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Le féminisme et la place des pères et mères dans l'éducation des enfants

 

Le désaccord (à l’intérieur du féminisme)

est un signe de maturité politique  

  Geneviève Fraisse

 

 

 

 

Je suis très heureux de participer au

Forum de la Parentalité Positive

Le samedi 27 avril,  Espace Jean Vilar,    à Coudekerque-Branche  (59)

 

 

Vouloir l' (une dérive ) c'est dénier la différence des sexes, c'est refuser de les connaître, ne pas les respecter. C'est pour les hommes vouloir que les femmes soient comme eux, pour les femmes vouloir que les hommes soient comme elles. C'est du

 

 

Les violeurs sont des personnes qui dénient la différence des sexes. Ils pensent que forcer une femme à faire l'amour (= n'est pas très grave, parce que pour eux comme pour tous les hommes, ce n'est pas très grave d'être forcé par une femme à faire l'amour. Il n'y a pas d'

 

 

 

Pour réagir contre les réactionnaires qui veulent revenir à la société patriarcale traditionnelle autoritaire et sexiste et garder le bébé dans l’eau sale , l'idéologie dominante jette le bébé avec l'eau sale, alors qu'il faut le mettre dans l'eau propre et progresser

L'humanité est sortie de son enfance vers le XVème siècle pour entrer dans son adolescence. Elle est aujourd'hui en pleine crise d'adolescence. 

L'idéologie féministe dominante, parce qu'elle lutte à juste titre contre les mouvements réactionnaires, a tendance à se complaire dans cette crise d'adolescence alors qu'il faut avancer et penser à passer à l'âge adulte

 

 

Comment les garçons pourraient ils avoir une identité d'homme suffisamment solide quand on leur rabâche qu'ils sont comme les filles , quand la masculinité est constamment dénigrée au profit de la , quand un père peut être remplacé par une femme ?

 

Quand, au nom d'une qui ne peut exister, les petits garçons n'ont pas de modèle d'homme ( ??? ) pour se construire une identité d'homme suffisamment solide, ils l'inventent seuls et cela donne des caricatures d'homme nazis ...

 

Parce que l'idéologie dominante (qui représente l'adolescence de l'humanité) dérive, certains pensent qu'il faut revenir à la société patriarcale traditionnelle (qui représente l'enfance de l'humanité) alors qu'il faut avancer et essayer de devenir adulte.

 

 

L'antisémitisme, le racisme, le sexisme, l'homophobie, ont pour origine des différences chez l'autre qui nous gênent (parce qu'elles nous font poser des questions sur notre identité) et que nous préférons trouver anormales pour nous persuader que nous, nous sommes bien comme il faut et ainsi nous rassurer...

Nous éprouvons tous, naturellement, des sentiments antisémites, racistes, sexistes, homophobes… 

 

Pour éviter de les cultiver et de les manifester nous devons nous raisonner et nous dire que si la différence de l'autre nous gêne ce n'est pas de la faute de l'autre mais de notre difficulté à nous adapter à la différence (difficulté qu’il nous faut d’abord reconnaître). Dire que c'est de la faute de l'autre nous évite de faire l'effort de nous adapter à ce qui est nouveau, étranger pour nous. Se complaire dans ces sentiments nous évite de grandir ...

 

 

 

Il faut apprendre à assumer la différence d'une autre communauté, d'une autre ethnie, de l'autre sexe, d'une autre sexualité, même lorsque cette différence nous pose question, pour ne pas risquer de la rejeter et virer dans  l'antisémitisme le racisme, le sexisme l'homophobie

 

L'antisémitisme vient d'une non reconnaissance de la différence des juifs. La PMA sans père vient d'une non reconnaissance de la différence des sexes. Si le premier est condamné à juste titre, pourquoi la seconde serait-elle autorisée ? http://www.paristribune.info/L-egalite-hommes-femmes-une-revendication-sexiste-_a7554.html 

 

 

 

 

Le féminisme et la transformation de la société

 

 

La Pie a rencontré Jean Gabard. Ancien professeur, il est un auteur-conférencier du Pilat et s’intéresse aux questions liées à l’éducation et au féminisme. Il a écrit un livre intitulé « Le féminisme et ses dérives – Rendre un père à l’enfant-roi »*.

 

 

A quand remonte pour vous l’origine du féminisme ?

JG : Je fais naître la vision du monde féministe au XVème siècle, lorsque pour la première fois on remet en cause l’origine divine des autorités masculines sur Terre. La contestation touche alors tous les domaines : politique, économique, scolaire, familiale... Cela s’est accentué avec le Siècle des Lumières, la Révolution française, et au XXème siècle, c’est l’explosion notamment dans les années 70, ce que l’on appelle « 68 ». On va très loin à ce moment-là, on critique tout : toutes les autorités, le mariage le couple… Tout ce qui restait de l’idéologie de la société patriarcale est contesté.

La critique féministe est bien sûr une très bonne chose, puisque, effectivement, les autorités ne viennent pas de Dieu : c’était une croyance nécessaire pour l’humanité dans son enfance. A partir du XVème siècle, on est rentré dans l’adolescence. On se met à critiquer tout ce que l’on nous a dit avant. Cela nous a fait progresser vers le libéralisme, la démocratie et l’égalité en droits entre les hommes et les femmes.

Dans votre livre vous parlez pourtant de ses dérives…

JG : Tout d’abord, je précise qu’il s’agit bien de dire que dans le féminisme il y a des dérives et non que le féminisme est une dérive. A mon avis, il y a deux grandes dérives. La première est une confusion entre l’égalité en droits et le droit à l’égalité, deux choses très différentes qui entraînent de nombreuses conséquences. La deuxième grande dérive est la confusion entre la liberté et la toute-puissance. La liberté n’est pas, contrairement à ce que certains pensent, faire ce que l’on veut. Il y a également une troisième dérive, qui est que de nombreux féministes n’acceptent plus les critiques. Lorsqu’un homme critique le féminisme à l’heure actuelle, il est souvent pris pour un macho réactionnaire et le débat se clôt avant de commencer.

 

 

Et ces dérives auraient donc des conséquences ?

JG : La confusion entre le droit à l’égalité et l’égalité en droits entraîne une dénégation de la différence des sexes qui nous empêche de la gérer. On revendique l’égalité femmes/hommes alors que seule est possible et obligatoire l’égalité en droits. Quand je parle de différences des sexes je parle des différences ayant pour origine la construction sociale sexiste contre laquelle il faut lutter mais il y a aussi des différences physiques et biologiques et leurs conséquences. Il y a aussi et peu de personne les mentionnent, les différences de structuration du psychisme. En déniant les différences autres que celles dues à  la construction sociale, nous faisons maintenant de toute inégalité une injustice. Alors qu’il y a d’autres différences qu’il nous faut connaître et comprendre pour pouvoir les gérer intelligemment.

Cette dérive du féminisme entraîne une dénégation des fonctions symboliques de père et de mère, à ne pas confondre avec les rôles sociaux. Si on considère qu’il y a égalité totale, il n’y a effectivement pas de raison qu’il y ait une fonction différente pour le père et pour la mère, alors que lorsqu’on prend en compte la différence des sexes, les fonctions symboliques de père et mère ne peuvent pas être les mêmes.

Pendant des millénaires, la différence des sexes a été utilisée pour inférioriser la femme et il est bien logique que l’on refuse ce sexisme aujourd’hui. Pendant des millénaires, celui qui disait jouer la fonction de père était souvent un dictateur et donc aujourd’hui les hommes en ont honte et ne veulent plus la jouer alors qu’elle consiste pourtant à dire la loi décidée ensemble et non à faire sa loi. Les femmes en quête d’indépendance et de liberté ne voit pas l’intérêt de jouer la fonction symbolique de mère qui est de nommer un père. Elle est pourtant la seule à pouvoir le faire. Résultats : de très nombreux enfants manquent de limite, de père et de repère !

Et où en est-on maintenant ?

Avec la société patriarcale, on était dans l’enfance de l’humanité, on est passé dans l’adolescence et aujourd’hui on est en pleine crise d’adolescence. Il faut non pas revenir sur la contestation de la société patriarcale qui est justifiée mais sur ce que l’on propose à la place, car faire exactement le contraire d’une erreur peut amener d’autres erreurs. Il est maintenant temps de s’efforcer de devenir adulte. J’invite à réfléchir à comment le faire et à le faire rapidement car le danger, qui commence à être bien visible, est celui d’un retour en arrière qui pourrait être terrible …

 

*Jean GABARD Conférencier et auteur de :

-  « Materner ou éduquer – Refonder l’école », 2016, Les Editions de Paris

- « Le féminisme et ses dérives – Rendre un père à l’enfant-roi » paru en 2006 et réédité en

2011, Les Editions de Paris

 

Propos recueillis par C. Darche

 

 

La place des pères et des mères

pour faire intégrer les limites aux enfants ?

 

   La place du père et de la mère dans la famille a considérablement évolué depuis une cinquantaine d’années et ne paraît toujours pas évidente aujourd’hui : plus que jamais, en ce début de XXIème siècle, elle pose question !

 

   Pendant des siècles, les rôles des hommes et des femmes ont été cadrés avec rigueur par la société patriarcale. La marche vers la démocratie a apporté, avec l’égalité en droits, des ouvertures. Aujourd’hui les hommes ne se sentent plus obligés de maintenir une posture rigide et acceptent de dévoiler leur sensibilité. Ils peuvent se permettre d’exprimer leurs sentiments et de participer à des tâches autrefois réservées aux femmes, sans pour autant sentir leur virilité défaillir. Ils sont même des papas beaucoup plus présents, plus proches, qui savent entourer leur famille de leur protection et de leur affection.    Si on ne peut que se féliciter du recul des comportements sexistes chez l’homme, celui-ci doit-il cependant devenir dans la famille « une femme comme les autres », une seconde maman ? Si l’homme peut « être dans l’affectif » et même dans le ludique avec ses enfants, doit-il, pour favoriser l’harmonie, entrer dans la dyade maman-enfant comme de nombreux papas s’y essaient avec plus ou moins de succès ? Doit-il oublier la fonction d’autorité à laquelle les « pères » traditionnels avaient le tord de s’identifier ?

 

L’idéologie égalitariste a parfois des difficultés à assumer la différence des sexes. La petite fille mise au monde par une personne du même sexe qu’elle et le petit garçon né d’une personne du sexe opposé n’ont pourtant pas le même rapport avec la maman qui leur a tout apporté et qui pour cela est perçue toute-puissante. Quand, en découvrant la différence des sexes, l’une se sent, comme sa référence et se croit hors des limites, l’autre souffrira de ne plus pouvoir s’identifier à son modèle premier. Pour supporter cette castration psychique, il a besoin de la refouler en se prouvant qu’il n’a jamais voulu devenir comme sa maman et qu’il n’a donc aucune raison de souffrir. Pour cela, il lui faut dénier sa fascination pour le féminin et se persuader qu’il est préférable d’être un garçon. Ceci l’amène à exhiber ses attributs masculins et à dénigrer ce qui appartient à la féminité. Si ce machisme grotesque n’a pas lieu d’être cautionné par l’adulte, il est pourtant indispensable pour l’enfant qui a besoin, à ce moment, de trouver un modèle d’homme dont il est fier pour pouvoir sortir de sa sidération de la femme et se construire différemment.

 

  Cette structuration différente du psychisme conditionne le rapport à la loi. La maman n’est perçue ni comme le papa et ni pareillement par les petits garçons et par les petites filles. Fantasmée toute-puissante, elle ne peut jouer les mêmes fonctions symboliques que le père. Ce qu’elle fait et dit est toujours interprété différemment par le tout petit enfant, qui, s’il peut enregistrer énormément de sensations n’a pas encore les moyens de tout comprendre. Cette maman peut, certes, faire preuve de sévérité. Si elle fixe seule des limites sans faire intervenir un tiers, l’enfant risque cependant de ne pas les intégrer. Il peut se soumettre mais cherche surtout à lui faire plaisir pour ne pas la perdre. Son but est de la copier pour rester dans la toute-puissance avec elle. Quand la maman veut le limiter, l’enfant lui n’a en fait qu’une idée : l’imiter. Il n’est jamais question de loi à respecter puisque les mots viennent d’un lieu où, pour lui, la limite n’existe pas. Il reste hors la loi (contrairement à l’enfant victime de l’autoritarisme qui peut la rejeter, lui, ne la connaît pas !).

Le compagnon (qui n’est pas forcément le géniteur ou le papa) n’a pas mis au monde l’enfant. Il n’est pas perçu tout-puissant et se trouve mieux placé pour faire intégrer les limites aux enfants. Pour cela il doit non seulement jouer la fonction symbolique de père en disant la loi mais aussi être écouté. Et il ne le sera que s’il est nommé père et donc valorisé par la mère.

En consentant à se présenter comme quelqu’un qui écoute le père, la maman entre alors dans la fonction de mère. En donnant l’autorité à un Autre différent, elle signifie à l’enfant qu’elle n’est pas toute-puissante puisqu’elle manque et qu’elle a besoin de quelqu’un. Cet homme mérite alors d’être écouté et la loi à laquelle il se plie et qu’il se contente de dire (il ne s’agit pas de faire sa loi), sera plus facile à accepter. L’exemple de ses parents acceptant leur non toute-puissance (L’homme au pouvoir absolu ne peut être dans la fonction de père) permettra aussi à l’enfant de mieux assumer sa propre castration.

 

Il semble donc que le tout petit enfant qui ne voit pas la réalité comme l’adulte, ait besoin de ce jeu pour intégrer la loi dans les premières années. Ce n’est que s’il l’assimile à cet âge, qu’il pourra, par la suite et après des années d’explications, comprendre que la loi puisse être dite aussi par la mère et par d’autres. Si la tendance est de le considérer très vite comme un grand, il ne faut cependant pas oublier que lui n’aspire qu’à fusionner avec sa maman. De même qu’il a eu des difficultés à supporter que sa maman ait eu besoin d’un homme pour enfanter (le mythe de la vierge Marie), il résiste longtemps à admettre que sa maman puisse être limitée et dans la loi. C’est en effet, pour lui, assumer qu’il n’est pas tout-puissant alors qu’il veut rester l’enfant-roi sans contrainte !  C’est pour cela qu’il reste longtemps nécessaire de répéter sérieusement mais sans se prendre au sérieux, ce qui n’est qu’un jeu.

 

 

La différence des sexes est une limite qui n’autorise pas les discriminations. Lorsqu’elle est assumée et donc gérée, elle permet aux hommes et aux femmes d’entrer en relation, de se structurer et de grandir. Elle n’est pas la cause ou la conséquence de la guerre des sexes mais au contraire source de liberté. Sa gestion intelligente est la condition de l’éducation des enfants et du vivre ensemble …

 

Jean GABARD 

 

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