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émission "La Smala" Radio Suisse Romande

 

 

* L’émission "La Smala", hebdomadaire de La 1ère de la Radio suisse
romande (radio suisse de service public), s'intéresse, chaque samedi de 9h30
à 11h00, à la vie des familles, celles de sang comme celles de coeur, en
parlant de toutes les générations à travers témoignages, reportages,
interviews et informations pratiques (voir notre site www.rsr.ch/smala).

 

 

 

 

 



Le samedi 31 mars 2007, dans l’émission La Smala,

 

Lucille Solari fait un compte rendu de mon livre.

 

 

 

Vous pourrez l’écouter prochainement sur mon site.

 

 

 

Suite à cette émission, voici le courrier que j’ai adressé à La Smala.

 

       Il me semblait que mon refus du sexisme et des idéologies passéistes était aussi nette que ma dénonciation des dérives du féminisme. Le titre de ma dernière partie : « Changer de direction sans retour en arrière » et ma volonté de sortir d’un manichéisme stérile n’ont apparemment pas suffi à éviter les malentendus puisque Lucile Solari a pu trouver que mon « analyse cachait des velléités réactionnaires ». S’il y a eu incompréhension c’est que je n’ai sûrement pas été assez clair. Je vais donc préciser à nouveau ma pensée.

 

Je parle de l’idéologie « féministe » entre guillemets parce que je n’étudie pas uniquement les mouvements féministes des années 1970 mais une vision du monde qui se manifeste surtout à partir du XVème siècle et qui s’oppose radicalement au machisme de la société patriarcale traditionnelle.

 

Je ne dis jamais que ce « féminisme » est responsable de tous les maux de la société puisqu’il nous a apporté la démocratie et l’égalité en droit entre les hommes et les femmes. Je dénonce par contre les dérives de cette vision du monde qui devient chez certains une idéologie (ce qui me paraît déjà être une dérive).

 

Ce n’est pas parce que je dénonce l’idéalisation des valeurs féminines que je souhaite pour autant revenir à l’époque où les valeurs masculines étaient dominantes. A aucun moment je n’émets le souhait d’un retour en arrière, comme l’espère les mouvements réactionnaires que je réprouve. Au contraire je m’oppose à tout conservatisme et même à celui d’un certain féminisme qui se bloque sur des positions défensives et refuse la critique qui fait progresser. Je propose de sortir de la crise d’adolescence de l’humanité pour avancer vers un monde plus adulte. Les valeurs masculines ni les féminines ne sont pas pour moi un idéal. S’il devait y avoir un projet, ce serait que l’Homme avec un H majuscule arrive à gérer sa masculinité et que la Femme avec un F majuscule arrive elle-aussi à gérer sa féminité pour devenir vraiment Humains. Ceci exige le respect de règles dont l’idéologie féministe ne veut plus, parce que les anciennes ont été détournées ou parce qu’elles s’opposent à l’envie de liberté et de spontanéité.

 

Je dis que les hommes qui n’acceptaient pas la différence des sexes n’ont pas toujours été conscients de leur violence physique envers les femmes. Je dis aussi que les femmes aujourd’hui sont parfois elles aussi violentes avec les hommes parce, déniant cette différence, elles ne sont pas davantage conscientes de leur violence psychique. Je ne cherche ni à atténuer les responsabilités des uns ou des autres mais au contraire à ce que les hommes et les femmes prennent en compte la différence de l’autre et réalisent la violence dont ils sont les uns et les autres capables.

 

 

 

Je dis de l’école qu’elle est « la succursale du foyer » dans la mesure où les mêmes méthodes éducatives, à mon avis trop maternantes, s’appliquent à l’école comme à la maison. Qu’y a-t-il de péjoratif et à plus forte raison de réactionnaire dans ce jugement ?

 

 

 

Ce n’est pas parce que le machisme a plus de 100 siècles et qu’il est encore très présent, qu’il faudrait maintenant à tout prix rester dans la victimisation de l’ensemble des femmes et la diabolisation de l’ensemble des hommes. Cette nouvelle bien-pensance n’a-t-elle pas assez durée ? Je doute qu’elle fasse beaucoup progresser le débat et qu’elle favorise l’amélioration des relations hommes-femmes et par la même l’éducation de nos enfants qui en dépendent. Il me semble donc nécessaire d’arrêter de confondre - liberté et toute-puissance - égalité en droits et droit à l’égalité - les rôles traditionnels sexistes avec les fonctions de père et de mère - les mauvaises utilisations des règles traditionnelles et les règles nécessaires - l’autoritarisme et l’autorité.

 

 

 

 

Faisant preuve d’un grand professionnalisme, Lucille Solari me répond en reconnaissant que le mot « réactionnaire » « est sans doute excessif » mais que quelques passages l’ont fait « légèrement sursauter ». Elle souhaite continuer le débat et me promet de me contacter par téléphone pour « un droit de réponse ».

 

 

 

En attendant, je lui envoie une réponse écrite :

 

                  

 

     Certaines personnes m’accusent de tenir un discours réactionnaire et essaient de se justifier en me prêtant des propos que je n’ai jamais tenus. J’ai l’habitude et en général, je réponds pour m’expliquer quand je le peux. Vos réserves étaient plutôt modérées et je vous remercie, de me permettre de vous donner mon avis, de l’écouter et de me répondre. Le dialogue a pour but d’essayer de mieux se comprendre et j’apprécie que vous le permettiez.

 

 

 

        Mon analyse et mes propositions, je le reconnais, peuvent être facilement interprétés dans un mauvais sens et c’est pourquoi, je ne suis pas surpris des réactions épidermiques (parfois à la seule lecture du titre) de femmes, qui ont souffert et qui souffrent encore du sexisme des hommes. Comme vous le dites, et je suis pleinement d’accord avec vous, il y a encore tant à faire pour que les droits des femmes soient respectés ! Ma dénonciation des dérives peut laisser croire que je m’oppose aux conquêtes féministes, mais j’espère que vous avez pu réaliser qu’il n’en est rien, que comme vous je crains le retour en force du machisme, que comme vous je reste persuadé que la démocratie n’est jamais acquise et qu’il faut constamment rester vigilant pour la défendre.

 

        Je ne rends pas les femmes responsables de leur sur représentation dans les filières de l’éducation mais je constate simplement que ce sont elles qui ont le plus d’influence sur les enfants. Les dérives que je dénonce, en général, ne sont d’ailleurs pas le seul fait des femmes mais aussi celui des hommes qui font de la vision du monde féministe une idéologie déviante. Il est vrai que le combat nécessaire contre un adversaire redoutable ne favorise pas toujours l’objectivité. Mais heureusement, comme vous le dites aussi, ce n’est pas le fait de tous les féministes !

 

 

 

 

 

Vous trouverez prochainement sur mon site, l’interview diffusé dans l’émission du 09 juin 2007.

 

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