité parentale la fonction de la mère et la fonction du père ?


     

    La loi de 1970 donne pourtant l’autorité non pas aux parents mais « aux pères et aux mères » et pointe nettement la différence des sexes !

    En effet, il n’est pas certain que l’humain ait intérêt à essayer de contourner la différence et de fusionner avec un autre soi-même. L’infériorisation de l’autre féminin par les hommes du passé en quête de certitude ne peut non plus autoriser aujourd’hui l’humain, fasciné par la toute-puissance, à dénier la limite incontournable. De même la réaction légitime contre des siècles de construction sociale sexiste ne doit pas faire oublier la structuration différente du psychisme chez l’homme et chez la femme, totalement indépendante de la culture. Des différences fondamentales, du fait d’être mis au monde par une femme, ne sont-elles pas visibles chez les hommes et chez les femmes dans les cultures du monde entier et à toutes les époques ?


     

    Cette structuration différente du psychisme permet non pas de fixer une « nature » féminine ou masculine, mais de dégager des tendances et des motivations différentes. La maman qui a mis l’enfant au monde n’est perçue ni comme le papa et ni pareillement par les petits garçons et par les petites filles. Fantasmée toute-puissante, elle ne pourra jamais jouer les mêmes fonctions symboliques que le père. Même si elle peut avoir les mêmes capacités, ce qu’elle fera et dira sera toujours interprété différemment par l’enfant. Si elle veut faire preuve d’autorité, elle pourra éventuellement obtenir l’obéissance de l’enfant. Celui-ci cherchera à lui plaire par crainte de perdre son amour, mais il n’est pas certain qu’il apprenne à respecter la loi. En effet, comment pourrait-il intégrer une limite venant d’une personne perçue comme n’en ayant aucune ?


     

    Comme toute différence, la différence des sexes est gênante parce qu’elle renvoie au manque insupportable. Cette castration est terrible mais il convient de l’assumer pour s’élever !


     

    Il apparaît ainsi que si le papa peut être un bon papa câlin, il a aussi à jouer la fonction d’autorité, apparemment ingrate pour celui qui l’exerce, mais indispensable pour que l’enfant apprenne les limites et sorte de son sentiment de toute-puissance mortifère. Si l’homme accepte de jouer cette fonction, il ne peut l’imposer et elle doit lui être donnée par la maman qui renonce alors à « être toute » pour devenir mère : celle qui nomme le père chargé de dire la loi. Le père et la mère entrent ainsi, pour le bien de l’enfant, dans une « dépendance » qui n’est possible que s’il y a une véritable alliance entre eux !


     

    Jean GABARD

    suite à l’émission du 2 juin 2009 de R.C.F. : A votre service "Rendez-vous avec la petite Enfance. Quelle place pour les pères aujourd'hui ?" avec Jean GABARD, conférencier, auteur de "Le féminisme et ses dérives - Du mâle dominant au père contesté" Les Editions de Paris"
    Prod : Elisabeth Martineau