« Il est ordinaire de voir les bonnes intentions, si elles sont conduites sans modération, pousser les hommes à des effets très vicieux »
Montaigne
Réédition
« Le féminisme et ses dérives – Rendre un père à l’enfant-roi »
Les Editions de Paris, (54 rue des Saint-pères 75007 Paris, 01 45 44 16 22, les-editions-de-paris@wanadoo.fr)
En librairie le 03 novembre 2011
Mes prochaines conférences
27/09/11 - Université du Temps Livre de Dreux : le féminisme et ses dérives
04/10/11 - Conseil Général des Alpes Maritimes : la place des pères et des mères pour faire intégrer les limites
Quelques extraits (de mon essai)
sur le sexisme, sur la société patriarcale traditionnelle, sur les tentations populistes, sécuritaires, autoritaires …
P.42
« Le préambule de la Constitution de 1946 stipule : « la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme ». Avec cette « égalité » reconnue, les femmes sont en général sorties des rôles traditionnels. Elles ne sont plus autant qu’avant reléguées aux tâches subalternes et ont le droit de s’exprimer et faire valoir leur point de vue sur tous les sujets. Certes, ceci n’empêche pas qu’il y ait encore des domaines où les femmes sont encore peu écoutées et qu’il y ait même encore trop souvent non respect de leurs droits. Ces atteintes aux droits des femmes sont heureusement condamnées, en France, et de moins en moins fréquentes. »
P.45
« L’ancienne idéologie mise en place dès la préhistoire par les hommes et pour leur domination est encore soutenue par quelques intégristes mais paraît aujourd’hui « ringarde ». »
« En effet, contestant l’idéologie traditionnelle, des hommes et des femmes, influencés par les humanistes et les philosophes des lumières, ont adopté des positions plus libérales et même démocratiques. »
P.54
« En faisant de la différence un défaut, les racistes s’évitent une remise en cause et se donnent le droit de se défouler en haïssant. En choisissant d’inférioriser les femmes qui les intriguent, les hommes sexistes se rassurent sur leur identité et légitiment ainsi leurs pouvoirs. »
p.78
«Ne serait-ce pas déjà, parce que les hommes pensaient que les femmes n’étaient pas à « leur niveau » que pendant des millénaires ils les ont considérées inférieures ? »
p.81
« Après des siècles de négation et d’humiliation de la femme, la crise d’adolescence de l’humanité conduit à une féminisation de la société. »
p.120
« Dans une société qui valorisait l’homme, le garçon pouvait être fier de le devenir et le refoulement indispensable était facilité. Soutenu dans la durée par la misogynie ambiante, celui-ci ne permettait cependant pas au petit homme d’apprendre à s’en passer et à assumer sa non toute-puissance. Restant dans la sidération de « La femme », il ne pouvait que se prendre au sérieux dans un rôle d’homme qu’il était incapable de jouer sérieusement. »
p.125
« Nombreuses sont les personnes qui, refusant tout autant l’enlisement dans une crise de « libertarisme » que les dérives réactionnaires, sentent la nécessité d’un changement de direction. De nouvelles voies se profilent qui prennent en compte les héritages du passé, en essayant de les comprendre et de les adapter à une humanité qui, sortie de l’enfance et en fin de crise d’adolescence, aspire à devenir adulte. »
p.134
« Le mâle dominant a voulu parler au nom de la Raison que certains sages avaient approchée. Resté dans l’enfance et se prenant au sérieux, il se situait pourtant souvent au niveau de l’imaginaire et n’exprimait que sa masculinité. Légitimant sa fonction par son origine divine et étant incapable d’accepter le doute, il s’est identifié à Dieu et s’est doté d’un pouvoir absolu, arbitraire et tyrannique. Se prétendant supérieur, il a confondu autorité et autoritarisme. Il a ainsi mis en place des structures qui aliènent alors que le vrai leader, dirigeant avec du recul, est au contraire un chef qui fait grandir et qui rend libre. « L’autorité, dit Hannah Arendt, implique une obéissance dans laquelle les hommes gardent leur liberté ». »
« L’homme qui gère mal sa masculinité et se prend au sérieux dans un rôle de père, de mari, d’homme, se conduit en macho. L’homme enfant a failli dans sa fonction. Son utilisation dévoyée du pouvoir a été logiquement contestée par les mouvements démocratiques et féministes. »
p.97
« En leur disant « Big mother is listening you », ils ne la font pas grandir. Ils prennent même le risque de passer pour de « mauvaises mères » et de se voir préférer des leaders populistes qui, n’ayant pas le pouvoir, peuvent promettre « un autre monde » et leur dire, sans risque de les décevoir : « j’ai fait un rêve pour chacun d’entre vous. N’ayez pas peur de rêver*. » Cependant, en suivant les émotions les plus primaires contre la raison, en choisissant la spontanéité contre la réflexion, la proximité contre la distance, ces démagogues veulent bien tenir la main de Marianne, mais c’est davantage pour profiter de ses charmes que pour défendre les valeurs de la République. »
* « La France retrouvée », Bulletin du Front National entre le premier et le second tour de l’élection présidentielle, mai 2002.
p.151
« L’humain enfant s’est structuré dans des sociétés patriarcales aux règles simples et strictes. En grandissant, il a rejeté les contraintes qui devenaient trop rigides pour lui. »
« Ainsi, après l’enfance et l’adolescence, ne serait-il pas logique de changer de vision du monde et d’envisager le passage à l’âge adulte ? N’est-ce pas d’autant plus nécessaire que les désordres qui résultent de cette crise favorisent la montée en puissance des partisans d’un « ordre nouveau » déjà trop connu, disposant de moyens de destruction de plus en plus inquiétants ? »