« Dans tous les domaines, nous voulons fusionner avec l’infantile. »
Philippe Muray
L’hommage à Johnny Hallyday : une journée exceptionnelle !
Il est vrai que la rue n’est pas toujours très calme aujourd’hui. Je ne vais pas dire le contraire moi qui dénonce les dérives féministes de ces 50 dernières années, avec la montée des incivilités, de la délinquance, de la violence... J’aimerais cependant faire quelques remarques à propos de cette journée aux dire de certains, «Formidable ! Inoubliable ! Exceptionnel ! Historique ! … à la démesure du chanteur » Johnny Hallyday.
Il faut reconnaître qu’il y a beaucoup plus de chance d’avoir un rassemblement calme lorsque celui-ci a lieu pour rendre hommage à une personne décédée que tout le monde admire que lors d’une manifestation contre un gouvernement, bien vivant et en place pour un certain temps, que tout le monde déteste. Plus de chance aussi quand le rassemblement est constitué de personnes de tous âges (et même d’une majorité de personnes relativement âgées) que lorsque cette population est jeune. (Je ne crois pas, d’autre part, que les rassemblements autour de Johnny aient été toujours très calmes et « bon enfant » dans les années 1960 …)
Des rassemblements dans le calme, il y en a déjà eu et il y en aura d’autres. Les humains ont naturellement envie de retrouver la chaleur, la sécurité, l’harmonie, l’unité qu’ils ont connues dans le ventre de leur génitrice. Dans une société, en manque de père et de repère et qui se féminise forcément, la nature reprend ses droits et cette envie est décuplée. Et il est assez facile de retrouver d’aussi belles sensations dans de grands rassemblements où on se sent uni par le même motif. Le danger est cependant là, dans la mesure où peu importe la cause quand le plus important est d’éprouver de belles émotions (jusqu’aux XVIII siècle les émotions étaient interdites !). Peu importe le cocon pourvu qu’on ait l’ivresse ! Et ces belles émotions peuvent être ressenties dans les J.M.J. (alors que plus de la moitié des jeunes présents ne sont pas d’accord avec les positions du pape), à l’occasion de la victoire des bleus au mondial de foot de 1998 (on a vu ce qu’a duré l’unité « blacks blancs beurs »), mais aussi aux rassemblements Place de Venise à Rome ou à Nuremberg…
Un grand rassemblement dans le calme et l’unité n’est donc pas la garantie d’une qualité. Il l’est d’autant moins quand ce besoin d’unité et de sécurité entraîne, la nostalgie, le repli sur soi, la peur de la différence et fait verser vers le nationalisme, la xénophobie, le racisme et même le sexisme.
Il faut donc plutôt souhaiter que de telles rassemblements où les émotions étouffent la réflexion, restent exceptionnelles, c'est-à-dire qu’ils se renouvellent le moins possible et que l’on trouve d’autres plaisirs et pourquoi pas la joie dans les projets que l’on fait avancer.
Jean GABARD
Auteur conférencier
relations hommes / femmes éducation des enfants
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