-
Je soutiens les luttes légitimes des femmes pour faire reculer le sexisme, les discriminations, les violences dont elles sont victimes… Je peux comprendre aussi que des femmes qui s’investissent énormément dans ce combat en étant confrontées chaque jour à des situations totalement révoltantes, puissent se sentir agressées par des personnes (à plus forte raison si ce sont des hommes) qui critiquent le féminisme. Je le comprends d’autant plus que la montée d’un nouveau machisme est particulièrement inquiétant. Mais faut-il pour autant tout accepter du féminisme ? Faut-il rester dans un climat de guerre propice aux dérives idéologiques ? Ainsi, faut-il rendre le dialogue impossible avec tout interlocuteur émettant des réserves et le considérer alors, lui aussi, comme un ennemi à abattre ? … Certains courriers « au vitriol » que je reçois à propos de mon livre, me laissent penser qu’il n’est peut-être pas superflu de dénoncer après les méfaits du sexisme, les dérives d’une idéologie féministe dont les adeptes, qui savent se faire entendre, n’acceptent plus les questionnements. En effet, le simple fait de d’entrevoir la possibilité de dérives dans le féminisme leur paraît insupportable. Ces personnes rejettent le livre, avant de l’avoir ouvert, et place définitivement son auteur dans le camp du mal, du mâle dominant. En écrivant « Le féminisme et ses dérives. Du mâle dominant au père contesté », je revendique, certes, comme d’autres, une place pour le père, mais je condamne avec la même force la domination du mâle. Avec mes propositions, je pense défendre de mon mieux la dignité et l’égalité en droits des Hommes et des Femmes. Aujourd’hui (les courriers me le confirment) , des personnes de plus en plus nombreuses souhaitent le dialogue et peuvent accepter qu’un homme émette des idées pour une alternative au féminisme idéologique. -
échec scolaire ?
Comprendre et agir ensemble contre l´échec scolaire.
Alors que la question de l´échec scolaire occupe le devant de la scène et que de multiples solutions sont proposées ou ont déjà été adoptées sans beaucoup de résultats, ne serait-il pas nécessaire de se demander si les « nouvelles » méthodes pédagogiques sont vraiment adaptées à la situation et si le véritable problème ne se trouve pas ailleurs ?
Les propositions actuelles sur l´école viennent d´une vision du monde progressiste, qui s´est développée avec l´humanisme et les Lumières. En s´opposant à l´idéologie de la société patriarcale traditionnelle, tyrannique et machiste (C´est pourquoi il est possible de l´appeler « féministe » ), cette vision du monde est à la base de tous les mouvements libéraux (dont les mouvements féministes du XXème siècle). Aujourd´hui, alors qu´elle se bat à juste titre contre des mouvements réactionnaires, elle dérive cependant , au point de devenir parfois une idéologie qui n´accepte aucune remise en cause. Cette nouvelle idéologie devenue dominante ( approuvée par la majorité des femmes et des hommes), en arrive à confondre liberté avec spontanéité et à transformer l´égalité en droits en un droit à l´égalité. Dans un renversement d´attitude, une autre dérive fait des valeurs dites « féminines » autrefois injustement ridiculisées les seules valeurs dignes d´être développées.
Cette idéologie dite « moderne » a influencé toutes les réformes faites ces trente dernières années à l´Ecole. Des méthodes pédagogiques ont été considérablement améliorées et elles continuent d´être perfectionnées pour rendre plus intéressants et plus efficaces les apprentissages. (Cf. proposition d´un nouveau système d'Évaluation Par Contrat de Confiance (EPCC)) L´élève, de milieu aisé ou défavorisé, devenu le centre du système scolaire, est pourtant de moins en moins motivé et l´échec scolaire, loin de diminuer, s´accroît. Alors, malgré les intentions louables des réformateurs, ne serait-il pas nécessaire de faire une pause et de se demander si ces réformes n´ont pas aussi des effets pernicieux ? En effet, à force de vouloir changer, en invoquant le fait que les méthodes d´enseignement sont inadaptées et mauvaises (ce qui revient très souvent à remettre en cause ceux qui les ont adoptées ou ceux qui n´adoptent pas assez bien les nouvelles), les élèves (qui sont alors très attentifs), trouvent de bonnes raisons de ne pas être motivés et ainsi de ne pas faire l´effort de travailler. Comment, d´ailleurs, pourraient-ils avoir envie d´écouter des maîtres (le mot « maître » lui-même est devenu tabou) quand ce qu´ils entendent dans les médias et même parfois dans la bouche de responsables de l´Education Nationale va toujours dans le sens d´une critique des éducateurs qui ne seraient jamais assez attentifs, justes, compétents, modernes... Parce que la fonction éducative a été détournée en autoritarisme pendant des siècles, des « pédagogues » dans la réaction « jettent le bébé avec l´eau du bain », et donnent l´impression de prendre le rôle d´une maman qui viendrait écouter l´enfant et le défendre en lui donnant raison contre le père. Alors que l´évanouissement de la fonction de « père » a une responsabilité certaine dans la crise que traverse notre société, ils contribuent à l´achever en privilégiant le rôle maternant des enseignants. Et pourtant, les enfants ont besoin de « père » pour se structurer. Sans repère ne deviennent-ils pas très souvent des enfants « hors la loi », incapables, à l´école, de respecter les règles de l´orthographe, de la grammaire, du calcul, de la discipline... indispensables pour pouvoir apprendre ? S´il n´est pas question de les faire revenir à des méthodes peu performantes et inhumaines, est-ce en les maintenant dans un cocon fusionnel et en continuant d’en faire des enfants-rois, qu´ils apprendront à devenir des citoyens, adultes, responsables, capables de faire vivre la démocratie ?