Le pessimiste se plaint du vent,
l'optimiste espère qu'il va changer,
le réaliste ajuste ses voiles.
William Arthur Ward
Lundi 20 août 2012
Sur France Inter
"le débat de midi"
animé par Thomas Chauvineau entre midi et 13 heures.
Sur le thème de la place des femmes dans la société : « Peut-on encore se mettre en jupe ? »
Participants :
- Najat VALLAUD-BELKACEM ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement
- Christine BARD : historienne, professeur à l’Université d’Angers
Auteur de « Ce que soulève la jupe - Identités, transgressions, résistances », Autrement, (2010)
« Une Histoire Politique du pantalon », au Seuil (2010)
« Les féministes de la deuxième vague » aux éditons Presses Universitaire de Rennes (2012)
Elle va publier sous peu « Idées reçues sur le féminisme » Le Cavalier Bleu (31 octobre 2012)
- Sophie PELLOUX organisatrice du printemps de la jupe et du respect à Lyon
- Jean GABARD, auteur de « Le féminisme et ses dérives – Rendre un père à l’enfant-roi », animateur de conférence-débat sur l’éducation des enfants et les relations hommes/femmes
La « diabolisation » de l’homme face à la tenue
vestimentaire des femmes
De nombreuses religions ont imposé une différence de tenue vestimentaire entre les hommes et les femmes. Les religions chrétienne, juive, musulmane … recommandaient et recommandent encore aux femmes de se couvrir en public. Parce que cette règle a été réduite à une humiliante obligation par des partisans de « la lutte contre le vice et pour la défense de la vertu » [1], elle est devenue le symbole de l’oppression de la femme. Réagissant contre des intégristes de tous bords au nom de « la liberté » et de « l’égalité » des sexes, l’idéologie « féministe » défend le droit des femmes de se vêtir comme elles le souhaitent. Ainsi, suivant la politique du « tout sauf le tchador », de plus en plus de femmes, dans tous les lieux, adoptent des tenues qui n’ont jamais été aussi légères. Françoise Giroud elle-même évoque « ces jupes si courtes que la tentation est quasi irrésistible de glisser une main dessous, ces jambes qui n’en finissent pas, ces seins à peine voilés, ces pantalons collants, ces étuis qui portent le nom de robes et qui dessinent chaque pouce du corps » [2]. Les tenues très déshabillées en public (seins nus sur les plages, profonds décolletés, mini jupes…) sont devenues si fréquentes qu’elles sont censées ne plus choquer personne. Elles sont banalisées afin que les femmes soient aussi « libres » que les hommes. L’émancipation des femmes passe ainsi par la libération de leur posture et de leur gestuelle. Nombreuses à ne plus supporter d’être définies par rapport à leur sexe, elles peuvent pourtant exposer avec assurance et innocence les emblèmes vivants de leur féminité. Femmes objets de désir, elles se comportent instinctivement en sollicitant les pulsions des mâles et ceux-ci doivent faire appel à leur raison, se comporter en pur esprit et n’avoir qu’un désir « flottant » [3] ! Le regard qui n’a plus rien à déshabiller doit rester fuyant et anonyme. Le mâle séduit ne doit pas regarder ce qui est fait pour l’attirer. Il doit surtout éviter de manifester un désir qui pourrait être interprété comme une « proposition sexuelle non voulue », autrement dit du harcèlement sexuel. Quand on sait que chez lui, tout désir suscité et non assouvi n’apporte que frustration, il devient alors possible de comprendre son manque de naturel. Pourtant, si les hommes ne culpabilisaient pas autant par rapport aux femmes, ne pourraient-ils pas, pour imiter les « va-t-en guerre » américaines, accuser d’exhibitionnisme et même de harcèlement sexuel les adeptes de la mode libérée ? Cette exposition des corps n’est-elle pas un « comportement non verbal ou physique à connotation sexuelle » [4] et « une proposition sexuelle non voulue » ? Les hommes ne sont-ils pas « agressés » continuellement et sans leur consentement par un environnement de plus en plus érotisé ? Ne leur arrive-t-il pas d’être captivés et même de perdre la tête sans l’avoir recherché ? Il serait possible d’en rire, si certains ne la perdaient pas au point de ne plus savoir « où ils habitent » en reniant femmes et enfants et si d’autres plus ou moins frustrés et frustres ne laissaient alors la voie libre à leur spontanéité, voire à leurs pulsions. Si l’abus de pouvoir des hommes prenant plaisir à « prendre le corps » des femmes sans leur consentement doit être considéré comme un crime odieux, est-il obligatoire que l’abus de la toute-puissance de certaines femmes prenant plaisir à « prendre la tête » des hommes devienne la norme ? Comme le dit Tony Anatrella, « dans ce cas, nous sommes en plein déni corporel (…) teinté d’exhibitionnisme, car il s’agit bien là de montrer ce qui habituellement est érotisé [5]. »
En général peu excitée par la nudité des mâles, la femme quant à elle a des difficultés à concevoir le désir qu’elle suscite. Elle a tendance à juger anormal tout comportement différent du sien. Alors que la révolution sexuelle prônant la spontanéité s’attachait à libérer le désir, il est aujourd’hui demandé à l’homme de s’en libérer en le maîtrisant. Les règles de comportement, ou plutôt l’absence de règles, supposent que l’homme nouveau possède la maîtrise de son inconscient ! Cette « révolution introuvable » fait de lui un déséquilibré et le met à l’index.
[1] « milices de la lutte contre le vice et pour la défense de la vertu ». Nom donné aux milices des Talibans
[3] Jean-Claude Kaufmann, Corps de femmes, regards d’hommes, sociologie des seins nus, Nathan, 1998.
[5] Tony Anatrella, Le sexe oublié, Flammarion, 1990.
Pour échapper au « no futur », il est cependant encore temps d’inventer un sens à la vie et des jeux qui permettent de nouer de nouvelles relations. Il est possible de se servir avec humour de valeurs, qui comme des vérités permettent de vivre. Les mathématiques ne sont plus sûres à 100 pour 100, pourtant elles sont toujours opératoires ! L’homme adulte devrait peut-être alors reconsidérer les « libérations » des sociétés dites « modernes », « post-modernes » ou « hypermodernes » et réfléchir pour aller vers une meilleure « co-naissance ». Aussi est-il vraiment obligatoire que le versant enfant et féminin autrefois étouffé devienne aujourd’hui maître tout-puissant ? Comme les artistes, il doit pouvoir être entendu quand il parle de notre nature, mais doit-il pour autant détourner l’Homme de la culture ? L’écouter, certainement, mais lui obéir inconditionnellement, ce n’est pas sûr ! L’adulte gérant sa fascination pour la féminité et n’ayant plus autant peur d’être débordé devrait pouvoir l’aimer comme elle est, sans pour autant se laisser guider par elle. Assumant son imperfection et n’agissant plus sous la crainte de la sanction divine, il devrait pouvoir trouver, avec la raison, non pas des recettes strictes mais des règles du jeu pour l’aider à jouer le mieux possible sa vie.
Extraits de "le féminisme et ses dérives - Rendre un père à l'enfant-roi"
Je serai en Belgique le 14 juin pour l'enregistrement d'une nouvelle émission de La Pensée et les Hommes pour la RTBF
avec le Dr Van Wettere Jean-Paul, médecin spécialiste en neuropsychiatrie et Jacques Lemaire
L’émission de télévision de la RTBF
En quête de sens : La Pensée et les hommes -
Le féminisme et ses dérives
Jean Gabard et Jacques Lemaire
Créé le Mardi 5 Juin 2012
Diffusion le mardi 5 juin en fin de soirée sur La Une
Rediffusion le vendredi 8 juin à 19 heures 05 sur La Trois
à voir sur le site de la RTBF :
http://www.rtbf.be/video/v_en-quete-de-sens?id=1734681&category=info
"La place des pères et des mères
pour faire intégrer les limites ?"
résumé de la conférence animée au Conseil Général des Alpes Maritimes par Jean Gabard
disponible dans
Le RELAIS
LETTRE AUX PROFESSIONNELS DE LA PETITE ENFANCE ET AUX PARENTS
http://www.cg06.fr/cms/cg06/upload/servir-les-habitants/fr/files/journal-relais-21.pdf
Prochaines conférences à Saint-Palais (64), à Saint-Omer (62) aux Avenières (38), à Montbrison (42), à Krautergersheim (67), à Kaysersberg (68)
Vous pouvez écouter ou réécouter l'émission de la RTBF,
La Vie du Bon Côté :
"Qu'attendent les mères d'un père ?"
http://www.rtbf.be/radio/podcast/player?id=1715108
Je serai en Belgique
le 22 mars 2012 à Charleroi
pour l'enregistrement d'une émission TV pour la RTBF
le 24 mars à 20 h à Soumagne près de Liège (info@laconvi.be)
pour une conférence
"Avec des enfants, Vénus peut-elle se passer de Mars ?"
le 25 mars à 15 h à Boitsfort (Bruxelles)
pour une conférence à la Librairie Abao www.abaobxl.be
"rendre un père à l'enfant-roi"
le 26 mars de 14 à 15h30 à Mons
pour l'émission "La vie du bon côté" sur VIVACITE
"Qu'attendent les mères d'un père ?"
http://www.rtbf.be/vivacite/emissions_la-vie-du-bon-cote?emissionId=1581
Dans le n°34 Hiver 2012 du Magazine des Livres un commentaire de Stéphane Beau sur Le féminisme et ses dérives - Rendre un père à l'enfant-roi
MAGAZINE DES LIVRES n°34
HOMMES/FEMMES
Le féminisme et ses dérives ! En voilà un sujet diablement glissant en ces temps consensuels où toute velléité de défendre les droits de « l’homme » - avec un petit « h » - est au mieux associée à une forme de ringardise affligeante, au pire à une dérive révisionniste visant à nier la réalité des violences faites aux femmes. Sujet glissant, mais foutrement (c’est le cas de le dire) salutaire !
La thèse de Jean Gabard peut se résumer en quelques mots. Selon lui, la question du rapport entre les sexes a été prise en otage par la pensée féministe, à tel point que, « les hommes ont presque un devoir de repentance d’appartenir à la race des hommes dominants et une obligation de soin, (…) En effet, ne pas faire aujourd’hui l’éloge des femmes et de la féminité est devenu refus du changement, du progrès ».
Certes, l’étude de Jean Gabard n’est pas dénuée de points discutables. On peut par exemple trouver que son approche psychanalytique de l’origine des rapports hommes/femmes est un peu rapide, notamment quand il explique que, dès la préhistoire, l’homme s’est servi « du pouvoir comme d’un barrage pour dompter le torrent magnifique que représente la femme toute-puissante ». On peut également estimer que son souci de rattacher presque systématiquement la notion d’autorité à celle de paternité est un peu caricatural. L’autorité paternelle a du plomb dans l’aile, certes, mais de là à nouer un lien direct entre cet état de fait et toutes les dérives délinquantes et « hors la loi » qui agitent nos sociétés, il y a une marge.
Mais au-delà de ces limites, le livre de Jean Gabard présente au moins une inestimable qualité : il est « discutable », justement, c'est-à-dire qu’il invite à la discussion dans un domaine de pensée qui l’interdit normalement presque systématiquement. Il met les pieds dans le plat du discours féministe avec beaucoup d’à-propos, d’intelligence et de modération. Il vient notamment bousculer cette théorie du « genre » qui tend, depuis quelques années, à envahir tout l’espace de la réflexion sur la question des rapports de sexes, à tel point que toute tentative de décryptage de ce concept flottant est aussitôt assimilée à une attaque directe contre les femmes. Et pourtant (… L’auteur de l’article,Stéphane Beau, donne son point de vue sur la théorie du genre …)
Là où d’autres (Eric Zemmour, Alain Soral …) vont rester sur une défense assez plate, polémique et machiste de la virilité, Jean Gabard pose le débat avec beaucoup de nuance. Il n’assène pas ses vérités, mais interroge la réalité qu’il constate.
Le féminisme et ses dérives devraient pouvoir servir de base à une vraie réflexion, enfin adulte, sur les rapports hommes/femmes. Mais le discours féministe est maintenant tellement bien ancré dans les cervelles que ce livre ne sera considéré par beaucoup, je le crains, que comme une provocation sexiste supplémentaire. C’est bien dommage… et inquiétant.
Stéphane Beau
Mercredi 18 janvier 2012 de 8h30 à 9h, sur SUD RADIO
j’étais interrogé par Robert Ménard sur la parité.
Quelle place êtes-vous prêt à laisser aux femmes ?
http://www.sudradio.fr/156/menard-en-liberte
“Le féminisme et ses dérives” de Jean Gabard
Publié le 24 février 2012
Classé dans Ce que j'en pense / Coups de coeur | Laisser un commentaire
Je n’aime pas son titre qui ne dit absolument pas la richesse pragmatique de son contenu. Un livre qui parle des femmes, des hommes et de leur relations avec beaucoup d’intelligence, perspicacité et de simplicité.
Il m’a donné une clef de compréhension nouvelle de nos rapports homme/femme qui change la nature de mes relations.
Loin de partager la nostalgie de la société patriarcale traditionnelle ou les illusions féministes, ce livre suggère de changer de cap. SI nous voulons ne pas sombrer dans un désenchantement propice à la montée des extrêmes, dans les comportements sociaux… Il nous faut proposer d’autres projets capables de créer du lien et de donner envie de vivre ensemble.
Je l’ai dévoré, raturé de partout et trimballé dans mon sac dans tout Paris : Il remet en question nos cadres de référence, rappelle les repères fondamentaux de notre humanité : homme et femme différents et complémentaires, enfants ayant besoin de pères et de mères à leur place pour grandir dans leur liberté…
Parité, justice ou théorie du genre ?
Le sujet de la parité semble de plus en plus poser problème dans les relations hommes/femmes alors qu’il n’y a pourtant jamais eu autant de personnes qui y soient favorables. Alors pourquoi ces difficultés ?
Qui ne crie pas à l’injustice et qui peut oser contester les revendications de parité quand sont donnés les chiffres de la sous représentation des femmes en politique et dans les conseils d’administration, les écarts de salaire pour le même travail avec le même diplôme etc… ?
Les positions quasi unanimes face à de telles aberrations devraient normalement permettre d’arriver rapidement à des solutions et pourtant il n’en est rien. Le problème est-il abordé comme il le faudrait ?
Ne faudrait-il pas avant de demander la parité, qui n’est autre que le résultat escompté, procéder par étape et réclamer d’abord des moyens de justice pour régler ce qui peut l’être ? Ne pourrait-on pas commencer par se demander pourquoi les hommes politiques n’arrivent pas à trouver un moyen pour que les hommes politiques respectent la loi que les hommes politiques ont votée ?
Et peut-être aussi pourquoi la loi sur l’égalité salariale connaît-elle autant de difficultés à être appliquée ?
Si un meilleur équilibre est tout à fait souhaitable la parité l’est-elle vraiment ?
Pour faire avancer la liberté, il a fallu mettre en place des séries de mesures. Cela a pris des siècles et ce n’est pas encore fini. Alors est-ce raisonnable de demander directement la parité ? D’ailleurs si un meilleur équilibre est tout à fait souhaitable la parité l’est-elle vraiment ?
Cette revendication est en effet contradictoire. D’un côté on voudrait que les comportements et les performances soient exactement les mêmes entre hommes et femmes, qu’il n’y ait plus de différences et d’un autre côté on voudrait en faire deux catégories différentes, égales en nombre …
Dans la revendication de parité qui paraît totalement légitime au premier abord, il y a en fait embrouilles : derrière la revendication de parité, il y a une autre arrière-pensée idéologique. Sous couvert de demande de justice on cherche à faire passer l’idée non pas simplement qu’il ne doit pas y avoir de discriminations mais que les différences entre les hommes et les femmes n’existent pas !
Pour qu’il puisse éventuellement y avoir la parité totale, il ne faudrait aucune discrimination sexiste et aucune construction sociale sexiste. Mais il y a aussi une autre condition et non des moindres : que les hommes et les femmes soient totalement à égalité non plus simplement en droits mais en identité et dès le début de leur vie. Ce qui voudrait dire qu’il n’y aurait pas, entre les hommes et les femmes de différence biologique ni de différence dans la structuration du psychisme (qui tient en grande partie au fait d’être né d’une personne du même sexe pour les filles et d’une personne du sexe opposé pour les garçons)
Ce n’est plus la parité qu’il faut demander, mais la justice.
S’il n’y avait pas de différence biologique et de différence de structuration du psychisme, on ne pourrait que réclamer la parité (et en oublier même les contradictions).
Mais s’il y a, en plus de la construction sociale et des discriminations sexistes, une différence biologique et une différence de structuration du psychisme, ce n’est plus la parité qu’il faut demander (celle-ci est une utopie par définition impossible, à moins de l’imposer et de chercher à changer l’humain … ce qui est le propre des régimes totalitaires !), mais la justice. Celle-ci consiste à lutter contre toute construction sociale sexiste et contre toute discrimination sexiste. Il est même alors possible d’oser la fraternité en cherchant des mesures pour favoriser l’équilibre entre les deux sexes (et pourquoi pas des discriminations positives ?).
On en finirait peut-être alors avec la catégorie « hommes » éternellement coupables et la catégorie « femmes » éternellement victimes. Il n’y aurait plus qu’une catégorie d’humains démocrates, avec leurs imperfections mais limités par des lois égales pour tous et sanctionnés pareillement quand ils ne les respectent pas (ce qui n’est pas le droit à l’égalité mais l’égalité en droits).