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L'évaporation de l'homme

 

L’évaporation de l’Homme

jeudi 24 janvier 2008, par Jean Gabard

 

Les hommes connaîtraient des difficultés à s’adapter à l’évolution de la société. Cette crise concernerait les mâles dominants qui, pour ne pas perdre leurs prérogatives, n’accepteraient pas l’égalité en droits entre les hommes et les femmes. Les hommes dits « modernes », ceux qui n’hésitent pas à soutenir les féministes dans leur lutte, ne semblent pourtant pas plus à l’aise. « Le vieil homme est mort » mais les hommes en mutation ne savent pas pour autant comment « être » : ils ne sont plus solides et se liquéfient devant les injonctions nouvelles, innombrables et parfois même contradictoires. Dans la société et dans la famille, en définitive, ils s’évaporent…

1) La difficulté d’être un homme

Simone de Beauvoir l’avait écrit pour les femmes mais c’est peut-être encore plus vrai pour les hommes : « on ne naît pas homme, on le devient ». Tout enfant, garçon ou fille semble s’identifier d’abord à sa maman, à celle qui l’a porté neuf mois et avec laquelle il forme une dyade nécessaire dans les premiers jours de la vie.

En grandissant, la fille, née d’un ventre du même sexe, reste dans la fusion et peut continuer à suivre son modèle premier et à se sentir toute-puissante comme elle. Le petit garçon, au contraire, pour devenir un homme, est obligé de renoncer au modèle qu’il idolâtre. Cette castration primaire est terrible. Il doit la refouler pour pouvoir la supporter et se construire autrement. Ce sont ces rapports à la maman et à la toute-puissance fantasmatique qui entraîneraient une structuration du psychisme différente chez le garçon et la fille et ceci quelle que soit la culture dans laquelle il est plongé. C’est ainsi que pris entre sa fascination pour la maman et l’obligation de regarder ailleurs, le garçon a des difficultés à savoir ce que c’est qu’être un homme.

L’histoire nous montre un homme qui, pour compenser la toute-puissance fantasmatique perdue, a mis en place, depuis le Néolithique, des sociétés patriarcales fondées sur la domination incontestée des pères et donc des hommes sur les femmes. Cette autorité a commencé à être contestée vers le XVème siècle quand son origine divine a été remise en cause par les protestants et les humanistes. Ceci a amené le siècle des Lumières puis la Révolution. La marche vers la démocratie s’est faite ensuite lentement mais inexorablement pour aboutir, après la révolution culturelle des années 60 - 70, dans les textes, au moins, à une égalité en droits entre les hommes et les femmes. Aujourd’hui, la nouvelle vision du monde que nous pouvons appeler féministe dans la mesure où elle s’oppose en tous points à l’idéologie « machiste », devient majoritaire. Cependant, comme dans toute réaction, des dérives apparaissent.

2) Les difficultés de l’homme nouveau dans la société nouvelle

La vision du monde féministe devient chez certains une idéologie qui, pour s’opposer au sexisme et à l’autoritarisme de la société patriarcale traditionnelle, prône une égalité en droits et une liberté qui ont tendance à se transformer en droit à l’égalité et en toute-puissance.

a) L’égalitarisme

L’égalitarisme se traduit notamment par une nouvelle négation de la différence des sexes. Pour remédier à la difficulté d’assumer la différence de structuration du psychisme, les théoriciens du genre, dans le vent, avancent que les différences ne peuvent être que la conséquence d’une construction sociale sexiste. Ils demandent aux hommes et aux femmes de « lâcher prise » et de développer leur masculinité et leur féminité « originelles » qu’ils possèderaient à part égale. Les qualités autrefois vénérées chez les hommes : la froideur, la rigueur, la distance, la droiture, la fermeté, la violence …sont cependant dévalorisées alors que leur opposé : la sensibilité, la spontanéité, la proximité, la complicité, l’écoute, la compassion, la flexibilité, la non-violence…sont aujourd’hui idéalisées.

Alors que la femme était considérée comme un homme incomplet, l’homme est aujourd’hui diabolisé. Culpabilisé, il a même un devoir de repentance d’appartenir à la race des hommes et presque une obligation de soin pour rattraper le retard qu’il conserverait sur la femme, dans « sa réalisation intérieure ». Pour atteindre un androgynat utopique, il lui est prescrit de prendre exemple sur la femme. Notre « homme nouveau » écume les stages et les thérapies pour apprendre à « être soi-même », mais n’arrive pas pour autant à « se sentir bien dans ses baskets » et à plus forte raison dans des talons hauts !

b) Le glissement de la liberté vers la toute-puissance

Les hommes ont toujours eu peur de la femme fatale, et par crainte de n’arriver à la gérer, ont fatalement cherché à la maîtriser. Avec la remise en cause de l’origine divine de leurs pouvoirs, ils en ont perdu la légitimité et petit à petit l’exclusivité. Aujourd’hui, si la concurrence les oblige à se battre davantage, ils ne redoutent pas pour autant l’égalité en droits. Au contraire, le pouvoir forcément limité qu’acquiert la femme, la fait descendre de son piédestal imaginaire à une réalité qu’ils connaissent et savent affronter. Ils craignent par contre beaucoup plus qu’avant leur toute-puissance fantasmatique fascinante et effrayante qu’ils n’ont plus les moyens de la contrôler. En effet, au nom de la liberté, la féminité autrefois verrouillée a été libérée et peut s’étaler au grand jour sans aucune retenue.

De nombreuses règles, ayant été appliquées de façon sexiste, ont été supprimées. Ainsi au nom d’une politique du « tout sauf le tchador » des femmes exposent les emblèmes vivants de leur féminité. Non seulement, avec certaines tenues, elles n’accordent plus aux hommes le temps de les déshabiller du regard, mais elles peuvent même leur demander de se comporter en pur esprit. Pour ne pas être accusés de « proposition sexuelle non voulue », c’est à dire de harcèlement sexuel, il leur est demandé de n’avoir plus que des désirs « flottants ». Alors que la sexualité des femmes est libérée, ils doivent, eux, s’en libérer !

Autre exemple de la confusion entre liberté et toute-puissance : la violence dont peuvent être victimes les hommes et qui n’est pas forcément celle à laquelle on pense. Ils peuvent, certes, être victimes de la violence physique des femmes mais de la même façon qu’une arrivée au pouvoir les replace, dans le regard des hommes dans un domaine réel et connu d’eux, les claques qu’elles donnent sous l’emprise de la colère les rabaissent aussi à un niveau qu’ils maîtrisent. Il n’en est pas de même des mots, des insultes, envoyés avec froideur et mépris, qui terrifient les hommes, « bêtement » humains.

Ces agressions verbales réactivent la blessure de la castration primaire, les renvoient à leur non toute-puissance et à leur incertitude sur leur identité. De même qu’ils ont refoulé la première souffrance, ils ne sont souvent pas davantage prêts à reconnaître cette blessure psychique. Persuadés de la totale légitimité de cette utilisation de la liberté par les femmes et ne voyant aucune raison objective de s’écrouler, ils en ont honte. Comme beaucoup de victimes, ce sont eux qui culpabilisent. Ils entendent les remarques de leur adversaire sur leur fragilité comme une incitation à se faire soigner.

Cet étonnement n’est-il pas cependant le même que celui des violeurs persuadés de « n’avoir rien fait de grave, de n’avoir qu’insisté un peu » ? Dans les deux cas, il y a négation de la différence des sexes : les hommes prêtent aux femmes ce qu’ils pourraient ressentir si une femme insistait pour leur faire l’amour et les femmes prêtent aux hommes le ressentiment qu’elles peuvent éprouver, quand elles se font insulter (sans menaces physiques). Elles ne tiennent pas compte du fait qu’elles sont, dans l’imaginaire des hommes, des divinités fascinantes mais aussi totalement terrifiantes, et que la portée de l’injure n’est pas la même suivant qu’elle est proférée par une divinité ou par un humain !

Ainsi, avec la nouvelle négation de la différence des sexes, la fragilité physique de la femme est de plus en plus prise en compte, celle psychique de l’homme est niée et il est tenu de se calquer sur les qualités et les comportements de la femme. S’il n’y arrive pas, il ne sera pas jugé inférieur, car cette idée est devenue politiquement incorrecte, mais il lui sera conseillé de faire un travail « sur lui » pour « retrouver son être intérieur » dépouillé de toute éducation patriarcale ! Alors ce « gynocentrisme » qui donne la priorité aux valeurs féminines et qui considère l’homme attardé ou malade, n’est-il pas le pendant féminin du sexisme masculin qui faisait des femmes des hommes imparfaits ?

3) L’homme nouveau dans la famille nouvelle

La famille moderne est une famille où l’autorité est devenue parentale : « l’autorité parentale appartient aux pères et aux mères. » Mais y a-t-il encore des pères et des mères ? En effet comment sont posées les limites et surtout qui les pose ? Le papa qui a tendance à être moins fusionnel avec son enfant parce qu’il a « neuf mois de retard » est peut être moins compréhensif. Il n’a cependant plus envie d’endosser le rôle répressif qui n’est jamais plaisant et qui a pris une connotation tout à fait négative. De plus, s’il se manifeste le premier, il risque de rappeler le macho qui décide seul, alors que la maman, faisant ce qu’avant, elle n’avait pas le droit de faire, ne peut qu’apparaître libérée. De plus ne préfère-t-elle pas remplir elle-même cette tache désagréable ? Ne risque-t-elle pas, autrement, d’assister au spectacle encore plus désagréable de la réprimande donnée par quelqu’un d’autre à l’enfant qu’elle a mis au monde et qu’elle a toujours « naturellement » protégé ? Ainsi pour ces différentes raisons, c’est souvent la maman qui pose les limites et qui sur de nombreux points a le dernier mot, quand ce n’est pas aussi le premier.

Ce renversement de situation, accepté par l’homme, n’est cependant pas anodin pour l’enfant. En effet, celui-ci a gardé de sa maman la vision d’une déesse omnipotente qui ne peut avoir mis au monde qu’un enfant-roi. Il constate que sa maman n’écoute pas le papa, qu’elle décide seule et qu’elle semble ne manquer de rien ni de personne, que le papa peut donner de l’affection mais qu’il ne parle pas et qu’apparemment, il ne mérite pas d’être entendu puisque la maman référence ne juge pas bon de lui donner la parole et de l’écouter. Alors que le but de l’éducation devrait être d’apprendre à l’enfant à assumer la castration, la maman reste, pour lui, une divinité toute-puissante qu’il ne peut qu’imiter par peur de la perdre.

Ainsi l’homme partage le rôle d’aide maternelle et même s’il reste souvent moins performant que la maman, joue de mieux en mieux son rôle affectif de papa. L’homme cependant, parce qu’il ne la veut plus et/ou parce qu’on ne la lui donne plus, n’exerce plus la fonction d’autorité et apparaît, aux yeux des enfants, comme un subalterne. Souvent par lassitude, il démissionne ou est démissionné par une maman qui croit pouvoir se passer de lui, avec toutes les conséquences que cela peut occasionner dans la perte des « re-pères », dans la « fabrication » d’enfants rois, d’enfants hors la loi.

L’homme mal à l’aise dans une société où la norme exige de déployer des qualités féminines, ne se sent pas non plus utile dans l’éducation des enfants, en n’exerçant plus la fonction de père. Il a tendance à se replier, à se faire oublier, à se rendre invisible, à s’évaporer ! Avec la négation de la différence des sexes, les femmes qui ne sont pas non plus dans la fonction de mère, sont-elles gagnantes ? Ce n’est pas sûr ! Ne sont-elles pas de plus en plus nombreuses à regretter qu’il n’y ait plus d’homme et plus de père ? En niant le manque, la sexualité et donc l’amant, ces « Vierges Marie », ne risquent-elles pas de n’apparaître que sur le versant maman ou le versant putain alors que c’est justement ce qu’elles voulaient éviter ? Plus vraiment de femme, plus vraiment d’homme ! Et si c’était plutôt un manque d’Humain ou d’Homme, avec un H majuscule ? Et si c’était le cas, peut-être serait-il alors plus juste de parler non pas « d’évaporation de l’homme », mais de difficulté à naître !

Jean GABARD

http://www.jeangabard.com

Auteur de : « Le féminisme et ses dérives - Du mâle dominant au père contesté »,

Les Editions de Paris, 2006

 

 

 

POINTS DE VUE

La complainte du mâle barré

jeudi 24 janvier 2008, par Anne Zelensky

 

Depuis quelques années, un vent de désarroi souffle sur nos mâles. « Mal à l’aise », « en évaporation », « en difficulté », les magazines auscultent leur malêtre, et certains se répandent par voie écrite en jérémiades ou en insultes contre le sexe anciennement « faible », qui sous la houlette des sorcières féministes, est sorti du rang millénaire. Il n’y a plus d’homme, et tout fout vraiment le camp, pas seulement les saisons !

Passage obligé du grand chambardement entre sexes. Pas de quoi s’affoler. Mais plutôt se poser d’utiles questions. Au fait c’était quoi, un « homme » ? Un être masculin formaté dès le biberon à devenir agressif, prêt à en découdre avec tout ce qui bouge, insensibilisé, méprisant avec les filles, obsédé par sa quéquette et son boulot, salivant comme un dogue dès que croise dans les parages un beau cul, mais incapable de regarder la femme qu’il a dans sa vie ? Voilà en gros l’idéal du « mec », le vrai. Pas de quoi faire rêver. Mais il faut justement se garder de confondre cette caricature du « mâle » avec ce qu’est un être humain masculin. C’est faire injure à la masculinité que de l’enfermer dans sa triste parodie. L’être humain masculin est à venir, tout comme l’être humain féminin. Ils sont en train de se forger dans l’intimité de nos recherches et de nos errements personnels.

Alors au lieu de nourrir une nostalgie vaine pour un mythe, celui de l’homme, le « vrai », que vous ne réussissez heureusement pas à être, messieurs, renoncez aux fantasmes. Cessez de nous imaginer pour nous regarder. Redescendez des nuages étouffants où vous vous êtes exilés et nous avec. Nous ne détenons aucune toute puissance autre que celle que vous nous prêtez. Le fait de pouvoir enfanter ne nous donne aucune supériorité sur vous. Vous avez organisé le monde autour de vos peurs, imaginaires comme toutes les peurs. Quel gâchis de nous avoir mises à l’ombre pendant des millénaires pour nous garder à l’œil, nous et le fruit de nos entrailles. Vous nous avez privée, l’humanité entière, de forces et de bonheur. Vous n’allez pas prétendre que cette séparation drastique entre sexes que vous avez instaurée nous a rendu heureux ? D’où vient que dans votre monde l’amour rime avec toujours… plus de souffrance ? Oui, mais vous avez fini par prendre pour « naturel » ce que vous aviez fabriqué…

Fabriqué. Comment voulez vous aimer votre semblable quand vous en avez fait une étrangère dont vous attendez le pire ? Oui, mais vous vous accrochez, comme une moule à son rocher , à « la différence des sexes ». On le sait qu’il y a deux sexes. Comme il y a la terre et le soleil. Et alors ? Qu’est que vous entendez par ce rabâchage compulsif de « la différence des sexes » ? Vous avez peur qu’on vous confonde avec une femme ? Ou bien, vous ânonnez cette incantation pour vous rappeler le bon vieux temps, où elle servait d’alibi à votre domination ? Celui qui juge de la différence de l’autre, s’en sert le plus souvent pour le disqualifier. Qui est différent ? Les autres, femmes, noirs… Qui décide de qui est différent ? A t on jamais inclus dans les « différents » les « mâles » ? Non, les mâles n’en font pas partie, ils jugent la différence des autres pour en faire une arme à discriminer.

Nous comprenons, messieurs que vous ayez quelque difficulté à passer de l’autre côté, du côté où il y a perte de privilège, de repère, de statut. On ne descend pas facilement du piédestal qu’on s’est aménagé. Pas plus qu’on ne consent à renoncer au piédestal où on a placé l’Autre. Mais toute cette construction sophistiquée prend l’eau. Piédestal, étal, vestale. Nous ne voulons plus de votre piédestal, où vous nous adorez , femme fatale et inaccessible. Nous ne voulons pas plus de l’étal, où s’exposent les pièces de notre anatomie, cul, nichons, guibolles... Etre la vestale de votre foyer, nous coûte cher en double journée et perte de loisir. Nous sommes en train de passer enfin à autre chose. Il y a un frémissement du côté de la relation entre sexes, figée si longtemps dans son scénario morbide. « L’amour », « cet infini à la portée des caniches » ( L.F. Céline ) reste à inventer, il aura peu à voir avec les pantomimes qui en tiennent lieu. C’est difficile de s’approcher d’un être, de concilier sa liberté, ses désirs et les nôtres, de suffisamment se connaître pour évaluer ce dont on est capable ou pas, de tenir la bonne distance entre besoin de fusion et souci de ne pas s’étouffer ensemble, de savoir naviguer entre besoin de sécurité et désir d’indépendance, de s’inscrire dans une durée constructive…Pas aidés, nous sommes, dans cette entreprise à haut risque, avec leurs contes à dormir debout, « prince charmant, poupée barbie et ils eurent beaucoup d’enfants ».

Cela coûte et coûtera des réaménagements personnels et collectifs, parfois douloureux. Au lieu de freiner des quatre fers, messieurs, laissez vous faire par le mouvement, accompagnez le, réjouissez vous de participer aux balbutiements du monde qui s’annonce. Faites comme ces hommes des années 70, nos compagnons de route dans la remise en cause des rôles et des stéréotypes sexuels. Sachez lever le nez de votre présent, et rêver à un avenir, où hommes et femmes se reconnaîtront comme les semblables qu’ils sont et renonceront aux guerres archaïques qu’ils se font. Cela, des hommes l’ont depuis longtemps entrevu. Des poètes, qui savent voir au delà de ce qui est. Il y a cent ans, l’un d’eux, Rainer Maria Rilke, écrivait ces lignes magnifiques dans « Lettres à un jeune poète ». Rilke a aimé une femme libre, la célébre Lou Andreas Salomé, et ensemble ils ont tenté de vivre un amour inédit.

« Les sexes sont peut être plus parents qu’on ne le croit : et le grand renouvellement du monde tiendra sans doute en ceci : l’homme et la femme, libérés de toutes leurs erreurs, de toutes leurs difficultés, ne se rechercheront plus comme des contraires, mais comme des frères et sœurs, comme des proches. Ils uniront leurs humanités pour supporter ensemble, gravement, patiemment, le poids de la chair difficile qui leur a été donnée ». (« Lettres à un jeune poète » Grasset)

Anne Zelensky


 

 

 

 

 

 

12 questions d’un « mâle barré » à Anne Zelensky

 

Je ne peux que vous féliciter pour votre participation à la lutte pour l’égalité en droits entre les hommes et les femmes. Votre ironie à propos des mâles écrivant sur la condition masculine et que vous voyez tous « se répandre en jérémiades ou en insultes »* me conduit par contre à me poser de nombreuses questions :

1 - La légitimité du combat des femmes pour le respect de leurs droits vous donne-t-elle le droit de considérer tout homme qui oserait s’exprimer différemment de vous sur le sujet, comme un horrible dominant ?

2 - La prise en compte d’un malaise doit-il être le privilège accordé, pour l’éternité, aux femmes naturellement victimes et doit-il être refusé aux hommes, éternels exploiteurs, ne souffrant que de leur manque de savoir-vivre ?

3 - S’il n’y a pas de nostalgie à avoir pour l’homme du passé, est-il vraiment nécessaire de vouloir inventer un homme nouveau à partir de nos rêves d’unité ? S’il n’est pas conseillé d’établir des rapports avec l’autre à partir de nos fantasmes, est-il davantage recommandé de ne pas en tenir compte ? Les femmes n’ont certes jamais détenu la toute-puissance, mais cela empêche-t-il tout humain, homme ou femme, de réagir inconsciemment et comme un petit enfant, comme si c’était le cas ? N’y a-t-il pas de fortes chances que cela se perpétue, à moins que l’humain devenu tout-puissant, n’arrive à « maîtriser son inconscient » ? Alors doit-on, parce que la différence des sexes a été mal gérée et a servi pendant des siècles à inférioriser les femmes, la dénier aujourd’hui ?

4 - Qui, à part vous et les sexistes que je condamne, évoque la différence entre les sexes pour juger que l’un serait meilleur que l’autre ? Avez-vous trouvé, dans mon intervention sur « L’évaporation de l’homme »* et/ou dans mes écrits, la moindre allusion à une infériorité de la femme, la moindre insulte et la moindre nostalgie pour le passé ?

5 - Vous qui refusez les stéréotypes, pourquoi vous délectez-vous autant à déverser votre fiel sur le macho débile dont vous faites une généralité et un épouvantail ? Vous qui ne voulez pas « enfermer la masculinité dans sa triste parodie », pourquoi continuez-vous d’assimiler tout homme dénonçant des dérives féministes à cette triste caricature ?

6 - Ne seriez-vous pas davantage crédible lorsque vous fustigez la violence masculine si vous évitiez de voir dans toute personne qui ne pense pas comme vous un ennemi à abattre ? Vous n’utilisez que la force des mots, mais la trouvez-vous assez « tranquille » pour mettre fin à la guerre des sexes ?

7 - Ne serait-il pas davantage constructif d’analyser les arguments des autres sans les déformer et d’engager le dialogue pour essayer de les comprendre ? Le mépris que vous affichez pour ceux qui tâtonnent, n’est-il pas symptomatique d’une attitude défensive et sectaire qui ne fait pas bon ménage avec l’esprit d’ouverture que l’on pourrait attendre de la part de défenseurs de la démocratie ? Pourquoi, pour combattre les intégristes, vous sentez-vous obligée d’adopter leur attitude ?

8 - En n’arrivant plus à concevoir que votre vision du monde puisse aussi entraîner des dérives, ne faites-vous pas de votre « féminisme » une idéologie et n’est-ce pas déjà une dérive ? Défendre la démocratie, des féministes l’ont fait et on ne peut que les applaudir. Mais alors pourquoi employez-vous aussi des méthodes staliniennes en ne voyant dans vos contradicteurs que des déviants et des traîtres à la seule cause qui serait valable, la vôtre ? Dans notre société en mutation, n’est-ce pas un moyen confortable de ne pas se « poser d’utiles questions » que de se complaire avec bonne conscience dans ses certitudes ?

9 - N’adoptez-vous pas une attitude plutôt conservatrice, lorsque vous figez les hommes dans les erreurs de leur enfance et ne cessez de vanter les mérites d’une adolescence réactive dont il serait temps de sortir ?

10 - Faites-vous preuve de progressisme lorsque vous refusez, après le nécessaire et inévitable grand nettoyage, la récupération du « bébé jeté avec l’eau du bain » qui aiderait à avancer vers l’âge adulte ?

11 - Suffit-il de bouger pour avancer ? S’il est positif de dénoncer les erreurs du passé, celui-ci ne doit-il pas nous servir à considérer nos faiblesses actuelles avec humour pour éviter que le futur ne nous échappe ?

12 - Dans une société où la difficulté à assumer les limites désespère, ne vaut-il pas mieux être « mal barré » que pas « barré » du tout ?

 

Jean GABARD

Auteur de : « Le féminisme et ses dérives Du mâle dominant au père contesté » Les Editions de Paris, Paris 2006. http://www.jeangabard.com

 

* Anne Zelensky : La complainte du mâle barré, jeudi 24 janvier 2008 Riposte Laïque n°25

( http://www.ripostelaique.com/La-complainte-du-male-barre.html )

* Jean Gabard : L’évaporation de l’homme, jeudi 24 janvier 2008 Riposte Laïque n°25

( http://www.ripostelaique.com/L-evaporation-de-l-Homme.html )

 

 

 

N'ayant pas eu de réponse de Anne Zelensky je prépare un message "Questions d'un mâle barré aux féministes intégristes" destiné à tous ceux qui n'étant pas intégristes voudront l'entendre.

 

 

 

Pour essayer de comprendre et d’expliquer

- la place de l’homme et de la femme dans une démocratie,

- la place des pères et des mères dans l’éducation des enfants,

- la place des parents et des enseignants à l’école …

 

- je propose des conférences-débats

- au Centre social de Saint-Chamond (42) le 03/04/08

- à la Maison des Associations de Limas Villefranche/Saône (69) le 18/04/08

- à Montpellier (34) le 03/05/2008

- à M. J. C. de Charvieu-Chavagneux (38) le 16/05/08

- à l’association APESER de Narbonne (11) le 23/05/08

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Commentaires

  • Bonjour,

    Je vous découvre à travers deux mails reçus recemment.
    Il faudra que je lise votre bouquin à l'occasion. J'en aime le titre.
    Le féminisme et ses dérives Du mâle dominant au père contesté.
    Je ne suis pas expert. J'ai seulement vécu ce titre dans ma chair ...

    A bientôt
    Eric

  • "Ne serait-il pas davantage constructif d’analyser les arguments des autres sans les déformer et d’engager le dialogue pour essayer de les comprendre ? Le mépris que vous affichez pour ceux qui tâtonnent, n’est-il pas symptomatique d’une attitude défensive et sectaire qui ne fait pas bon ménage avec l’esprit d’ouverture que l’on pourrait attendre de la part de défenseurs de la démocratie ?"

    Doit-on s'étonner de cette attitude ? Non. Le dialogue, les féministes, à l'image de Zelensky, n'en veulent pas. Elles veulent être les seules à diffuser leurs points de vue. Toujours le même d'ailleurs : les femmes oppressées, désavantagées par le comportement et la politique des hommes. Point barre. Rien à rajouter. Oser remettre en question leur propagande, pardon leurs vérités (qu'aucun média ou journaliste ne songent à vérifier soit dit en passant) c'est déjà un crime de lèse-majesté. Cela fait plus de trente ans qu'elles nous gavent de leurs plaintes qui auraient pu, avec le temps, s'essouffler, que néni, le chemin à parcourir, disent-elles, est encore long et les objectifs pas encore atteint. La parité, l'égalité qu'elles prônent est un "cache-sexe" qui dissimule une envie encore peu exposée de nous déclasser partout où elles le pourront. Il suffit pour s'en convaincre de voir l'usage qu'elles font de ces mots. Il semblerait qu'ils aient perdu en chemin la notion de réciprocité qui pourtant les définisse. C'est la parité... pour les femmes.
    Elles sont les seules à la définir et quand elle sera atteinte. Autant dire qu'elles ont tout intérêts à repousser le plus loin possible le jour de la proclamation d'une égalité atteinte. Et quand elles jugeront et seulement elles, qu'elle est effective, faudra encore continuer de se la boucler parce qu'elles devront alors défendre leurs fragiles acquis.
    En résumé, nous n'avons pas le droit au chapitre. Un homme digne de ce nom est d'accord avec ça où ferme sa gueule. Si il ne le fait pas, et le comble, dénonce cette mascarade dangereuse en avançant des arguments fiables et des raisonnement contre lesquels on ne peut que revoir sa copie, il passe pour un réactionnaire qui n'a pas encore compris que son nouveau rôle est d'être d'accord ou se faire discret. Comme le dit cette féministe de service, les hommes qui prennent la parole pour dire ce qu'elles ont tout intérêt à taire font preuve d'archaïsme, d'une envie de retour en arrière... et le font en se plaignant qui plus est, le comble quand on est un homme. Chasser les stéréotypes mais pas tous, sûrement pas celui qui dit qu'un homme, un vrai, ça se plaint pas, ça encaisse. Sinon ce sont jérémiades et compagnie qui est un domaine qui leur est strictement réservé.
    Qu'elles se disent qu'il ne fallait pas nous demander de developper notre part féminine (la seule acceptable pour ces marâtres), nous en faisons un usage auquel elles n'avaient pas pensé : nous parlons de nous. Et ses vérités, elles veulent pas les entendre. Elles n'en sortiraient pas grandies et surtout perdraient beaucoup de leur crédibilité. Elles sont quand même les championnes de pré-supposés négatifs à notre égard qui alimentent leur propagande victimaire grassement subventionnée et bénificiant de plus en plus de mesures pour les "discriminer" favorablement et le tout dans le plus parfait déni de démocratie. La vaginocratie est à ce prix là. Notre tort est de ne pas en vouloir et le faire savoir.
    Zelensky ne nous dit pas autre chose que : fermez-la.
    Le féminisme c'est le gagne-pain de beaucoup d'entre-elles. Pour certaines, l'alimenter en nous diabolisant encore plus (elles sont seules détentrices de la perfection ) c'est une garantie de promotion, un plan de carrière.
    Elles ne peuvent laisser des énergumènes leur saper leurs "fondamentaux" comme on dit aujourd'hui.
    Alors elles ironisent. Elles se moquent. Elles savent faire ça. L'arme des nanas pour nous discréditer. Les vieilles recettes. Cela marche encore. Pourquoi se priver (ça les faits taire les mâles.)
    Aujourd'hui cela devient de plus en plus une vaine tentative.
    A la bonne heure !

  • Vu que vous et moi, nous jetons un regard critique sur la société, je vous propose un échange de liens. J'espère que la lecture du PUZZLE DE LA VERITE vous a interrogé ; dommage que vous n'ayez pas laissé de commentaire.
    Si vous voulez m'aider dans la tâche que je me suis fixée, c'est-à-dire d'attirer l'attention du grand public sur les dangers et risques du régime matrimonial de la communauté réduite aux acquêts, merci de bien vouloir accepter ma proposition et recommander la lecture de ce témoignage authentique qui porte un regard critique sur la Justice dans un état de droit.

  • Pour pasdupe
    Vous semblez avoir du ressentiment. Attention de ne pas tomber dans les mêmes dérives que celles que nous pouvons dénoncer. Il nous faut éviter de faire des amalgames et il me semble qu’il serait plus juste de dire « des » féministes et non pas « les » féministes. Si nous avons le droit de critiquer les propos qui peuvent nous paraître incorrects, nous devons aussi nous efforcer de respecter les personnes. Le dialogue ne doit pas servir à faire la guerre mais à l’éviter.

  • Je comprends votre prudence, Jean. Permettez-moi de ne pas avoir la même approche que vous. Je suis dans la dénonciation de leurs agissements. Je ne supporte plus d'être sali ainsi. Elles se drapent de vertus et se cachent derrière des prinicipes nobles, mais leurs ambitions ne s'embarrassent pas de ses valeurs dont elles se servent que pour mieux masquer leurs vraies motivations. Leur misandrie récurrente, qui s'est propagée dans toute la société, en est un révélateur.
    Je ne peux avoir de respect pour des gens qui ne vous en manisfeste aucun.
    Ma position (non en vue) me permet d'en parler, contrairement à vous, sans pincette. Je n'ai rien à redouté. Voyez où nous en sommes ? À devoir ménager la Dame qui pourrait bien se mettre en colère.
    Nous avons bien à faire à une idéologie molle mais néanmoins redoutable qui a gangréné toutes les sphères de la société.
    Votre obligation de réserve témoigne que vous marchez sur des oeufs. Cela a probablement dicté l'approche que vous vous êtes donnée (posée). Un choix qui vous permet surement de ne pas être lapidé tout de suite. L'instinct de survie sans doute. Elle est louable.
    Nous l'avons tous.
    Au plaisir de vous relire sur votre blogue.
    PS : je vais me procurer votre livre. A la lecture de certains de vos écrits, je pense que vous êtes digne d'intérêts, avec une vraie réflexion. Pas un faiseur de bouquin disons.
    Je vous promets de vous faire part de ce que j'en aurais pensé.
    Vous ne vous en réjouissez peut-être pas ?
    On peut tenter !

  • Je préfère les louanges, mais je trouve toujours intéressantes les critiques. Vous me direz si, dans mon livre, j’essaie de ménager les lecteurs, (certain(e)s pensent le contraire) mais je peux déjà vous dire que, heureusement, je n’écris pas pour gagner de l’argent (donc ni pour plaire, ni pour faire du scandale). J’essaie simplement de tenir certains propos que l’on n’entend pas souvent et qui me semblent apporter des éléments au débat. J’essaie d’être le plus juste possible. Comme vous, je reçois des insultes et si je ne prétends pas être toujours capable de me contrôler, je m’efforce de garder de la distance (même si pour être "moderne" il faudrait être dans la proximité !)(l’écriture a cette avantage de laisser le temps et de permettre cette distance).
    J’ai certains principes (et oui !) et j’essaie de les mettre en pratique. Le premier est de considérer qu’une personne ne mérite pas le respect parce qu’elle me respecte mais parce que c’est une personne. Je crois aussi pouvoir dire qu’une personne agressive est une personne qui, quelque part, souffre. Je peux critiquer ses propos, ses actes, mais je m’efforce (et j’insiste sur « je m’efforce » parce que ce n’est pas naturel) de tenir compte de sa souffrance. Et nous sommes dans une période où, malheureusement, beaucoup d’hommes et beaucoup de femmes souffrent. C’est pour cela que j’ai cherché et que je cherche chaque jour à comprendre ce qui peut expliquer ces malaises.

  • Sur ce sujet je ne suis ni spécialiste, ni prétentieux d'avoir la solution.mais il semblerait que:

    Le point de faiblesse est, et restera la gestation de l'être humain.(A quand l'utérus artificiel, LOL) Au sein même d'une connection fusionnelle inévitable, l'être humain aura son "BIOS" comme en informatique, marqué au fer rouge par l'empreinte(ou l'emprise) de la mére.
    Tous les humains traine cette casserolle(femelle ou mâle) et en informatique touché au "BIOS" peut rentre inutilisable l'outil,d'où la puissance de cette empreinte. Voici ma comparaison certes simpliste.Incurable donc.

    En acceptant cette idée, il en découle qu'on le veuille ou non que la dérive sociétale commence par une remise en question de l'intouchable rôle de la mére, deifié et immaculé. Car remettre en question cette "QUALITE" exclusivement feminine et mondialement répendu(LOL) revient à ce cruxifié soi même.Il est désormais admit mondialement que l'homme "lui" est génétiquement unitile à l'enfant, sauf au début.(cf médias cités plus bas)

    Ce concept, est ecrit de manière omniprésente et omniciente et omnipotente(tient ça me rappelle un gars barbu non?) dans tous les journaux de vie procurative féminin et de la bien-pensance à généralisé.
    Que devient le mamifére mâle? Il n'a plus de territoire où ce réfugié!! La mort ou le servage ? La coallission masculine? Non cela générerait deux blocs et une guerre terrible.

    Alors pour traité un probléme il faut commencer par le commencement. Ensuite on pourra s'attaquer aux deux camps de front pour arriver, et je le souhaite ardament à l'EQUILIBRE. Voila pourquoi le pêché originel est attribué à Eve, ils étaient pas si loin du compte les anciens.

    Christophe

    Ps: Que mes propos ne soient pas isolés, puis déformés car ils ne sont valables que dans l'intégralité. Et un constat ne reste qu'un constat, il n'en découlera rien qui changera l'ordre qui s'établit et que certain(es) souhaitent qu'il s'établisse.

  • Bonjour,
    Je découvre aujourd'hui votre intérêt pour les questions féministes. Et je ne manquerai pas de lire votre ouvrage à ce propos.
    Sans avoir encore bien compris le fond de votre positionnement, j'aimerais cependant vous faire part en quelques mots d'une thèse que je défends à propos du mouvement féministe et de ce que vous qualifiez de "dérives".
    Mon point de vue est que jusqu'à il y a peu et depuis des millénaires, la question de l'égalité des droits entre hommes et femmes était socialement sans objet. La femme devait une soumission totale à l'homme dans la sphère publique et généralement aussi dans la sphère privée.
    Le mouvement féministe qui a pris son essor dans les années 1960 voulait remettre en question cette ordre sociale qui oppressait les femmes de façon inacceptable au regard des valeurs d'humanisme qui prévalaient alors dans nos sociétés.
    L'égalité des droits et l'égalité de traitement, tant en matière de travail qu'entre les murs du foyer, était un combat nécessaire.
    Aujourd'hui, si le principe semble acquis socialement et légalement, il n'est cependant pas réalisé de fait. Le seul aspect de l'égalité salariale et de l'accès aux fonctions de responsables montrent encore à souhait que la femme reste dans un statut subalterne. Le combat féministe à donc encore aujourd'hui toute sa raison d'être.
    La critique qui est faite, le plus souvent, au mouvement féministe est d'amener avec un combat pour l'égalité, une abolition des différences entre homme et femme. Différence chère aux psychanalystes et aux professionnels de l'enfance qui soutienne l'importance d'une différentiation des rôles entre père et mère dans le cadre de l'éducation et de l'équilibre psychoaffectif de l'enfant.
    Il me parait pourtant vain d'opposer égalité et différence.
    Les mathématiques nous offrent d'ailleurs tous les outils nécessaires pour éviter cette confusion :
    a l'égalité s'oppose l'inégalité, tandis qu'à la différence s'oppose l'identité.
    Ceci d'autant plus qu'il ne s'agit pas d'égalité comme notion générique. Il s'agit de défendre d'égalité de droit et de traitement entre homme et femme. Et ceci dans la nécessaire prise en compte des différences. Il me semble d'ailleurs, que majoritairement, le mouvement féministe à toujours clamer le "droit à la différence" qui se retrouve notamment dans le combat mener par les féministes au sein des plannings familiaux.
    Il n'en reste pas moins qu'à l'heure actuelle, les hommes semblent bien démunis face à leur rôle de père et à leur rôle de compagnon. Qu’ils se retrouvent face à des injonctions contradictoires de l’ordre de "assume" et "soumets-toi".
    A ce sujet, il me semble qu’il n’y ait pas à proprement parlé de dérive féministe. Mais bien d’un problème de méthode à l’origine.
    Il faut préciser que le combat féministe pour l’accession à l’égalité des droits entre homme et femme n’a pas été mené par des femmes seules. Mais bien par des hommes et de femmes qui se sont battus main dans la main. Cependant, l’oppression de la femme fut telle que le combat ainsi mené s’est centré plus sur "la condition de la femme" que sur la relation entre l’homme et la femme. Ainsi, homme féministe et femme féministe ont fait ensemble un chemin qui a permis de repositionner la femme dans les rapports sociaux de genre. Et ceci sans prendre garde à donner à l’homme une nouvelle place qui tienne compte de cet indispensable repositionnement de la femme.
    C’est là, à mon avis, que réside la catalepsie méthodologique qui fait aujourd’hui dire aux hommes que leur situation actuelle est inconfortable. Ils ne sont plus seuls maîtres à bord, mais ils ne sont pas devenus autre chose.
    Les acquis sociaux et politiques des femmes ne sont pas à remettre en question, il faut les affirmer, les renforcer et les rendre effectifs. Mais il y a maintenant à rattraper le temps perdu. Il devient nécessaire qu’hommes et femmes, ensemble, face maintenant un autre chemin qui est celui d’un repositionnement mutuel qui tienne compte de la nécessité d’une égalité des droits et de l’indispensable prise en compte de leurs différences dans la perspective d’un épanouissement de tous et toutes. Que homme et femme soient un interlocuteur solide pour l’autre, un partenaire sur qui il peut compter en confiance et qu’ils soient ensemble dépositaires de leurs intérêts conjoints et particuliers.
    Et lorsque certaines disent se rallier au féminisme pour justifier une volonté de prise de pouvoir (sur l’autre ou dans un contexte public), elles se trompent. Elles ne font que reprendre à leur compte les catégories phallocratiques que le mouvement féministe a justement essayé de remplacer.
    Pour ceci, il me semble que le combat féministe n’est pas fini, qu’il est trompeur de parler de "dérives" dans son chef et qu’il doit maintenant se consacrer à cette part de l’intime qu’il a négligé jusqu’ici : le positionnement mutuel dans un rapport égalitaire et respectueux de l’autre dans ses besoins et ses désirs.
    Bonne continuation,
    Cedric.

  • Cédric
    Je partage en grande partie votre point de vue. Je n’ai d’ailleurs jamais dit que le féminisme était une dérive mais qu’il y avait dans le féminisme une idéologie qui connaissait des dérives.
    Je critique effectivement certaines féministes quand elles nient la différence entre les hommes et les femmes et notamment la différence, non pas des rôles, mais des fonctions symboliques de père et mère.
    Je pense comme vous que les féministes ont encore à lutter pour l’égalité en droits (et je les soutiens alors totalement) et qu’elles ont, comme les hommes, à travailler pour établir des rapports adultes entre les sexes. Ces rapport ne doivent pas être fondés sur la domination de l’un ou l’autre mais sur la connaissance et le respect. C’est un travail et un beau projet.
    Merci de nous faire part de votre réflexion.

  • Entièrement d'accord sur le principe "général".

    Or la vision des femmes qui est décrite ci-dessus, par Cedric, comme catastrophique est celle qui existe "malheureusement" dans les pays où la femme n'a pas de statut. Et je le condamne. Mais ce qui m'irrite, c'est le tour de passe-passe, briant il en convient, qu'il c'est produit en transférant cette triste situation de la condition féminine de ces pays à la France. Ce qui à eut pour effet cette fulgurante prise de poste à tous les étages par les femmes. Et l'effet galvanisant chez ces dames de se croirent au dessus de tout et de tout le monde. Le sloggan d'ETAM : le monde est à nous. On ne peut plus explicite.
    La conséquence de cette vitesse "le mâle n'a plus de repères" (j'avoue en faire partie mais je vois un psy pour cela) et par crainte de ne plus "être" se perd dans des impasses morale et psychologique. La souffrance interieure se propage. Quelle est désormais la place qui nous sera réservée?? Un accesoire, un truc que l'on sort du placard qu'en on en a besoin? Moi je les pose ces questions.

    Certes j'entends déja les clameurs, mais pour abolir certaines idées que trop cristalisées dans les esprits il y avait une étude de l'INSEE qui malheureusement a disparu des pages de leur site (allez savoir pourquoi??) qui démontre qu'il y a plus d'homme moins bien payés que de femmes. La raison: les temps partiel. Certes dans l'absolu, le salaire est moins élevé mais le taux horaire est majoré du fait du temps partiel considéré comme précaire. Ce qui donne, en fait en terme de taux horaire que les pleins temps (majoritairement des hommes dans le batiment) sont moins payé. Ce qui a pour effet d'abaisser de 27% à 11% la différence entre les salaires. Mais toujours avec plus d'hommes moins payés.
    Je souhaite la parité ne vous y trompez pas !!! Et ce n'est pas dans le but d'entretenir une gueguerre que trop absurde. Mais je voulais le signaler.

    Le probléme c'est la vision unidirectionnelle et ciblée de la situation. Et ce fait est un véritable souci, le chaos ne pourra qu'en résulter, Malheureusement. A ne prendre en compte en permanence que les femmes, l'exclusion des hommes se fait progressivement à tous les niveaux. Travail, famille, intégrité, statut et place dans la socièté. La tendance "des femmes partout et pour tout" est extréministe et ne présage rien de constructif. Voila pourquoi il est temps de faire une pause dans cette frénétique course.
    Femmes on vous aime mais laissez nous notre part dans les strates qui compose l'humanité, et de manière paritaire.

    Christophe

  • "Femmes on vous aime mais laissez nous notre part dans les strates qui compose l'humanité, et de manière paritaire."

    C'est touchant cette supplique.
    Quel cri du cœur !
    On se bat pour manger, c'est plus digne que de demander l'aumône, de s'en remettre au bon vouloir de l'autre, à sa commisération ou sa mansuétude.
    Christophe vous faites pitié.
    Le chrétien qui demande à son bourreau de Romaine - qu'il a appris à aimer - de l'épargner.
    Vous pouvez agir vous savez !?
    Nous n'avons pas affaire à une fatalité mais bel et bien à un diktat féministe qui peut prendre fin quand nous le voudrons.
    Vous êtes là, à supplier qu'elles nous laissent une part égale. C'est bien que vous ne croyez pas en leur égalité.
    Nous n'avons alors été que trop laxistes. C'est la conclusion que l'on peut en tirer.
    Il vous reste plus qu'à vous mettre à genoux.
    Que devez-vous relever : la tête ou le sexe ?
    Probablement les deux.
    Pardonnez-moi, je n'ai pas pu résister. C'est tellement pitoyable cet aveu d'impuissance, qu'on ne doit plus s'étonner de nous voir être devenus de moins en moins des SUJETS.
    FAUT-IL QUE L'ALIÉNATION SOIT FORTE.
    Je ne pensais pas à ce point.
    Consternant !!!


    PS :
    M. Gabard
    Je ne me suis pas encore procuré votre livre. Laissez-moi encore un peu de temps.
    J'espère que vous ne m'en voudrez pas d'avoir répondu à un message qui vous est avant tout adressé. Je me suis octroyé un droit de réponse. Blogue, tribune libre ou lieu de débat ? la limite est ténue.
    Dans votre réponse à Cédric vous dites :
    Je pense comme vous que les féministes ont encore à lutter pour l’égalité en droits (et je les soutiens alors totalement).
    Je pense moi que les hommes ont à commencer la lutte pour préserver les leurs et en revendiquer d'autres (comme par exemple le refus de paternité, un avortement au masculin en quelque sorte. Un enfant quand je veux !). il y en a d'autres.
    Pourquoi ne voulez-vous pas entrer dans une guèguerre ? Vous ont-elles consultés avant de nous la déclarer ? Que vous le vouliez ou non, nous sommes dedans mais nous ne combattons pas. Elles ont le champ (de bataille) libre. Et cela donne des tas de Christophe qui souhaite que des miettes, pour le moins, lui soit laissé.
    Femelles, nous en appelons à votre clémence.
    C'est d'un ridicule achevé.

  • Ce blog est aussi le vôtre. Merci d'apporter vos avis, vos réflexions.
    Effectivement je ne suis pas très militant et je laisse le champ de bataille à ceux ou celle qui veulent l'occuper. je ne suis pas certain que la démocratie puisse se gagner sur ce terrain là.
    J'aimerais par contre, en apportant mes quelques mots, contribuer à faire avancer la réflexion. Dialoguer oui, même et surtout avec ceux qui ne sont pas d'accord avec ma position, mais me bagarrer à quoi bon ?

  • Bonjour

    Non-partisant de la guerre ouverte, qui mis à part renforcer le préjugés du style: " les mecs ne sont que des lourdeaux sans cervelle" et nous discréditer sur nos capacités d'humain mais sans pour autant tomber non plus, dans l'obéissance féodale.
    Il conviendrait et cela on ne peut nous le faire. Que l'ouvrage de M. Gabard se diffuse plus auprés des femmes qui souhaitent vraiment en finir avec cette gueguerre des sexes et qui n'hésiteraient pas à délaisser leur "déité" à la décharge pour qu'enfin légalité ce fasse. Car la domination de l'une sur l'autre ou de l'un sur l'autre ne fait rien avancer.

    Votre ouvrage que j'ai lu avec ferveur dernièrement met en avant cela. Il est clair que la femme (qui se déifit) est grandement responsable de la crise humaine car trop obsédée par son but qui est ancrée au fond de chacune: Se réaliser " Déesse" à tout prix.
    Le salut pour cette crise humaine ne pourra se faire que par des femmes qui enfin reconnaitront, sans rancune ou haine ou subterfuge, en déplaçant sur l'homme cette dernière à 50/50 ou en totalité, leur grande part de responsabilité.
    Celles qui muriront, feront ce petit pas (qui ne leur coute rien) pour la femme mais ce grand pas pour l'humanité. Sortir de la "matriXe", cette illusion que rien ne doit leur être refusé qu'elles défendent bec et ongles et dans laquelle elles nous entrainent sans que l'on s'en aperçoive vraiment.
    Du coté masculin, le reste suivra pour ceux qui abandonneront cette idée: qu'une femme faut la dominer. C'est pas parceque en regardant une femme et en se disant "putain qu'elle est bonne qu'est ce que je lui mettrais" que l'on résoudra notre regret (de ne jamais pouvoir être déité) sur lequel on n'arrive pas à mettre les mots et l'identifier mais que l'on ressent depuis toujours. Et qui nous fait hair la femme en l'admirant et en voulant la posséder.

    Voila donc M. Gabard. Un titre moins effrayant pour les femmes serait pas mal. Car n'oubliez pas elles se pensent parfaites alors avec un titre plus flatteur les attirera plus vers vos écrits. @ bientot.

  • Le titre : « Le féminisme et ses dérives » peut effectivement paraître effrayant pour certaines femmes et certains hommes. Mais il l’est surtout s’il est lu trop vite et surtout sans lire le sous-titre « Du mâle dominant au père contesté » qui est pourtant assez explicite. Il est vrai que c’est souvent comme cela que sont regardées les couvertures de livres ! Erreur de communication ? …
    Comment concilier la volonté d’être le plus juste possible et la communication ? Ne pas heurter, certes, mais il faut bien cependant appeler un chat, un chat ! Et pourquoi ne pas parler de « dérives » alors que c’est bien de dérives dans l’idéologie féministe dont traite le livre. Ceci ne veut pas dire que le féminisme est une dérive, mais que dans la vision du monde de certains féministes, je vois des confusions regrettables. Toutes les visions du monde ont plus ou moins dévié ! Des féministes peuvent-ils prétendre ne jamais se tromper ? L’affirmer n’est-il pas déjà un signe que l’on entre alors dans une idéologie et n’est-ce pas déjà une dérive ?
    S’il est possible que certaines personnes sursautent en lisant le titre, ceci devrait, au contraire, aiguiser leur curiosité. Si elles n’ont pas encore entrevu de points négatifs dans le féminisme, alors est-il peut-être temps d’analyser ceux que j’ai trouvés. Peut-être auront-elles toujours un autre regard. Elles pourront alors m’expliquer en quoi je me trompe. Le dialogue pourra alors s’engager et devenir enrichissant. C’est ce que je souhaite et ce qui arrive aussi souvent, heureusement.

  • J'insiste sur la lecture de CG JUNG pour la compréhension du masculin et du féminin dans la psyché humaine.
    Il faut bien comprendre l'animus chez la femme.

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