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  • Conférence débat à Vienne

    Le Mardi 27 mars 2007 à 20 h

      A l’amphithéâtre de l’Institution Saint-Charles  

     Organisée par l’APEL        entrée libre

     

      Conférence-débat

      La place des pères

     pour fixer les limites …  

     

    Aujourd’hui, comment les limites sont-elles posées ?

    Pourquoi les enfants ont-ils des difficultés à les intégrer ?

    Quelle place doivent prendre les pères et les mères

    afin que les enfants acquièrent les « re-pères » indispensables

     pour vivre en société, pour apprendre à l’école…

     pour devenir des adultes responsables…  

     avec  Jean GABARD

     Auteur de : LE FEMINISME ET SES DERIVES

    Du mâle dominant au père contesté

    Les Editions de PARIS

  • extraits différence de fonction

     

     

     

    L’humain est troublé par la différence. Comme le remarque Tony Anatrella : « L’inconscient est hostile à l’altérité et à toute différence [1]. » La nature humaine a tendance à rechercher l’unité qui favorise l’harmonie. Quand l’individu rencontre des personnes qui ne lui sont pas étrangères, il se sent « normal » et cela le tranquillise. « L’étrangèreté » [2] au contraire le dérange. Si d’autres ont la possibilité d’être différents, il se met à douter. Il se demande s’il a raison d’être ce qu’il est et il n’a pas de réponse qui le conforterait sur sa « normalité ». Si un léger questionnement peut favoriser sa réflexion, trop d’interrogations conduisent à le déstabiliser. Pour résoudre leurs angoisses, des humains ont toujours trouvé des solutions faciles. En faisant de la différence un défaut, les racistes s’évitent une remise en cause et se donnent le droit de se défouler en haïssant. En choisissant d’inférioriser les femmes qui les intriguent, les hommes sexistes se rassurent sur leur identité et légitiment ainsi leurs pouvoirs.

     

         Parce que l’idéologie machiste n’a pu s’empêcher de déduire de la différence des sexes une supériorité des uns sur les autres, la nouvelle idéologie « féministe » refuse à juste titre ce sexisme mais devient égalitariste en niant toutes différences.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     La nouvelle idéologie « féministe » fait de l’égalité en droit un droit à l’égalité. Elle confond la différence inévitable des sexes, et les règles traditionnelles mises en place pour en tenir compte. Parce qu’elles ont été détournées par les hommes pour servir leur domination, elles ont été logiquement la cible de l’idéologie « féministe ». Celle-ci, cependant n’a pas cherché à les corriger mais les a tout bonnement supprimées en prétextant la nullité des lois de la nature. Avec cette suppression de toutes les contraintes, appelée « libération », tout se passe comme si, les lois de la pesanteur étant perçues trop contraignantes, l’idéologie « féministe » décidait qu’il était possible de voler sans en tenir compte.

     

     

     

     

     

     

    La fonction du père est un don de la mère

     

     

     

     

     

     

    La fonction de père détournée pendant des siècles par l’homme-enfant qui avait besoin de se rassurer, est aujourd’hui abandonnée par l’homme-adolescent qui a envie de se retrouver lui-même et profiter de plaisirs conviviaux. Il n’y a plus de père ni de mère mais simplement des papas et des mamans. Le choix de la facilité cependant, ne permet pas de sortir d’un rapport enfantin pour accéder à une véritable relation, ni ne procure la paix escomptée.

     

           Devenir Homme et capable de jouer la fonction de père (et de mari) relève d’un long travail, tout aussi exigeant que celui de devenir Femme et apte à jouer la fonction de mère (et d’épouse). En effet « toute détermination est négation » [3] pour l’homme comme pour la femme.

     



    [1] Tony Anatrella, Le sexe oublié, Flammarion, 1990.

    [2] Renaud Camus, Du sens, P.O.L., 2002.

    [3] Spinoza, Lettre à Jarig Jelles, La Haye, le 2 juin 1674.

  • Lettre ouverte aux féministes

    que le titre de mon essai met en colère

    Je peux comprendre que vous n’ayez pas envie de lire mon essai : il ne livre qu’une opinion et celle-ci n’est pas partagée par la majorité.

     

    Je connais dans mon entourage des femmes qui ont été ou qui sont encore victimes du machisme. Elles ont, comme vous, des difficultés à entrer dans l’analyse de mon discours, non pas à cause de l’argumentation mais parce que celui-ci fait « remonter » des histoires trop douloureuses. Je ne suis pas une femme mais je peux les comprendre.

     

    Je peux aussi admettre que l’on trouve scandaleux qu’un homme dénonce des dérives « féministes » alors que les erreurs et même les horreurs « machistes » sont tellement plus énormes. Vous reconnaîtrez cependant que si l’émotion est justifiée, le raisonnement n’est pas valable. En effet, s’il était impossible d’évoquer des dérives chez des féministes parce celles des machos sont plus importantes, il devrait être aussi interdit de s’attarder sur des discriminations en France alors que les crimes sexistes sont tellement plus nombreux et plus graves dans d’autres pays du monde ? Faut-il ne rien dire lorsqu’un enfant meurt de faim en France, parce qu’il y en a des milliers qui subissent le même sort dans d’autres pays ? Il me semble que de même que tout crime doit être dénoncé, toute dérive doit être dévoilée. Permettez-moi d’étudier celles de l’idéologie féministe, même si elles ne sont pas flagrantes, afin de contribuer à les corriger, avant que d’autres ne les utilisent pour défendre des programmes véritablement réactionnaires. Et nous savons qu’il n’est pas nécessaire de les y encourager !

     

    Si vous ne pouvez pas lire ce que j’ai écrit, je vous demande simplement de ne pas me prêter des propos que je n’ai jamais tenus. Jusqu’à maintenant, aucun lecteur de mon livre ne m’a reproché des propos machistes ni réactionnaires : ne le faites pas avant de l’avoir ouvert !

     

    Il y a plus de quarante ans que je défends à ma manière les droits des hommes et des femmes, que je m’oppose à toute discrimination. Je suis favorable à l’équilibre et donc à la loi (discrimination positive) qui devrait permettre d’aller vers plus de parité. Je trouve même scandaleux que des hommes politiques, censés donner l’exemple du civisme, s’arrangent pour la contourner en préférant payer des amendes. Je suis bien évidemment contre les discriminations à l’emploi et sur les salaires …

     

    Si je suis comme vous pour l’égalité des droits, il est vrai par contre que je ne défendrais jamais l’égalité tout court ou la parité totale. C’est d’ailleurs parce qu’il ne peut y avoir égalité qu’il doit y avoir égalité en droits. Pour moi, cette « égalité » et cette « parité » sont des utopies et vous savez aussi que les utopies nécessitant la construction d’un « homme nouveau », mènent souvent au totalitarisme.

     

    Cette confusion entre égalité en droits et droit à l’égalité est une des dérives principales de l’idéologie féministe. (Je rappelle que je fais apparaître la manifestation d’une vision du monde « féministe » au XVème - XVIème siècle et que je l’appelle « féministe » parce qu’elle s’oppose à juste titre à l’idéologie de la société patriarcale traditionnelle autoritaire et « machiste ». Cette nouvelle vision du monde partagée par les hommes et les femmes nous a apporté le libéralisme, la démocratie et l’égalité en droits entre les hommes et les femmes. Elle dérive cependant chez certains et devient une idéologie en se radicalisant.

     

    Avec cette confusion, il y a transformation de toute différence en discrimination comme si celles qui existent vraiment n’étaient pas déjà assez nombreuses. En voulant à tout prix « charger » le mâle pour anéantir celui qui devient un ennemi, du fait de son sexe, ce féminisme perd sa crédibilité et je crains même qu’il ne participe à la montée d’un nouveau machisme.

     

    Cette confusion entre égalité en droits et droit à l’égalité a pour origine la difficulté à assumer la différence des sexes. La dénégation de la différence peut, il est vrai, se comprendre quand on sait comment cette différence naturelle et structurelle de l’homme et de la femme a été (et l’est encore) utilisée par des hommes pour inférioriser les femmes. On peut aussi considérer cette différence de structuration du psychisme chez l’homme et chez la femme comme un postulat puisque, appartenant au domaine de l’inconscient, elle ne peut être prouvée scientifiquement. Il faut cependant aussi admettre qu’il n’y a pas davantage de preuves pour affirmer le contraire.

     

    Mon essai montre, il me semble, que le postulat de la différence est opératoire. Il permet de comprendre comment fonctionnent les hommes et les femmes. De même que la phallocratie s’est servie de ces différences (en les accentuant par une construction sociale sexiste) pour dominer et inférioriser la femme, la dénégation de celles-ci empêche de les gérer en adulte. Ceci a des conséquences de plus en plus visibles dans notre société et notamment dans l’éducation des enfants. Ainsi, au nom du refus des rôles traditionnels, les rôles affectifs des parents sont privilégiés au détriment des fonctions symboliques de père et de mère, indispensables et non interchangeables.

     

    Jean GABARD,

     

     

    Lettre aux hommes en colère

    Cette lettre aux hommes en colère peut aussi concerner les femmes

    Si je peux comprendre la révolte et même le désespoir de pères privés de leurs enfants lorsqu’il y a séparation, je ne peux par contre pas cautionner la forme de certains propos et notamment l’agressivité car je pense que cette dernière n’est jamais constructive.  

    La confrontation entre deux camps opposés, dans un climat de guerre, a rarement permis la réflexion : elle engendre le plus souvent passion et aveuglement. Je ne prône pourtant pas la « non-violence » mère de la fusion et de la confusion, mais je pense que tout propos a pour but de tendre vers l’objectivité. C’est ainsi qu’il doit être possible de dénoncer des dérives d’une idéologie féministe et de critiquer tout autant les positions dictées par la rancœur de certains hommes. Je suis d’accord pour dénoncer tout acte qui ne respecte pas les droits des individus mais je me refuse à condamner l’ensemble des femmes ou des hommes parce quelques-uns d’entre eux enfreignent ces « règles du jeu » : ainsi je n’accepte donc pas plus la « victimisation » des hommes que celle des femmes. Si actes ou propos répréhensibles il y a, ceux-ci doivent être sanctionnés et c’est le travail de la justice qui, par essence, reste perfectible mais dont on ne peut remettre en cause le caractère démocratique.  

    Je ne dénonce pas dans mon livre, les féministes et encore moins les femmes, mais des dérives dans ce qui devient une idéologie féministe. Je condamne tout sexisme et toute remise en cause des droits des hommes et des femmes. Si le titre de mon essai a pu heurter certaines femmes victimes de conduites machistes, ces propos peuvent également révolter des hommes qui se sentent victimes à leur tour. Je voudrais simplement leur dire que trouver des coupables et déclarer la guerre ne fait pas partie de mon projet ; il est davantage celui de chercher des pistes pour mieux se connaître, mieux assumer nos différences et nos manques. Il est aussi d’inventer des règles du jeu pour pouvoir vivre ensemble des relations adultes et pacifiées et redonner du sens à la vie. Ceci devient une urgence pour notre société et particulièrement pour nos enfants qui manquent de père et de repères et qui sont les premiers à souffrir de nos querelles souvent stériles.

    Jean GABARD, auteur de « Le féminisme et ses dérives. Du mâle dominant au père contesté. (Les Editions de Paris)