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  • Le Monde de l'éducation Avril 2007

    D’autres raisons

     à l’échec scolaire

      JEAN GABARD,

    PROFESSEUR D’HISTOIRE-GEOGRAPHIE (1)

     

      Malgré de multiples imperfections, l’école s’est considérablement améliorée et tout est fait pour rendre plus intéressants et plus efficaces les apprentissages. Pourtant, il faut bien se rendre à l’évidence : les élèves n’ont jamais été aussi peu motivés pour apprendre. Alors ne serait-il pas nécessaire de se demander si la recherche effrénée de « nouvelles » méthodes pédagogiques est vraiment adaptée à la situation et si le véritable problème ne se trouve pas ailleurs ?   La succession des réformes pédagogiques a aussi des effets pernicieux. Elle a tendance notamment à prouver que l’école n’arrive toujours pas  à trouver « La » solution. L’enseignant qui essaie d’adopter avec plus ou moins de talent les dernières méthodes est ainsi rendu responsable du manque de motivation des élèves, qui, très attentifs quand il s’agit d’évaluer leur professeur, se  trouvent de bonnes raisons de ne pas faire l´effort de travailler. Comment, d´ailleurs, pourraient-ils avoir envie de l’écouter alors qu’une grande partie de la société  ne lui accorde aucun mérite... S’ils le respectent, ils paraissent ridicules d’accorder du crédit à un adulte dévalorisé et s’ils sont rebelles, ils n’arrivent pas à atteindre ce que l’on exige d’eux : la performance. Confrontés à cette injonction paradoxale totalement perverse, ils ne risquent plus des traumatismes indélébiles mais peuvent être par contre sérieusement perturbés.

     

      Parce que l’autorité de l’éducateur s’est trop souvent transformée en autoritarisme, les pédagogues humanistes ont voulu défendre les droits des élèves. Cette préoccupation légitime en vient cependant à saper l’autorité de l’enseignant. En effet très souvent, face à l’élève qui ne doit plus avoir de devoirs trop contraignants, c’est au maître exigeant – le mot « maître » lui-même est devenu tabou – qu’il est fait des reproches.   Ainsi, la fabrique des « enfants-rois » se perpétue. Il n’est cependant pas certain que cette « école maternante » les aide à intégrer suffisamment la loi et qu’elle les prépare à respecter les règles de l´orthographe, de la grammaire, du calcul, de la discipline... de la vie !  

     (1) Auteur de : Le féminisme et ses dérives. Du mâle dominant au père contesté.  Les Editions de Paris, mai 2006.  

     

    Avril 2007      Le Monde de l’éducation

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    Mon article : « Une bienpensance qui, pour protéger les femmes, tend à diaboliser les hommes » sera publié dans le n°53 de l’Observatoire  (www.revueobservatoire.be/ )

     

    consacré à « La place de l’homme »  (Sortie en mai )    

     

     
  • Les pères et les mères ( Vienne )

    Sur l’invitation de l’APEL de Saint Charles, avait lieu mardi 27 mars dernier, à l’amphithéâtre du lycée, une conférence intitulée : « La place des pères pour fixer les limites ». Devant un auditoire plutôt féminin d’une quarantaine de personnes, Jean Gabard a montré les raisons pour lesquelles il était de plus en plus difficile de faire intégrer des limites aux enfants. En s’appuyant sur l’histoire de notre civilisation, il a analysé la réaction légitime du féminisme contre la société patriarcale traditionnelle. Il a ensuite proposé une réflexion sur la nécessité d’avancer vers un monde plus adulte qui ne nierait plus la différence des sexes ni les fonctions symboliques des pères et des mères.