Si je peux comprendre la révolte et même le désespoir de pères privés de leurs enfants lorsqu’il y a séparation, je ne peux par contre pas cautionner la forme de certains propos et notamment l’agressivité car je pense que cette dernière n’est jamais constructive.
La confrontation entre deux camps opposés, dans un climat de guerre, a rarement permis la réflexion : elle engendre le plus souvent passion et aveuglement. Je ne prône pourtant pas la « non-violence » mère de la fusion et de la confusion, mais je pense que tout propos a pour but de tendre vers l’objectivité. C’est ainsi qu’il doit être possible de dénoncer des dérives d’une idéologie féministe et de critiquer tout autant les positions dictées par la rancœur de certains hommes. Je suis d’accord pour dénoncer tout acte qui ne respecte pas les droits des individus mais je me refuse à condamner l’ensemble des femmes ou des hommes parce quelques-uns d’entre eux enfreignent ces « règles du jeu » : ainsi je n’accepte donc pas plus la « victimisation » des hommes que celle des femmes. Si actes ou propos répréhensibles il y a, ceux-ci doivent être sanctionnés et c’est le travail de la justice qui, par essence, reste perfectible mais dont on ne peut remettre en cause le caractère démocratique.
Je ne dénonce pas dans mon livre, les féministes et encore moins les femmes, mais des dérives dans ce qui devient une idéologie féministe. Je condamne tout sexisme et toute remise en cause des droits des hommes et des femmes. Si le titre de mon essai a pu heurter certaines femmes victimes de conduites machistes, ces propos peuvent également révolter des hommes qui se sentent victimes à leur tour. Je voudrais simplement leur dire que trouver des coupables et déclarer la guerre ne fait pas partie de mon projet ; il est davantage celui de chercher des pistes pour mieux se connaître, mieux assumer nos différences et nos manques. Il est aussi d’inventer des règles du jeu pour pouvoir vivre ensemble des relations adultes et pacifiées et redonner du sens à la vie. Ceci devient une urgence pour notre société et particulièrement pour nos enfants qui manquent de père et de repères et qui sont les premiers à souffrir de nos querelles souvent stériles.
Jean GABARD, auteur de « Le féminisme et ses dérives. Du mâle dominant au père contesté. (Les Editions de Paris)
conférencier : « La place des pères pour fixer les limites aux enfants » htpp://www.jeangabard.com
Commentaires
Votre livre m'intéresse. Il semble allez dans le bons sens. Mais j'ai une certaine méfiance à l'égard des auteurs surtout s'ils sont portés par un mouvement structuré qui cherche surtout à protéger ses avantages plutot que d'analyser objetivement un mouvement de société. Je pense notamment aux lobbies fémnistes. On ne peut plus rien dire sans être taxé de matcho, de facho, de vilent etc etc etc... Votre "lettre ouverte aux hommes en colère" ne me rassure pas tant nous ne sommes pas des hommes en coère et ce n'est pas la colère qui est objet de positionnement mais l'origine de la colère. Les Hommes en colère ne sont hélas pas parmis nous. Ils ont été soit refroidis, anéantis, ou mis en prison pour de longues années comme ce "pov Farid le Fou" à Bruxelles où la passion pour son enfant et les difficultés de le rencontrer l'ont conduit à une dizaine d'années de prison.
Vos leçons sur "l'agressivité", la "constructivité" la passion, l'aveuglement, la rancoeur et les dérives me paraissent inapproppriées. Votre timidité à dénoncer avec des pincettes sans vouloir choquer les pouvoirs établis me dérange encore. Comme si vous étiez le sâge, porte parole des autres. Votre "je pense" me dérange aussi tant nous attendons des auteurs/intellectuels qu'ils développent des analyses objectives et rigoureuses.
Peut être le ton de votre livre est différent de votre Lettre ouverte. J'espère avoir l'occasion de lire votre livre pour savoir s'il faut en faire la promotion auprès de parents anéantis.
Je n’appartiens à aucun mouvement et certains peuvent me le reprocher.
Pensez-vous que l’agressivité envers des personnes permettent de développer des idées rigoureuses et objectives ?
Les propos de mon livre sont, « il me semble » assez clairs. Ils ne sont faits ni pour plaire ni pour déplaire. S’ils déplaisent, c’est souvent parce qu’ils dérangent. Mais faut-il pour autant être agressif avec ceux et celles qui ne les partagent pas ?