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Blog de Jean Gabard - Page 3

  • ni sexiste, ni homophobe, ni réactionnaire ...

    Le remplacement d'une orthodoxie par une autre

    n'est pas nécessairement un progrès.

    Le véritable ennemi,

    c'est l'esprit réduit à l'état de gramophone,

    et cela reste vrai que l'on soit d'accord ou non avec le disque qui passe à un certain moment.

    Georges Orwell

     

     

     

     

    Je ne suis ni sexiste, ni homophobe, ni réactionnaire ...

     

    J’en ai personnellement assez de devoir constamment me justifier. On est certes dans une société qui a besoin de sécurité mais ce n’est pas une raison pour rester dans une pensée simple voire simpliste qui sépare le monde en deux : les bons et les méchants. Ce manichéisme, on le sait, fait le lit des dictatures totalitaires. Si nous voulons aller vers une démocratie participative il nous faut au contraire, accepter de ne pas avoir la vérité, être en recherche permanente, développer la réflexion. On sait où nous mènent les idéologies qui nous promettent le paradis sur terre ou ailleurs

    La plupart du temps, parce qu’on a des difficultés à imaginer qu’un homme puisse critiquer le féminisme sans être pour autant sexiste, homophobe, réactionnaire (et pourtant les personnalités féministes sont loin d’être d’accord entre elles), on me place dans le camp du mal sur une impression, des « on dit », des mots tirés de leur contexte et toujours sans connaître les raisons de mes choix.

    Cela fait 15 ans que je demande à ceux qui me calomnient de trouver dans mes écrits des propos sexistes, homophobes, réactionnaires. Je n’ai jamais eu de réponses (et pour cause !). Ces personnes restent sur leur position et, parce qu’elles se sont tellement persuadées que je suis sexiste, homophobe, réactionnaire (parce que cela les rassure : si je suis réactionnaire, elles ont forcément raison et n’ont pas à se poser de questions ), me prêtent les propos qui vont avec et  que je n’ai jamais tenus (Jean-Raphaël Bourge, un universitaire, va même jusqu’à écrire qu’il me cite alors qu’il invente http://paternet.fr/2017/01/31/les-derives-feministes-nuisent-au-feminisme-et-a-la-democratie/ ). Elles refusent de plus, non seulement de m’entendre, mais que d’autres puissent le faire, en employant des méthodes que l’on ne peut que qualifier de totalitaires (les exemples ne manquent pas…).

    J’ai d’ailleurs porté plainte et je continuerai de le faire contre toute personne qui me traite de « masculiniste », sexiste, homophobe, réactionnaire.

    Dans la mesure où je critique l’idéologie dominante, je suis bien conscient que mes propos dérangent. On me donne pourtant raison sur un point quand je dénonce le fait que la vision du monde féministe (qui, je le rappelle, a commencé à se manifester au XVème siècle) est devenue, chez certains, une idéologie (on est effectivement dans une idéologie lorsque l’on n’arrive plus à concevoir que l’on puisse se tromper).

    Si je tenais des propos sexistes, homophobes, il y a longtemps que j’aurais été condamné. Peut-on penser sérieusement que si je tenais des propos réactionnaires, que si j’étais opposé à l’égalité en dignité et en droits, j’aurais pu faire plus d’une centaine de conférences dans toute la France, en Suisse, en Belgique ? Comment aurais-je pu intervenir aux Assises Nationales des Sages-Femmes, au Palais des Congrès de Lyon, à l’Unité de Gynécologie de Bourg en Bresse, au Congrès de l’UFNAFAAM (Union Fédérative Nationale des Associations de Familles d’Accueil et Assistants Maternels) à Paris, au  Colloque « La maternité et l’identité masculine » des Hôpitaux Universitaires de Genève … (la liste de mes interventions est sur mon site  http://www.jeangabard.com à la page conférences) ?

     

    Je ne prétends pas avoir la vérité, mais si je ne peux expliquer les raisons de mes choix en quelques lignes, alors que j’ai eu des difficultés à le faire en seulement 150 pages, je peux cependant dire quelles sont mes convictions.

    J’écris, et je peux le prouver, que le postulat sur lequel repose l’idéologie égalitariste est faux. Je pense, et maintenant on en a les preuves, qu’il n’y a pas d’égalité entre les femmes et les hommes. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’égalité en dignité et en droits doit être absolument respectée.

    Il y a des différences physiologiques et biologiques entre les femmes et les hommes sur lesquelles tout le monde est d’accord, mais il y a d’autres différences qui, contrairement à ce qu’affirment les idéologues du genre, ne viennent pas que de la construction sociale et des discriminations sexistes. On a la preuve maintenant que des différences biologiques entraînent des différences de motivations, de comportements et donc de performances. Il y a aussi des différences de structuration du psychisme qui ne peuvent être prouvées, puisqu’elles sont inconscientes, mais il faut être de mauvaise foi pour les nier. Si, en effet, l’avenir d’un enfant peut être influencé par le fait qu’on lui offre une poupée ou un camion, ne sera-t-il pas au moins autant influencé par le fait d’être né avec un corps de femme d’une personne du même sexe ou avec un corps d’homme d’une personne de l’autre sexe ?

    L’idéologie patriarcale a utilisé ces différences pour justifier le sexisme. Juger la femme inférieure est une façon de trouver anormale ses différences, de les dénier. Aujourd’hui il serait bon de ne pas continuer à les dénier, mais au contraire de les étudier pour apprendre à mieux gérer les rapports femmes-hommes.

    A partir des différences de structuration du psychisme, j’avance le postulat que tout petit enfant perçoit sa maman comme une divinité toute-puissante et que cette vision de la femme reste dans notre inconscient d’adulte (là-dessus la plupart des psychologues sont d’accord). La suite n’est que logique et permet de justifier la différence des fonctions symboliques de mère et de père (à ne pas confondre avec les rôles sociaux que se donnaient les mères et surtout les pères de la société patriarcale : les pères, très souvent, n’étaient pas dans la fonction symbolique de père, mais se donnaient le pouvoir d’un dictateur). Contrairement aux rôles traditionnels, les deux fonctions symboliques ont la même importance ou, si l’on voulait à tout prix faire une hiérarchie, on pourrait dire que la maman a un avantage. C’est en effet à elle (même si elle n’est pas la génitrice) que revient naturellement la fonction de nommer un père (qui ne sera pas forcément le géniteur, ni même le papa). La fonction du père (qui n’est pas perçu tout-puissant) est de dire la loi décidée ensemble.

    On aborde ici un point difficile à accepter aujourd’hui parce qu’il nous oblige à faire le deuil de notre illusion d’indépendance. En quelques mots j’essaie d’expliquer : c’est toujours une question de logique. Si la maman est perçue toute-puissante par le petit enfant, cela veut dire que pour lui, elle peut faire ce qu’elle veut, qu’elle n’a pas de limites. Comment une personne perçue hors la loi pourrait-elle faire intégrer la loi, les limites à un petit enfant ? Quelle personne obéirait à une autre qui lui interdirait de fumer dans un lieu public si celle qui donnait l’interdit ne le respectait pas en fumant ?

    J’ai donné ici, en quelques mots, mes convictions qui peuvent paraître caricaturales sans toutes les explications. On peut ne pas avoir envie de les connaître et même, après réflexion, ne pas les partager.

    Mais, encore une fois, où y a-t-il dans ces lignes, sexisme, homophobie, volonté de revenir à l’idéologie patriarcale ?

     

    Merci de votre écoute

  • Je suis féministe

     

    "Aujourd'hui, on vit dans une société qui laisse peu de place à la nuance. Dans une société qui survalorise la radicalité. Hors je trouve ça facile d'être radical. Il est beaucoup plus facile de s'indigner que de penser."

    L'écrivaine Leïla Slimani

     

     

     

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  • L'idéologie du genre en question

     

    « La fonction symbolique du père

    est irremplaçable »,

    Jean-Pierre Winter psychanalyste

     

     

    L'idéologie du genre en question ?


    L'idéologie du genre s'impose aujourd’hui dans la société moderne. L’introduction de celle-ci dans les manuels scolaires de SVT de classe de première ES et L des lycées a cependant entraîné une vague de contestation. Qu’en est-il alors de ce que beaucoup prennent pour une théorie ? Et quelles en sont les répercussions dans les relations hommes/femmes et l’éducation des enfants ?


    L'idéologie du genre affirme que la différence de comportement et de résultat entre les hommes et les femmes est surtout la conséquence de la construction sociale. Cette idéologie s’est développée dans les années 1970, surtout aux Etats-Unis, et se retrouve aujourd’hui dans l’actualité.


    Les études sociologiques faites par les féministes du « genre » permettent de constater des conséquences de l’éducation mais ne peuvent cependant absolument pas démontrer que les inégalités de comportement et de résultats entre les hommes et les femmes ne s’expliquent que par la culture.


    Celles-ci résultent déjà de différences biologiques et notamment hormonales, parfaitement vérifiables aujourd’hui. On sait qu’à la naissance le petit garçon est littéralement « bombardé » de testostérone pour se construire physiquement homme et que cette hormone est aussi celle de la hardiesse et du mouvement. De même, au moment de l’accouchement, la femme voit son taux d’ocytocine augmenter considérablement afin de faciliter « l’accordage » avec le petit enfant…


    L'idéologie du genre n’accorde que peu d’importance à ces différences biologiques et elle oublie totalement la différence de structuration du psychisme. Et pourtant il y a bien une énorme différence au départ entre la petite fille qui naît d’une personne du même sexe et le petit garçon qui naît d’une personne de sexe différent.


    Chaque petit enfant perçoit celle qui l’a mis au monde comme une divinité toute-puissante. Cela s’imprègne dans notre inconscient et fait que chaque humain homme ou femme continue de fantasmer sur la femme même si cette Femme, comme le dit Lacan, n’existe pas dans la réalité. En se rendant compte de la différence des sexes, le petit garçon apprend qu’il ne  pourra jamais devenir comme sa maman et qu’il doit renoncer à jamais à son premier modèle et à la toute-puissance. Il subit alors une castration psychique terrible qu’il ne peut supporter qu’en la refoulant. Le refoulement, pour lui, consiste à se persuader qu’il n’a jamais voulu être comme sa maman et ainsi qu’il n’a pas de raison de souffrir. Pour cela, il lui faut démontrer qu’il est préférable d’être un garçon qu’une fille. Qui n’a pas vu des petits garçons exhiber avec fierté leur « zizi » et affirmer que « les filles sont nulles » ?


    A la différence du petit garçon, la petite fille n’a pas à changer d’identification. Elle peut se dire qu’elle deviendra toute-puissante comme sa maman et qu’il lui suffit de grandir.


    Les sociétés patriarcales ont presque toujours cherché à accentuer ces bases inconscientes pour marquer la séparation entre les sexes, inférioriser le sexe féminin et empêcher le retour à la mère. Il fallait donc (et il le faut encore) mettre fin à tout ce qui peut être construction sociale sexiste. Les Etudes de Genre y ont largement contribué et ont servi la démocratie en contrant les arguments naturalistes des sociétés traditionnelles. Mais, aujourd’hui, des adeptes font de toute différence une injustice comme si l’asymétrie était toujours associée à une forme de domination. Certes, elles maintiennent la mobilisation contre des discriminations sexistes encore trop nombreuses mais exacerbent la guerre des sexes au lieu d’essayer de la dépasser.


    Dénier la différence des sexes fait en effet de l’homme le coupable idéal de toute inégalité de résultat et de la femme une éternelle victime : si la femme se trouve moins performante, l’homme est accusé de l’avoir discriminée ; si elle pense avoir des aptitudes supérieures, l’homme est rendue responsable de sa mauvaise éducation et enjoint de faire un travail sur lui pour se bonifier.


    En déniant la différence des sexes et donc en s’évitant ainsi de la gérer, cette idéologie accentue les problèmes inévitables liés à l’altérité.


    Plus dramatique encore, cette idéologie ne donne pas aux fonctions symboliques non interchangeables de père et de mère la possibilité de s’exercer. La mère sur le même plan que le père ne voit plus la nécessité de nommer un homme dans la fonction d’autorité pour faire intégrer les limites au petit enfant. Cette maman dont les capacités ne sont pas en cause, peut vouloir limiter l’enfant mais celui-ci, la percevant toute-puissante et donc sans limite, ne cherche qu’à l’imiter. Il n’a qu’un seul but : faire plaisir à sa maman pour rester dans la fusion et la toute-puissance avec elle, c’est à dire hors la loi.


    En voulant éviter les névroses qu’a pu engendrer l’autoritarisme sexiste, l’idéologie du genre fait de « l’autorité parentale » « une autorité pas rentable » qui ne permet pas aux enfants d’intégrer les limites. Elle  les laisse dans l’angoisse de l’unité, sans père et sans repère.

    En recherchant l’unité de sexe comme d’autres ont recherché l’unité de race ou de classe, cette idéologie dérive. Elle a des conséquences graves sur les relations hommes/femmes et l’éducation des enfants et risque de nous entraîner vers l’utopie et la confusion ! … Ne sommes-nous pas déjà un peu dans l’indifférence ?

     

    Jean GABARD

    auteur d’un essai sur les relations hommes/femmes et l’éducation des enfants :

    « Le féminisme et ses dérives – Rendre un père à l’enfant-roi » 

    Les Editions de Paris, (54 rue des Saint-pères 75007 Paris, 01 45 44 16 22, les-editions-de-paris@wanadoo.fr)