L’Education Nationale a certainement beaucoup de progrès à faire. Les méthodes pédagogiques peuvent être améliorées et les enseignants mieux formés. Les réformes dans ce sens se font depuis plus de 40 ans et elles se poursuivent, si bien que l’école d’aujourd’hui n’a rien de commun avec l’école qu’ont connue ceux qui sont maintenant des parents. Pourtant malgré ces améliorations, les problèmes subsistent à l’école et peut-être même s’aggravent. Il est même possible de se demander si les réformes mises en place ne contribuent pas à accentuer le désintérêt des élèves ? En effet, en s’attardant, avec compassion, sur leur manque de motivation et en s’acharnant à réformer pour qu’ils en aient, il leur est donné des raisons de ne pas en avoir et ainsi de ne pas travailler tant qu’ils n’en n’ont pas. Si le manque de motivation des élèves venait uniquement de la « qualité » de l’école, le crédit de celle-ci devrait être largement positif puisqu’elle s’est considérablement améliorée. Il n’en est rien, au contraire. Alors cette piètre opinion qu’ont les élèves de l’institution et des enseignants ne leur vient-elle pas des critiques prononcées à longueur de journées par des adultes qui en ont gardé un mauvais souvenir ou qui ne cautionnent plus un système qu’ils apparentent trop à un type de société patriarcale traditionnelle dépassé ? Comment les enfants pourraient-ils avoir envie de travailler, de faire des efforts, dans une école dans laquelle peu de personnes croient vraiment ? L’individu moderne a-t-il encore confiance en ceux qui sont chargés d’éduquer ses enfants ? A-t-il envie de leur donner l’autorité dont ils ont besoin ? A-t-il lui-même encore du respect pour l’autorité ? Et pourtant, comment un enfant peut-il apprendre d’une personne si celle-ci n’est pas valorisée et placée dans la fonction d’autorité ? Mais aujourd’hui il est davantage question de valoriser les enfants et de les protéger contre des adultes jugés « ringards » et incapables, voire dangereux. Alors ne nous étonnons pas si ces enfants ne veulent plus, ne peuvent plus, écouter un « maître » et s’ils s’ennuient à l’école…quand ils ne s’amusent pas.