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Contre l'échec scolaire

Alors que la question de l´échec scolaire occupe le devant de la scène et que de multiples solutions sont proposées ou ont déjà été adoptées sans beaucoup de résultats, ne serait-il pas nécessaire de se demander si les « nouvelles » méthodes pédagogiques sont vraiment adaptées à la situation et si le véritable problème ne se trouve pas ailleurs ?
Les propositions actuelles sur l´école découlent d’une vision du monde progressiste qui peut être appelée « féministe » dans la mesure où elle s’oppose radicalement à l´idéologie de la société patriarcale traditionnelle, autoritaire et machiste. Celle-ci s´est développée avec l´Humanisme et les Lumières. Elle a été à l’origine des mouvements d’abord libéraux, puis démocratiques, puis féministes. Aujourd´hui, alors que ses défenseurs se battent à juste titre contre des mouvements réactionnaires, elle dérive cependant , au point de devenir parfois, chez certains hommes et certaines femmes, une idéologie qui n´accepte aucune remise en cause. Cette nouvelle idéologie devenue dominante ( approuvée par une majorité des femmes et des hommes), en arrive à confondre liberté avec spontanéité et à transformer l´égalité en droits en un droit à l´égalité. Dans un renversement d´attitude, une autre dérive fait des valeurs dites « féminines » autrefois injustement ridiculisées les seules valeurs dignes d´être développées.

Cette idéologie dite « moderne » a influencé toutes les réformes faites ces trente dernières années à l´Ecole. Des méthodes pédagogiques ont été considérablement améliorées et elles continuent d´être perfectionnées pour rendre plus intéressants et plus efficaces les apprentissages. L´élève, de milieu aisé ou défavorisé, devenu le centre du système scolaire, est pourtant de moins en moins motivé et l´échec scolaire, loin de diminuer, s´accroît. Alors, malgré les intentions louables des réformateurs, ne serait-il pas nécessaire de faire une pause et de se demander si ces réformes n´ont pas aussi des effets pernicieux ? En effet, à force de vouloir changer, en invoquant le fait que les méthodes d´enseignement sont inadaptées et mauvaises (ce qui revient très souvent à remettre en cause ceux qui les ont adoptées ou ceux qui n´adoptent pas assez bien les nouvelles), les élèves (qui sont alors très attentifs), trouvent de bonnes raisons de ne pas être motivés et ainsi de ne pas faire l´effort de travailler. Comment, d´ailleurs, pourraient-ils avoir envie d´écouter des maîtres (le mot « maître » lui-même est devenu tabou) quand ce qu´ils entendent dans les médias et même parfois dans la bouche de responsables de l´Education Nationale va souvent dans le sens d´une critique des éducateurs qui ne seraient jamais assez attentifs, justes, compétents, modernes... Ces élèves sont confrontés à une injonction  paradoxale totalement perverse : on leur demande d’écouter des enseignants auxquels peu de personnes sont prêtes à accorder du crédit. S’ils ne l’écoutent pas ils ont le tort de ne pas obtenir les résultats scolaires attendus et s’ils l’écoutent ils ont le tort de suivre quelqu’un qui ne le mérite pas. Ainsi, alors que les méthodes traditionnelles ont été accusées d’occasionner des névroses, il se pourrait que la société actuelle soit en train de produire des psychoses !

 

  Parce que la fonction éducative a été détournée en autoritarisme pendant des siècles, des « pédagogues » dans la réaction « jettent le bébé avec l´eau du bain », et donnent l´impression de prendre le rôle d´une maman qui viendrait écouter l´enfant et le défendre, en lui donnant raison contre le « père ». Alors que l´évanouissement de la fonction de « père » a une responsabilité certaine dans la crise que traverse notre société, ils contribuent à l´achever en privilégiant le rôle maternant des enseignants. Et pourtant, les enfants ont besoin de « père » pour se structurer. Sans repère ne deviennent-ils pas très souvent des enfants « hors la loi », incapables, à l´école, de respecter les règles de l´orthographe, de la grammaire, du calcul, de la discipline... indispensables pour pouvoir apprendre ? S´il n´est pas question de les faire revenir à des méthodes peu performantes et inhumaines, est-ce en les maintenant dans un cocon fusionnel et en continuant d’en faire des enfants-rois, qu´ils apprendront à devenir des citoyens, adultes, responsables, capables de faire vivre la démocratie ?  

Commentaires

  • Vous m'avez envoyé ce texte dans un mail, surement pour que je vous site sur "l'ecole en pyjama"...En fait je suis toujours entre deux façons de voir les choses...L'ecole, l'éducation des parents, la société va mal, on a balancé le bébé avec l'eau du bain...J'ai enlevé mes enfants de l'école après une année avec 7 remplaçants, qui allaient jusqu'à donner des communications sur leur portable pendant le cour, qui donnaient des devoirs de 2h a mes enfants, m'indiquant qu'en classe , ils n'avaient pas le temps de faire du français et des maths puisqu'il y avait de l'anglais et de l'informatique, qui dénigraient notre rôle de parents pour s'enorgueillir de leur année de psychologie de bas étage...
    Comment voulez vous qu'on ne dénigre pas ces personnes ?
    comment peut on les appelés " maîtres"! Encore faudrait ils qu'eux même se respectent (peut-être en cherchant les véritables raisons pour lesquelles ils sont devenus enseignants ?).
    Mes enfants prennent maintenant des cours par correspondance , qui reprennent des façons de faire plus anciennes, methode syllabique, bases de grammaire, conjugaison, calcul mental....l'informatique et le reste, ils se debrouille très bien sans l'école !!!
    Ils passent 4h par jours aux cours et le reste du temps ils l'emploient a ce qu'ils aiment, bricolage, jeux, sorties....
    Ah, mais dommage !!! ils échappent au moule de l'état pour en faire de bons petits consommateurs qui pensent comme les autres ! Maintenant tous ceux qui instruisent leurs enfants a domicile sont considérés comme pouvant être sectaire ( V.affaire Tabitha place), et surtout d'après Mr Sarckosi fabriquer des petits délinquants....pour moi la plus grande fabrique de délinquants, la plus grande secte, c'est l'état, et au commencement l'école ! Et plus on les met tôt, mieux c'est !
    C'est devenu très louche de vouloir s'occupper soi même de ses enfants, bientôt nous ne seront plus que de jolis reproducteurs...l'état s'occupera du reste...
    Donc, je suis d'accord avec vous sur pas mal de points...la place du père contesté...ect...chez nous le papa à la place de l'autorité aimante et sure ! La maman étant celle qui materne et qui s'occupe de l'intériorité familliale...mais je ne peux mentir a mes enfants en leur disant d'appeler "Maîtres" des personnes qui ne les respectent pas, qui ne sont pas passionnés par leur travail...heureusement il reste des cas rares, nous avons des amis instituteurs et nous connaissons quelques êtres dignes de l'appellation "Maître", seulement nous ne pouvons attendre que ceux ci croisent la route de nos enfants et notre seule alternative a été de les retirer de ce milieu devenus dangereux pour eux.

  • L’école n’est pas obligatoire (seule l’instruction l’est) et elle est parfois, il est vrai, très imparfaite. Le choix de ne pas mettre ses enfants dans cette école et de ne pas avoir à désigner comme « maître » des personnes qui paraissent indignes de cette fonction, est une décision courageuse tout à fait respectable.

    Il me semble par contre regrettable et moins logique, si l’on continue de mettre les enfants à l’école, de ne pas accepter de donner l’autorité à des maîtres humains et donc forcément imparfaits. En effet, les adultes chargées d’éduquer les enfants et qui ne peuvent pas leur donner l’instruction eux-même devraient réaliser la chance que leur offre gratuitement l’école. Je ne conteste pas l’imperfection du système et des personnels de l’Education Nationale (comment pourrait-il en être autrement même si je reste persuadé que la qualité de ces derniers s’est considérablement améliorée ces trente dernières années), mais il me semble qu’il vaut mieux pour les enfants un « maître » imparfait que pas de « maître » du tout. Bien sur il faut tout faire pour que les imperfections des enseignants diminuent cependant il ne faut pas oublier que même s’il pouvait être parfait, il ne devient pas un « maître » et donc une personne capable d’enseigner à un élève tant qu’il n’est pas nommé dans cette fonction par les parents.

    Ce « maître » même très imparfait peut par contre avoir aussi avoir des facilités à faire intégrer les limites à un enfant, alors que les parents qui refuseraient de désigner en dehors d’eux des « pères » peuvent apparaître aux yeux de leur enfant comme ceux qui font « leur loi » et qui sont donc « hors la loi » ! Les enfants risqueraient alors, en les imitant de rester eux-mêmes « hors la loi » !

    Dans l’éducation il n’y a pas de solution parfaite. A nous aussi de sortir de la toute-puissance et d’accepter nos limites et nos imperfections.

    Jean GABARD

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