Elisabeth Badinter A propos de son livre : « Le conflit - La femme et la mère »
J'ai beaucoup de respect pour Mme Badinter pour ce qu'elle a fait pour le féminisme (et donc pour les hommes et pour les femmes) en défendant les droits des femmes mais aussi en dénonçant les dérives de certains féministes.
Le débat qui s’installe à propos de son dernier livre ne me semble pas cependant très original. Si je mets de côté ceux qui reprochent à Elisabeth Badinter de défendre les juifs ou le capitalisme, je n'entends très souvent parler que d’opposition entre l’idéologie "naturaliste" et l’idéologie "constructiviste".
Ne serait-il pas possible de sortir de ces deux réactions qui s'entretiennent et qui évitent de progresser ?
Elisabeth Badinter pense que toute différence entre homme et femme vient de la construction sociale, c'est-à-dire de son éducation et qu’il s’agit donc d’une injustice. Si cela était vrai, elle aurait raison de rêver, comme elle le fait, à l’androgynat. Pourtant elle semble se contredire quand elle entrevoie elle-même une troisième voie ! En disant "qu'il y a un privilège à naître d'une personne du même sexe" (dans « XY ») ne montre-t-elle pas qu'il y a bien une différence entre les hommes et les femmes ? Une différence qui n'est pas dans la nature et qui n'est pas non plus dans l'éducation mais dans la structuration du psychisme totalement indépendante de la culture ! En effet quelle que soit la civilisation, le petit garçon et la petite fille naissent d’une maman et le rapport à celle-ci ne peut être le même si l’on est homme ou femme.
Alors comment des personnes peuvent-elles encore dénier cette influence sur la structuration du psychisme ? N’y a-t-il pas de leur part volonté de défendre à tout prix l’idéologie féministe dominante ? N’y a-t-il pas une mauvaise foi certaine quand ces personnes dénient cette part inconsciente alors qu’elles n’hésitent pas à aller chercher dans l’histoire familiale, voire dans des vies antérieures les « raisons » de certains comportements ?
Jean GABARD auteur de Le féminisme et ses dérives Du mâle dominant au père contesté, Les Editions de Paris,